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Marché agricole auvergnat : l’effondrement se poursuit

Du jamais vu, en trois ans : le marché accessible à la Safer en Auvergne a reculé de 26 %, pour atteindre 8 799 ha seulement en 2010.

Sans précédent. Il n’y a pas d’autres termes pour caractériser l’évolution du marché foncier de l’espace rural en général, et celui de l’Auvergne en particulier. En effet, alors que depuis une trentaine d’années, ce marché oscillait annuellement entre 24 000 et 26 000 ha, il est tombé à 21 260 ha en 2010. Le repli amorcé dès 2008 s’est sans conteste accéléré ces deux dernières années. En cause, comme l’a rappelé Christian Liabeuf, président de la Safer Auvergne, à l’occasion de l’assemblée générale, organisée dernièrement à Aulnat : “La crise financière mondiale et les difficultés rencontrées par les filières d’élevage.” La baisse des ressources des ruraux et des collectivités a entraîné une forte diminution de leurs achats fonciers. La baisse des prix de vente de certaines denrées agricoles en élevage rend également plus difficile le financement des achats fonciers. Les propriétaires préférant quant à eux conserver leur patrimoine foncier face aux incertitudes des marchés financiers.

Le marché accessible en chute libre

 

Le marché des terres agricoles a ainsi reculé de 9,73 % en 2010, et le marché accessible à la Safer de 4 % pour s’établir à 12 130 ha. Dans tous les départements d’Auvergne, à l’exception de la Haute-Loire, ce marché accessible s’est effondré d’environ 50 % au cours des 20 dernières années. Si les surfaces ont baissé en volume, elles ont aussi vu leur valeur reculer. En 2010, après douze ans de croissance des prix effrénée (+ 277 % entre 1998 et 2007), la valeur de ce marché a chuté à 344,4 millions d’euros, soit un recul de 17,2 %. Le prix moyen par hectare avait aussi fortement progressé de 1998 à 2006 pour atteindre environ 16 000 euros/ha. Depuis 2006, ce prix se stabilise, puisque la progression globale pour l’Auvergne est réduite à 0,76 % en 2010 avec cependant de fortes disparités entre départements et entre zones. Ainsi, dans le Cantal, en 2001, alors que le prix moyen du département était déjà plus élevé que la moyenne auvergnate (+ 29,1 %), cet écart s’est encore accentué puisque la variation du prix entre 2001 et 2010 se situe à + 70,8 %. Le marché foncier agricole cantalien reste ainsi très concurrentiel pour plusieurs raisons. À commencer par le nombre important d’installations agricoles, les demandes liées à la mise en conformité des cahiers des charges des productions AOP fromagères, les agrandissements souhaités pour atteindre une autonomie fourragère des exploitations et les besoins fourragers liés au climat ou aux dégâts engendrés par les rats taupiers. La progression du prix des terres dans le Cantal s’est toutefois réduite à 2 % par an. Dans certaines petites régions agricoles (PRA), le prix moyen tend même à baisser.

 

Des disparités

 

À l’inverse, en Haute-Loire, le prix moyen des terres a diminué de 2 % en 2010, avec cependant de fortes disparités notamment dans la zone AOC de la lentille verte du Puy où ils peuvent approcher les 10 000 euros/ha. Dans le Puy-de-Dôme, le prix moyen se maintient autour de 3 680 euros/ha. Une baisse des cours a été néanmoins constatée dans le Livradois-Forez et les Combrailles, alors que le prix des terres céréalières progresse. Dans l’Allier enfin, où le prix du foncier était traditionnellement le plus faible d’Auvergne, une progression de 53,9 % en dix ans est constatée, le prix moyen des terres s’établissant à 3 540 euros/ha, avec des écarts importants entre petites régions agricoles : de 3 200 euros/ ha pour la zone Bocage, Sologne et Combraille bourbonnaise à 5 780 euros/ha pour les terres du Val d’Allier.

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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