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Maison La griffe impose sa patte

À Ydes, Logic Maroquinerie a changé de nom pour apporter une dimension familiale à cette entreprise créée il y a 30 ans et qui rayonne aujourd’hui dans le luxe. 

Discrétion pourrait être l’un des qualificatifs qui sied le mieux à La Maison La Griffe. À Ydes, pas de panneau clinquant pour indiquer la direction d’une entreprise pourtant trentenaire, qui est en train de vivre une seconde jeunesse. 
D’abord, grâce à son changement de nom en septembre. Logic maroquinerie n’existe plus, mais le savoir-faire des six salariés est resté. Cécilia Picandet voulait du renouveau et donner “une dimension familiale” à une institution qui a fait du (très) haut de gamme sa marque de fabrique. Désormais, tous les produits qui sortent de la rue de l’Artisanat seront estampillés “Maison La Griffe”. Mais toujours à pas feutrés : “Nous travaillons avec des clients du luxe, on ne nous voit pas. On reste dans du confidentiel et nous n’installerons jamais de néon sur la façade !”
Ensuite, le local exigu en bordure de route a changé de forme avec un open space où se côtoient la nouvelle patronne et l’ancienne, Catherine Lacambre, qui cédera définitivement sa place en janvier prochain, non sans avoir délivré ses secrets à la génération qui prend le relais.

Deux dames en train de travailler le cuir.

15 000 références 

Et puis, un “show room” présente quelques pièces en cuir parmi les 15 000 références usinées dans l’atelier voisin de 180 m2 : des porte-menus, des room directory, des plateaux en bois gainés, des porte-cartes, des porte-clés, des étiquettes pour bagages, des boîtes de mouchoirs… Avec parfois des découpes un peu spéciales, en forme de coquille ou d’éléphants. “On se colle à la demande de chaque client, en fonction de sa décoration, de sa cuisine… Nous sommes les seuls en France à faire des produits d’équipements pour le CHR (café-hôtel-restaurant)”, explique Cécilia Picandet, qui a racheté feu Logic maroquinerie il y a quatre ans. 
Un changement de trajectoire pour cette Parisienne de 37 ans, qui travaillait dans l’immobilier haut de gamme. “Quand je suis venue m’installer dans le Cantal, j’ai rejoint une agence et j’ai dû estimer le bâtiment ici, que les propriétaires, Bruno Lauzier et Catherine Lacambre, souhaitaient vendre.” Malgré des locaux qui ne payent pas de mine, la jeune femme, très enthousiaste, y voit “une pépite qui pouvait être développée et rayonner. J’ai eu un coup de cœur et j’ai voulu essayer !” Son passé dans l’immobilier lui permet de garder un pied dans le haut de gamme et de connaître déjà quelques clients  importants basés à Courchevel, Megève, Gstaad, Saint-Tropez ou dans des îles paradisiaques… Sans oublier ceux dont on doit taire le nom, question de confidentialité…
Pendant plusieurs années, Catherine assure le tuilage avec Cécilia, qui découvre l’univers de la maroquinerie de luxe. “C’est devenu un métier passion”, confie-t-elle. Bruno a laissé les clés de son “bébé”, pensé et né dans la maison du couple qui souhaitait “créer quelque chose à deux” et qui a démarré avec la papeterie (trieur, pot à crayons, sous-main,…). Le secteur se tend et c’est une rencontre avec la famille de restaurateurs Troisgros, dans la Loire, qui fait que Logic change de braquet en 2005 et se tourne vers l’hôtellerie-restauration de luxe. “Bruno a tapé à la porte des plus grands palaces et c’est ce qui a donné l’élan à l’activité d’aujourd’hui”, rembobine Cécilia Picandet. “Ça a été compliqué de le mettre dehors !, rigole-t-elle. Maintenant, il est complètement détaché mais il me donne toujours son avis quand il vient !”

De l’artisanat industrialisé 

Rapidement, Logic maroquinerie passe de 365 000 € de chiffre d’affaires à 800 000 €. “La production n’est plus tout à fait la même. Nous restons des artisans mais on s’est beaucoup industrialisé.” L’entreprise surfe également sur la volonté des hôtels, au sortir de la crise du Covid, de relancer leurs activités. Autre atout dans la manche des Cantaliens : le made in France qui a le vent en poupe. “Nous avons également réfléchi à ouvrir notre panel de produits.” 
Une stratégie qui fonctionne, et qui invite à penser plus grand : à l’horizon 2027, la Maison La Griffe investira de nouveaux locaux, dans la zone d’activités du péage de Lanobre, le long de la RD 922. “Ce sera neuf, plus grand, et nous pourrons nous équiper de nouvelles machines, notamment numériques, pour coller encore plus aux demandes des clients. Le projet architectural est assez sympa, avec du photovoltaïque.” De la main d’œuvre sera recrutée pour accompagner le nouvel essor de la société, qui ambitionne de s’ouvrir sur de nouveaux marchés : Londres et Singapour, qui “adorent le made in France !” 


Bientôt une Entreprise du patrimoine vivant ?


Deuxième ambition : développer une gamme économique, un secteur d’activité marqué par la fermeture d’un concurrent et qui permettrait donc à la Maison d’apposer sa griffe sur des produits plus grand public. “Nous ne l’avons pas encore commercialisé, mais il va falloir communiquer dessus. On va aussi essayer de faire des choses différentes sur de la déco, mêler le cuir et la céramique par exemple. Nous connaissons l’exigence du luxe, que l’on peut mettre à disposition de tout à chacun.” 
Et pourquoi pas des Cantaliens ? Car l’adage “Nul n’est prophète en son pays” se vérifie pour la Maison La Griffe, qui ne commercialise qu’avec très peu d’hôtels-restaurants du Pays vert… Mais qui peut compter sur la fidélité des Auvergnats de Paris, “un réseau énorme. Ils sont dans tous les beaux endroits et beaucoup de maisons de luxe s’approvisionnent dans le Cantal ou en Auvergne”. Peut-être que la future candidature à la labellisation nationale Entreprise du patrimoine vivant (EPV) pourrait ouvrir en grand les portes du Cantal à la Maison La Griffe

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