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Limiter les pertes de qualité à la récolte : un chantier de fauche adapté

Des performances à moindre coût grâce aux fourrages de qualité.

© CDA 87

Prairies multi-espèces : des risques de pertes conséquents à la récolte
Les pertes de qualité des fourrages sont liées au taux de matières sèches à la récolte. Durant la récolte en ensilage, la chaîne d’intervention entraîne une perte de 5 % des graminées et des légumineuses. Ces pertes s’élèvent à 7-8 % sur les graminées et 10-12 % sur les légumineuses pour une récolte en enrubannage. Le foin, quant à lui, conduit à une perte en MS de 15 % sur les graminées et jusqu’à plus de 30 % des légumineuses !
Les répercussions sur les fourrages stockés sont très importantes. À partir d’une prairie riche en légumineuses, la récolte sous forme d’ensilage diminue de 5 % sa valeur énergétique (UFL) par rapport à la récolte en vert ; et diminue de plus de 20 % si la récolte se fait en foin (source : atelier « Conserver la qualité de ses fourrages lors de la récolte », des journées techniques de la Ferme Expérimentale des Bordes, 24 et 25 septembre 2014).

Quelques préconisations avant la période de récolte en foin
Pour tirer parti au maximum des prairies multi-espèces, le savoir-faire à la récolte est essentiel. Pierre Lepee, conseiller machinisme à la Chambre d’Agriculture de la Creuse, témoigne de son expérience et nous livre quelques conseils.
« Tout d’abord, il est essentiel de faucher à 6-7 cm de hauteur. En limitant le contact du fourrage avec le sol grâce à cet effet matelas, les outils peuvent travailler correctement en réduisant notamment l’introduction de terre. De plus, la meilleure circulation d’air permet d’accélérer le séchage et par effet indirect limite les pertes. »
« Après la fauche, plus que le type de matériel employé, ce sont les heures d’intervention et les réglages appropriés des matériels qui conditionnent la réussite du chantier de fenaison (hors conditions de séchage). Je conseille plutôt de faucher en après-midi (les plantes sont plus sèches que le matin) ; et d’enchaîner par un premier fanage. Si on utilise une faucheuse conditionneuse, préférer un andain large qui expose plus de fourrage au soleil ».
« Au besoin, un deuxième fanage peut être réalisé en fin de matinée. Attention, les feuilles sèches deux fois plus vite que les tiges. L’observation de l’herbe doit orienter l’intervention pour mettre la partie encore verte dessus. La partie supérieure ne doit pas être trop sèche sinon une grande partie des feuilles risque d’être perdues. »
« Enfin, pour faire un andainage plus performant, je conseille de se caler sur le régime de prise de force et ensuite de rouler plus vite en changeant les rapports. La vitesse optimale est quand l’andaineur commence à laisser du fourrage ; cela signifie que l’outil est peu agressif. »

Article rédigé par les Chambres d’Agriculture du Limousin et Coop de France Limousin, dans le cadre du Programme Structurel Herbe et Fourrages, avec le soutien financier de l’Europe et du Conseil Régional du Limousin.

Paroles d’agriculteurs…
Mathieu Gaudy (du Gaec Gaudy) à Saint-Junien (87)

Depuis quand cultivez-vous de la luzerne et dans quels objectifs ?
On produit de la luzerne depuis 5 ans. On est en système bovin viande et on engraisse toutes les femelles (génisses et vaches de boucherie). On souhaitait s’affranchir de l’achat de complémentaires et gagner en autonomie protéique. Sur les 385 ha de SAU, on a actuellement 45 ha de luzerne. 30 ha sont semés en pure et le reste est en mélange avec du dactyle à 10-12 kg/ha. On les conserve environ 5 ans.

Avez-vous des contraintes particulières lors de la récolte ?
Toutes les coupes se font en enrubannage, on n’a pas réellement de problème lié à la récolte. Cette année on va essayer de faire du foin. On déclenche la fauche quand la tige de la luzerne est encore verte, largement avant floraison. Sur une bonne année, on peut faire jusqu’à 5 coupes, ce qui représente entre 10 à 15 tonnes de matière sèche par hectare. On fait fleurir la luzerne sur une coupe, pour la pérennité de la prairie, c’est majoritairement la 3e coupe.

Quelles sont vos pratiques pour la récolte ?
Nous sommes équipés pour le chantier de récolte, cela nous donne plus de souplesse pour les différentes interventions. On fane le matin et après 1 jour de séchage, on andaine et on roundballe. Même si l’enrubannage coûte plus cher, on préfère récolter la luzerne sous cette forme et gagner en qualité et en temps de chantier.
On en donne beaucoup aux mères allaitantes ; la croissance des veaux valide la bonne production laitière des vaches. La conduite et la récolte de la luzerne ne sont pas du tout un problème et avec les performances qu’on a sur les animaux, cela nous convient complètement.

Contacts pour plus d’information :
- Chambre d’Agriculture de la Creuse : Hervé Feugère, 05 55 61 50 00, herve.feugere@creuse.chambagri.fr
- Coop de France Limousin : Jean-Luc Przewozny, 05 55 79 65 73, aro.lim@orange.fr

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