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Limagrain : La coopérative Limagrain affiche ses ambitions territoriales

La jeune gouvernance inédite du groupe semencier auvergnat affiche l’ambition de poursuivre les activités de la coopérative dans la continuité des projets en cours et réaffirme son attachement territorial.

Le groupe Limagrain, 4e semencier mondial, a réalisé un chiffre d’affaires de 1 984 M€ entre juin 2020 et juin 2021. « Toutes nos activités ont été en progression » a commenté le nouveau directeur général, Sébastien Chauffaut, à l’occasion d’une conférence de presse le 13 janvier dernier.

Des activités qui progressent

Le chiffre d’affaires des activités coopérative a augmenté de 26 %, avec une amélioration sur les semences et les métiers du grain, « malgré une récolte 2020 empreinte de sécheresse et un contexte peu facilitant. » Du côté des filières, Limagrain ingrédient a également réalisé une belle croissance de son chiffre d’affaires et de rentabilité grâce, notamment, à « un secteur snack et nutrition animale assez porteurs sur l’année » précise le d.g. Jacquet-Brossard tire aussi son épingle du jeu sur un secteur pourtant très bataillé ; son chiffre d’affaires de 308 M€ progresse de + 8M€, « nous sommes leaders sur les buns et les pains spéciaux mais en difficulté dans la pâtisserie » concède le directeur. Pour renforcer cette filière, des innovations sont lancées sur la création de gammes sans sucres ajoutés afin d’améliorer la position Nutri score des produits Jacquet-Brossard et répondre ainsi aux attentes sociétales.  « Nous devons apporter des nouveautés et surprendre les consommateurs » reconnait Sébastien Chauffaut.

Le chiffre d’affaires de l’activité semences grandes cultures de Limagrain (maïs, tournesol, blé, et colza) progresse également avec une hausse de 11%, portée par l’amélioration des positions commerciales et une part de génétique propriétaire en accroissement. Un résultat qui maintient cette filière au 6ème rang mondial. Les semences potagères sont, quant à elles, numéro 1 sur le marché mondial, « une position fraichement acquise qui doit se consolider » souligne le directeur général. Quant à Vilmorin jardin, son activité plus modeste en termes de taille affiche cependant un développement important lié au covid et un retour au jardin des consommateurs.

Des ambitions

Le groupe Limagrain affiche des ambitions territoriales qui reposent en particulier sur un meilleur accès à l’eau. « C’est un préalable indispensable pour pouvoir investir sur notre territoire » affirme le président Sébastien Vidal. Sur les cinq dernières années, la Limagne a subi trois sécheresses démontrant ainsi la nécessité d’une gestion plus rigoureuse de la ressource, avec du stockage pour tous les usages. « Car si on arrive à stocker une partie de l’eau qui tombe sur le Massif central cela permettrait d’assurer l’agriculture sur notre territoire. »

Autre ambition : développer des protéines végétales. Un pari difficile pour Limagrain qui mène depuis trois ans des essais de légumineuses en Limagne et se heurte à des difficultés techniques et des rendements très moyens. Seule l’amélioration génétique saura apporter une solution à ces productions, selon le président Vidal qui affirme que pour répondre à cette nouvelle demande sociétale française, «on ne pourra pas se passer d’un travail en commun entre la recherche publique et privée pour trouver des variétés adaptées ».

Le groupe maintient toutefois son appétence à ces nouvelles cultures, en témoigne l’acquisition il y a deux ans- en association avec la coopérative Qualisol- de la société Nutrinat /le Graineur pour transformer des protéines végétales, et l’investissement dans une chaine de triage dans la Puy-de-Dôme.

Ambition locale toujours avec des investissements dans un moulin en cours de livraison (24M €) et le projet d’extension des lignes de production Jacquet à Saint-Beauzire (37M €).

« Ce sont des investissements conséquents sur un territoire resserré qui démontrent notre confiance dans notre capacité à faire de la croissance et notre volonté affichée de pérenniser des surfaces significatives en Limagne » explique Sébastien Chauffaut.

Plus globalement Limagrain consacre 16 % de son chiffre d’affaires annuel dans l’innovation, notamment pour continuer à se développer sur des segments très spécifiques et viser la croissance sur l’ensemble des territoires d’implantation. Le semencier est ainsi très présent en Europe. Il investit depuis 10 ans en Amérique du sud et depuis plus de 20 ans en Asie. « Ce sont des terres de développement sur lesquelles nous devons intensifier nos efforts » convient le président avant de préciser : « le territoire est notre ADN coopératif. Nous devons d’abord rendre le service attendu à nos adhérents et parce que le groupe est un groupe industriel et international nous devons également assumer nos positions internationales. On sait qu’il faut au moins 10 ans pour qu’un investissement commence à produire ses premiers effets. Et c’est ce que nous sommes en train d’observer aujourd’hui. »

Séparation vente/conseil : Limagrain confirme son choix

À l’occasion de la conférence de presse du 13 janvier, le nouveau président du semencier Limagrain Sébastien Vidal a admis « ne pas être convaincu » par la stratégie du groupe concernant la séparation de la vente et du conseil en phytos, obligatoire depuis le 1er janvier 2021. En décembre 2020, le groupe coopératif a fait le choix de se séparer de son activité de commercialisation de produits phytosanitaires et d’engrais (entre 15 et 16 M€ de chiffre d’affaires) préférant accompagner les agriculteurs dans leurs techniques de production. « Nous avons pris cette décision dans la perspective de développer nos filières en boulangerie-pâtisserie par exemple, avec Jacquet-Brossard » explique le président ; un choix aujourd’hui confirmé par la nouvelle gouvernance.

Concrètement sur le terrain, deux types d’offres de conseils vont être proposés par Limagrain aux producteurs :  le conseil stratégique sur les exploitations, rendu obligatoire par la loi ; il est proposé en concertation et en collaboration avec la Chambre départementale d’agriculture. Et le conseil spécifique d’utilisation des produits phytosanitaires au champ qui ne peut être réalisé que par les coopératives ayant choisi le conseil.

« Mais nous souhaitons aller au-delà des conseils phytos et apporter aussi des conseils agronomiques, sur du machinisme… Limagrain est en train de se doter de compétences et d’un catalogue de conseils assez larges avec des techniciens spécialisés, dédiés aux sujets » explique Sébastien Vidal.

Il a dit :

Sébastien Vidal, président de Limagrain

« La coopérative est essentielle pour les agriculteurs de Limagne. Mes prédécesseurs ont fait des choix importants en débutant la production de semences de céréales et en investissant dans des sociétés potagères, dans des moulins pour écraser du maïs destiné à faire du corn flakes, et en investissant dans Jacquet Brossard pour transformer nos blés de Limagne en pains ou buns. Le but était d’amener de la valeur ajoutée dans les fermes de Limagne tout en maintenant des modèles d’exploitations familiales permettant l’installation de jeunes. Cela doit continuer demain. »

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