« L’espoir d’une bonne récolte, plus généreuse que l’an passé »
C’est à Louchy-Montfand que le président Jean-Michel Ferrier a choisi de tenir sa dernière Assemblée générale. Il annonce vouloir quitter sa fonction mais pas sa profession.
Une cinquantaine de professionnels de la vigne accompagnée de leurs partenaires a assisté à l’assemblée générale du Syndicat des viticulteurs de Saint-Pourçain à la salle polyvalente de Louchy-Montfand vendredi 29 juillet dernier.
Une réunion à la veille d’une récolte précoce portée par tous les espoirs du président Ferrier : « espoirs, parce qu’après avoir évité le gel, la grêle plus ou moins, malgré les coups de chaud de juillet, et il reste le mois d’août, nous aurons enfin une récolte pleine et entière, voire même généreuse à condition de profiter de quelques pluies ! ».
Mise en place du volume complémentaire individuel (VCI)
C’est une véritable assurance récolte que les administrateurs du Syndicat ont souhaité mettre en place à travers le volume complémentaire individuel ou VCI. « Certains pourront en bénéficier. Avec lui et surtout avec la récolte qui se prépare, ils nous permettront, je l’espère, d’oublier la calamiteuse récolte de l’année 2021, la pire que j’ai connue à titre individuel depuis mon installation en 1984 » précise Jean-Michel Ferrier.
Une filière viticole soutenue
5 000 euros promis par le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes par l’intermédiaire d’Emmanuel Ferrand, un engagement du Conseil Départemental de l’Allier à préciser, les bonnes nouvelles de soutien des collectivités soulagent les professionnels du vignoble.
En revanche, c’est la déception du côté du fonds de calamité qui ne s’élève qu’à 41 000 euros pour seulement onze exploitations concernées. « La prise en charge des cotisations sociales risque d’être identique, soit très peu d’aides. Seul le remboursement de la taxe foncière sur le non bâti a été à ce jour effectuée » se désole le président.
Un nouveau cahier des charges
L’année 2021 a vu l’arrivée du nouveau cahier des charges, aujourd’hui opérationnel. Il reste néanmoins le point sur le calendrier de restructuration à renégocier : « contrairement au véto du commissaire au gouvernement siégeant au sein du comité national de l’Inao, ces mesures transitoires sont négociables dans la condition où nous restons positionnés sur l’accord entre la commission d’enquête présidée par Philippe Coste et le Syndicat des viticulteurs » insiste Jean-Michel Ferrier qui a tenu à rappeler son intervention auprès du président Macron, de passage dans l’Allier le 16 décembre 2021 : « depuis, la situation s’est éclaircie au printemps 2022. J’ai donc, à la demande des services de l’Inao, reformulé une nouvelle demande de révision du cahier des charges de l’A.O.C. Saint-Pourçain sur ces mesures transitoires. L’argumentaire établi, il a suffit d’un copier / coller et d’obtenir l’aval du Conseil d’administration. Seulement, la procédure étant lente, à chaque nouvelle modification, cela nécessite une nouvelle procédure. La date butoir est 2025, ne l’oublions pas ».
Un IGP du Bourbonnais
L’IGP suit un cahier des charges avec une aire géographique et un historique viticole ainsi qu’un intérêt économique. « L’idée de faire quelque chose de souple pour tout le monde dans un esprit « gagnant-gagnant » pour que l’ensemble des vignerons se retrouve dans ce dossier. Nous sommes encore en discussions sur le nom quant à Bourbonnais ou Allier Bourbonnais. Une véritable stratégie de communication à instaurer. Nous devons mettre en place un projet fédérateur ouvert au plus grand nombre » précise Corinne Laurent, viticultrice à Saulcet. Un projet qui devrait voir le jour avant 2025.
Une communication appuyée
Une nouvelle affiche dédiée au vignoble est en cours de diffusion. Dans la catégorie « vintage », elle se démarque par son graphisme et ses couleurs plutôt tendances. Quant au projet de livre sur le vignoble saint-pourcinois, son auteur, Jean-Yves Vif, annonce sa sortie dès l’automne prochain.
Au revoir Président !
« Un syndicat aux nombreux projets valorisant un terroir depuis lequel jaillit une nouvelle génération ». C’est sur ces mots que Jean-Michel Ferrier a annoncé son départ de la présidence du syndicat en ajoutant ces mots : « on ne passe pas presque dix-neuf ans à la tête du Syndicat des viticulteurs sans une certaine nostalgie. Vous le savez, je passerai la main prochainement mais je resterai au sein du vignoble. Je suis fier du travail effectué au long de ces années et de l’équipe qui m’a accompagné ».
Christine Burkhardt, conseillère départementale de l’Allier :
« Le Département s’est engagé, comme la Région, à soutenir financièrement les agriculteurs touchés par les intempéries. Je vous communiquerai les montants alloués quand j’en aurai connaissance. Quant au projet de livre, je pense que nous pourrons sans doute en faire l’acquisition d’un certain nombre. Concernant l’IGP, je suis persuadée que l’agence d’attractivité sera un bon allié ».
Emmanuel Ferrand, maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule, 1er vice-président de la communauté de communes Saint-Pourçain-Sioule-Limagne et conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes :
« La Région vous soutient et pas simplement que par des mots. Le plan filière s’arrête cette année. Je regrette cependant que celui-ci, qui était doté de 600 000 €, aura été à peine consommé de 50 %. Nous verrons ce que nous déciderons pour le futur plan de filière qui est actuellement en négociation avec les instances régionales. Sachant qu’il y aura un socle commun sur les vignobles de l’ensemble de la région avec des déclinaisons par différents vignobles. J’ajoute aussi que les vignerons seront plus présents sur les manifestations organisées dans les environs et soutenues par les collectivités ».
Patrice Bonnin, président de la Chambre d’agriculture de l’Allier :
« L’antenne de la Chambre d’agriculture de l’Allier de Saint-Pourçain-sur-Sioule va bientôt investir ses nouveaux locaux au sein de l’ancienne gare, au cœur d’un quartier dynamique. Le Syndicat des viticulteurs suivra également bien sûr et dans les mêmes conditions. ».
Yannick Monnet, député de l’Allier :
« Le vin de Saint-Pourçain fait partie de l’identité de notre territoire. Je suis un des rares élus qui ne peut pas vous promettre d’argent car je n’en ai pas mais je peux vous promettre de m’engager à vos côtés pour essayer de faire évoluer la réglementation et certaines dispositions législatives, notamment au niveau du système assurantiel. Un travail que j’ai besoin de réaliser avec vous pour qu’il puisse vous correspondre. D’une manière générale, je souhaite qu’on évoque un peu plus souvent les questions liées à la ruralité et au monde agricole au sein de l’Assemblée Nationale ».
Olivier Petiot, directeur adjoint de la DDT de l’Allier :
« Je travaille avec le président Ferrier depuis plusieurs années dans d’excellentes conditions car nous nous disons les choses. Cela permet ensuite de mieux traiter les problèmes. L’an passé, nous avions eu la problématique du gel. Si l’aide d’urgence a pu permettre d’aider rapidement des exploitants agricoles à hauteur de 35 000 euros pour la viticulture, nous voyons cependant que le régime des calamités n’était pas adapté à la viticulture. Face à une crise, par rapport à une décision, nous devons trouver les bons outils pour pouvoir agir rapidement. Très souvent, lorsque nous avons pu avoir des fonds d’aides qui ont été gérés localement, au niveau départemental, en lien avec la profession, nous arrivons probablement à être plus efficaces tout en assurant, avec beaucoup de rigueur, la distribution des aides avec des dossiers moins lourds. C’est un point que nous avons fait remonter au ministère de l’Agriculture ».