Les producteurs de lait manifestent leur désarroi devant la préfecture
Près de 150 agriculteurs ont manifesté le 20 septembre à Aurillac à l’appel de la FDSEA et des JA. Une manifestation qui exprime le désarroi croissant des producteurs de lait.
“Alors qu’ils font face depuis des mois à d’énormes difficultés, liées en grande partie à une réforme de la Pac qui leur est tombée sur la tête, les producteurs de lait ont le sentiment que leur sort n’intéresse plus personne. Ils se sentent complètement abandonnés”, confie Michel Lacoste, président de la section laitière de la FRSEA Auvergne. “Cette manifestation, c’est une façon d’exprimer notre désarroi, mais aussi de montrer qu’on est déterminés à défendre notre métier et à relever la tête”, poursuit Chantal Cor, présidente de la section laitière de la FDSEA. Devant la préfecture, sous la banderole des “producteurs de lait en colère”, elle a résumé avec Jean-François Navarro, secrétaire général des JA, les revendications portées par leurs syndicats. Elle a notamment réitéré la demande d’un versement anticipé de l’aide directe laitière : “Notre revenu est amputé tous les mois au travers de la baisse du prix du lait, tandis que la compensation de l’aide laitière n’intervient qu’en fin d’année”, s’insurgeait-elle, en fustigeant la réforme de la Pac. “Nous voulons vivre du prix de notre produit, pas des aides”.
Déterminés à se faire entendre
A l’Etat, les syndicats demandent encore de supporter le coût des cessations d’activité laitière. “C’est aux pouvoirs publics d’assumer la facture de la restructuration qu’ils ont décidée en acceptant la réforme de la Pac”, martelait Patrick Bénezit, secrétaire général de la FDSEA. Ils demandent encore que la promesse de revaloriser de 50 % l’ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel) sur les 25 premiers hectares soit tenue : “Aujourd’hui, on est seulement à 35 %”, affirme Patrick Bénezit. “Ce n’est qu’un début, il y aura d’autres actions, tant en direction des entreprises que des pouvoirs publics”, a prévenu le secrétaire général, tandis qu’une délégation entrait en préfecture. “Le fromage ne s’est jamais vendu aussi cher, le lait n’a jamais été aussi mal payé”, constatait-il, promettant que les opérations de blocage des camions allaient continuer à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas les accords de prix et n’ont pas répondu aux sollicitations de la FDSEA et des JA. Il évoquait encore le manque de crédits dont souffre le plan de modernisation des bâtiments d’élevage, les incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la PHAE...