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Bilan de santé
Les montagnards restent mobilisés

Ils étaient nombreux les agriculteurs du Massif central ce 12 février à Evian pour assister au colloque national dédié à l’agriculture de montagne organisé à l’initiative de la FNSEA et du Président de sa commission Montagne et zones défavorisées, Daniel Prieur.

Malgré un voyage long et éprouvant, ils avaient tenus à être présents car la période actuelle est cruciale pour l’agriculture de montagne et pour l’élevage herbager. Nous sommes en effet à quelques jours de l’annonce des choix qui seront opérés par les pouvoirs publics pour la mise en œuvre du bilan de santé de la PAC. Il existe une réelle opportunité pour procéder à un rééquilibrage des aides économiques de la PAC en faveur des systèmes d’élevage herbagers et de conforter dans le deuxième pilier la politique de compensation des handicaps naturels. Les 350 agriculteurs présents ont tenu à rappeler aux pouvoirs publics français le rôle majeur que joue l’agriculture de montagne tant d’un point de vue économique qu’en ce qui concerne la protection de l’environnement. L’agriculture de montagne c’est 12 % de la production agricole nationale et sans agriculture, les montagnes sont mortes.

Des apports économiques et environnementaux incomparables

Une première table ronde traitant des apports de l’agriculture de montagne pour l’environnement « tous les experts le reconnaissent, l’agriculture est indispensable à la préservation de l’environnement, au maintien de paysages ouverts » rappelle Jean Louis Cazaubon, président du groupe permanent montagne de l’APCA. L’élevage extensif pratiqué en montagne nourrit les sols, ouvre les espaces, aménage les pentes, réduisant ainsi les risques d’avalanche et contribue également à la lutte contre les incendies. « Les prairies naturelles recèlent une grande diversité biologique. Cependant les éleveurs ne sont pas rémunérés pour ces apports. Ces services environnementaux qui profitent à l’ensemble de la société doivent être rémunérés » indique Lionel Vilain, conseiller technique à France Nature Environnement.

De plus, ces espaces doivent être protégés car ils sont de plus en plus menacés par la progression de l’urbanisation et la pression mise sur le prix du foncier par des citadins français ou étrangers au pouvoir d’achat très supérieur à celui des agriculteurs locaux. La deuxième table ronde consacrée au volet économique a démontré l’inventivité dont faisaient preuve les agriculteurs de montagne et leurs filières pour innover, pour créer de la valeur ajoutée alors que les coûts de production et de transformation sont structurellement plus élevés en montagne. « Tout produit haut de gamme non copiable est une arme économique ».

La FNSEA au côté des agriculteurs de montagne

Il revenait ensuite à Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA d’aborder le sujet très attendu du bilan de santé de la PAC. Le matin même Jean Michel Lemétayer avait brassé les grandes lignes des positions de la FNSEA sur ce sujet. Dès le début du colloque, Daniel Prieur et Christophe Léger, Président de la FDSEA de Haute-Savoie avaient rappelé les demandes fortes exprimées depuis des mois par les Massifs : « l’agriculture de montagne » doit reposer sur les deux piliers de la PAC. Le bilan de santé doit être l’occasion de renforcer la politique ICHN et de réorienter les soutiens économiques vers l’élevage herbager ». « La FNSEA est à vos côtés pour défendre une agriculture de production sur tous les territoires », a affirmé Dominique Barrau. « Dans la crise que l’on connaît actuellement, ce n’est pas le moment de licencier des paysans ».

Le secrétaire général de la FNSEA a ainsi présenté les principaux points sur lesquels la FNSEA s’est prononcé le matin même : Un premier pilier qui accompagne les productions : la production ovine, laitière en montagne et protéagineuse ; un premier pilier avec une aide à l’herbe pour accompagner toute l’herbe quelque soit le système de production ; un second pilier dans lequel l’Etat doit poursuivre ses engagements et les renforcer à hauteur de 300 millions d’euros pour soutenir l’agriculture biologique, pour une revalorisation globale des ICHN avec un déplafonnement pour les zones sèches, une reconnaissance de tous les actifs exploitants au bénéfice des ICHN et pour une politique d’installation et d’investissement.

Droit à la différence

Pour Dominique Barreau, « la FNSEA est aux côtés des montagnards, qui ne cultivent pas leur différence, mais qui revendiquent le droit à la différence ». Si le représentant de la FNSEA a de toute évidence, donné des signes d’espoir aux participants, le représentant de Michel Barnier, Gilles Pelurson, est resté très vague sur les arbitrages qui seraient rendus dans les prochains jours. Il a néanmoins réaffirmé quelques grands principes auxquels le ministre de l’agriculture était attaché : une réorientation des aides du premier pilier notamment vers l’élevage herbager, « mais cette réorientation doit être acceptable », ainsi qu’une revalorisation des ICHN.

« Si l’on veut conserver une PAC forte après 2013, lui donner du sens dès aujourd’hui est une obligation ». Toujours mobilisé, les agriculteurs du Massif central attendent désormais les annonces qui pourraient intervenir dans les prochains jours.

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