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Les minéraux chez les ruminants

Minéraux et vitamines sont indispensables à la santé des animaux. Pour les ruminants, la période de pâturage présente des particularités à connaître.

Les oligoéléments jouent un rôle essentiel dans la santé des animaux et leurs performances zootechniques.
Les oligoéléments jouent un rôle essentiel dans la santé des animaux et leurs performances zootechniques.
© GDS Creuse

La santé de vos animaux dépend aussi de leur niveau d’apport en minéraux et en vitamines. Ces besoins sont à couvrir en toute saison, avec un focus sur les périodes à risque (vêlage, reproduction).

Un rôle sur la santé souvent méconnu
La minéralisation globale a un impact majeur sur la santé des animaux : sel sur l’équilibre hydrique et acido-basique, calcium et phosphore sur le développement musculosquelettique, magnésium sur l’influx nerveux, cuivre, sélénium et iode sur l’immunité et la reproduction (cf. illustration), vitamines sur la croissance ou la reproduction… Toute carence aura un impact, subclinique en cas de carence modérée ou clinique si la carence est très importante, pouvant conduire à la mort. Si l’herbe pâturée est globalement un aliment équilibré en protéine et en énergie, ce n’est pas le cas pour les minéraux. Cela nécessite la mise en place d’une complémentation adaptée.

Macroéléments, une différence de composition selon les végétaux
Les 7 principaux sont phosphore (P), calcium (Ca), magnésium (Mg), potassium (K), sodium (Na), chlore (Cl) et soufre (S). Si la teneur en phosphore est relativement constante dans les végétaux, les légumineuses sont deux fois plus riches que les graminées en calcium. Le déficit en calcium est aggravé sur nos terrains acides et granitiques. Pour le magnésium, les carences vraies sont rares, les problèmes sont plutôt liés à des défauts d’assimilation, en relation avec une teneur élevée en potassium ou une météorologie défavorable. Cette teneur élevée des graminées en potassium peut également poser problème dans la gestion du Bilan Alimentaire Cation Anion (BACA) avec un risque accru de fièvre vitulaire ou de non-délivrance par exemple. L’apport minéral sur la pâture va évoluer en fonction de la saison, avec le développement des légumineuses (trèfle notamment) et la baisse du phosphore quand les graminées mûrissent. Les conditions météorologiques et la teneur en matière sèche des fourrages influent aussi sur leur teneur en minéraux, une herbe d’été concentre plus de minéraux qu’une herbe de printemps ou une herbe issue d’une période humide qui souffre d’un effet de dilution.

Le sel, un minéral majeur chez les ruminants
Le sel apporte du sodium et du chlore. Ces électrolytes interviennent au niveau de la cellule, lors des échanges aqueux, de la valorisation des éléments nutritifs et de la transmission de l’influx nerveux. Ils aident au passage des nutriments à l’intérieur des cellules et des déchets à l’extérieur. La carence en sodium se manifeste d’abord par un léchage systématique (pica) puis par une diminution de l’appétit. Les animaux lèchent la terre, les taupinières, les objets métalliques… Ils sont attirés par l’absorption de matières comme l’urine émise par leurs congénères, l’eau boueuse, le purin. Les veaux sont les premiers à l’exprimer. Une déficience prolongée peut entraîner une aggravation des diarrhées néonatales ou une baisse de production par diminution de la production de salive et donc baisse de l’ingestion. La plupart des fourrages sont pauvres en sodium et l’utilisation de chlorure de potassium comme fertilisation potassique, augmente la teneur en chlore de la plante mais diminue la teneur en sodium du fourrage compte-tenu de l’antagonisme entre sodium et potassium.

Oligoéléments, des carences quasi systématiques sur notre territoire
Les 7 principaux sont cuivre (Cu), zinc (Zn), sélénium (Se), iode (I), cobalt (Co), manganèse (Mn) et molybdène (Mo). Les sols du Massif Central, comme ceux de tous les bassins granitiques primaires, sont fortement carencés en oligoéléments, sauf le fer qui est même souvent en excès. Les carences principales vont concerner le sélénium et l’iode, et de manière plus variable le cuivre et le zinc. Une correction des sols par l’emploi d’engrais complémentés en oligoéléments a été expérimentée mais les résultats sont peu favorables. Si vous êtes confrontés à un épisode clinique évocateur, ou si vous souhaitez vérifier le statut de vos animaux, un dosage d’oligoéléments s’impose, par prise de sang sur 5 animaux. Dans le cadre du « kit oligoéléments », GDS Creuse prend en charge 50 % du montant, rapprochez-vous de votre vétérinaire ou de GDS Creuse pour en connaître les modalités.

Vitamines, une situation variable
Les vitamines A et E sont présentes en quantité importante dans l’herbe de printemps. Cette concentration va diminuer avec l’assèchement de l’herbe et son stockage en fourrage. Pour la vitamine D, l’exposition des animaux à la lumière assure un niveau de production optimal. Les autres vitamines sont synthétisées par les bactéries du rumen (B et K) ou dans le foie (C). Globalement, les vitamines posent rarement souci sur la période de pâturage.

La complémentation en pratique, le sel, …
La complémentation minérale et vitaminique sera toujours un équilibre entre les besoins des animaux, les apports via les aliments ou les Aliments Minéraux et Vitaminés (AMV) et les capacités de stockage. Tous les animaux, toute l’année doivent avoir à disposition une complémentation en sel. Le sel est d’ailleurs le seul minéral que les ruminants ont la « sagesse nutritionnelle » de consommer régulièrement pour satisfaire leurs besoins. Cependant, en cas d’absence prolongée d’apport, évitez une distribution à volonté car l’animal en ingérerait une quantité susceptible de l’intoxiquer. Les besoins vont varier en fonction de l’âge des animaux, de leur alimentation ou de leur niveau de production, la fourchette étant de 20 à 50 grammes (l’équivalent d’une cuillère à soupe). L’apport peut se réaliser sous forme de sel vrac ou de pierre de sel, en privilégiant le sel iodé.

… les macroéléments, …
La complémentation minérale peut être continue ou discontinue, individuelle ou collective. Compte-tenu des capacités de stockage des animaux, une bonne complémentation hivernale sous forme d’AMV en granulé ou en semoulette peut suffire. Si elle est facile à mettre en œuvre en stabulation, c’est plus difficile en période de pâturage. Plusieurs dispositifs existent : distributeur d’AMV, pierre à lécher, seau ou cuvette. On vérifiera systématiquement que les quantités consommées correspondent aux besoins des animaux. L’appétence va dépendre de la teneur en sel et en mélasse. Si l’appétence de l’AMV est principalement liée au sel, il faudra enlever la pierre de sel pur qui risque d’interférer avec la consommation du produit.

… et les oligoéléments
La teneur en oligoéléments des AMV est variable et compte-tenu des différences de consommation individuelle des seaux ou blocs à lécher, une complémentation spécifique pendant les périodes à risque (préparation au vêlage, mise à la reproduction) est préférable. Au pré, elle pourra se faire sous forme de bolus ou de liquide à mettre dans les baquets d’eau, en vérifiant que les concentrations correspondent bien aux besoins des animaux. Sur les ovins, on fera attention à la teneur en cuivre, rapidement toxique sur cette espèce.

La complémentation minérale et vitaminée, base de l’alimentation des ruminants
Avec l’eau et les fibres, c’est une des composantes essentielles de l’alimentation des ruminants, domaine de risque majeur. La complémentation en sel est indispensable, d’autant que le coût reste raisonnable. Pour les macroéléments et les oligoéléments, il faut prendre en compte le statut des animaux, la production attendue et les possibilités de correction. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à échanger avec votre vétérinaire ou à contacter GDS Creuse.

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