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Science
Les lacs volcaniques placés sous haute surveillance

Le PNR* des Volcans d'Auvergne et l'Université Clermont Auvergne placent dès ce mois de juin 2025 les lacs du Puy-de-Dôme dans un suivi scientifique renforcé et de long terme pour observer et comprendre l'impact du changement climatique sur leur fonctionnement.

lac massif du sancy
Le lac de la Godivelle d'en Haut a été retenu pour un suivi plus approfondi. Le lac de la Godivelle d'en Haut a été retenu pour un suivi plus approfondi.
© Massif du Sancy

Le PNR des Volcans concentre à lui seul la plupart des lacs volcaniques d’Auvergne. Gour de Tazenat, Aydat, La Cassière, Pavin, La Godivelle d'en Haut et d'en Bas, le Guéry, Le Chambon… Qu'ils soient nichés dans un cratère, nés d’une coulée de lave ou bien creusés par l’érosion glaciaire, ils façonnent autant les paysages du Puy-de-Dôme qu'ils participent aux activités touristiques, économiques et sociales du territoire. Mais que sait-on vraiment d’eux ? Les scientifiques l’admettent : « pas grand-chose ». L’Observatoire des lacs volcaniques d’Auvergne, lancé ce printemps, tend à combler ces lacunes. Il a pour objectif de recueillir des données pour alimenter et harmoniser les connaissances autour de ces milieux naturels et suivre leur évolution face aux changements globaux.

Comprendre comment fonctionnent les lacs volcaniques pour mieux les préserver

« Je préfère que l’on parle de changements globaux que de changements climatiques car le second induit des adaptations des activités humaines qui impactent forcément les lacs », explique Lionel Chauvin, président du PNR à la conférence de présentation.

Bien que spécifiques, les lacs volcaniques n'en sont pas moins fragiles. Certains d'entre eux ont connu des épisodes de dégradation de la qualité de l’eau (notamment cyanobactéries), d’élévation de la température ou encore de proliférations d’algues. Tant les activités humaines que les caprices du climat sont à l'origine de ces maux, mais les connaissances scientifiques restent trop disparates pour établir une gestion optimale de ces milieux. « La protection des lacs passe par une compréhension fine de leur fonctionnement et de leur évolution à long terme », précise Nadège Guimard, responsable du service Patrimoines naturels du PNR.

Les enjeux autour des lacs sont autant environnementaux qu’économiques et sociaux. Ils abritent une faune et une flore uniques dont certaines sont des espèces patrimoniales, alimentent la population et sont aussi des bases de loisirs où les activités touristiques et une économie locale se sont développées. « Nous devons caractériser les effets impactants pour établir une conciliation des usages et une gestion optimale. »

A lire aussi : Le plan sylvicole des Volcans d'Auvergne, un coup de boost sur la gestion forestière

Les lacs volcaniques plus complexes à analyser

L'Observatoire des Lacs Volcaniques a déployé dès ce mois de juin un suivi continu de la température et des niveaux d’eau des 14 lacs. Trois d’entre eux, Aydat, Pavin et La Godivelle d'en Haut, font l’objet d’analyses renforcées (zooplancton et microplastique) à une fréquence mensuelle. Aydat et Pavin ont été choisis par les scientifiques pour la surveillance dont ils font déjà l’objet depuis 2015. La Godivelle d’en Haut a été retenue pour sa préservation historique. « C’est un lac où l’activité humaine est très réduite par rapport aux deux autres. Il y a peu d’études récentes le concernant », détaille Philippe Labazuy, géophysicien et référent de l’Observatoire de l’Eau à l’Université Clermont Auvergne.

À la simple question de savoir si le climat de ces cinq dernières années a impacté les lacs, les scientifiques comme les gestionnaires, ont peu de réponses. « Pendant longtemps, ces lacs étaient en bon état, donc on ne s’en inquiétait pas. » Le peu de données dont disposent les scientifiques manque de pertinence. Les lacs volcaniques ont en effet un fonctionnement bien plus complexe que d’autres milieux similaires. L’eau qui les compose vient autant du ciel que des profondeurs de la Terre. « Les ressources sont multiples et difficiles à analyser à court terme. »

Les financements alloués par le Fonds vert France nation verte et le PNR permettront d’étendre ces analyses sur cinq années, « mais il faudrait a minima un suivi sur 15 ans pour réellement observer les effets des changements globaux sur les lacs ».

L’ensemble des données collectées au sein de l’Observatoire sera centralisé et accessible aux scientifiques comme aux acteurs du territoire. Le PNR et l’Université Clermont Auvergne espèrent ainsi obtenir des réponses aux questions soulevées par les changements globaux en cours et établir un modèle hydrologique pertinent.

 

*Parc Naturel Régional 

**espèces protégées, menacées, rares, ou ayant un intérêt scientifique ou symbolique

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