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Les élus en visite sur une exploitation

Présentation officielle du dispositif de soutien à la sécurisation en eau à usage agricole, hors irrigation, des exploitations agricoles du Conseil Départemental de l’Allier.

Guillaume Blanc

« J’exerce seul mon activité agricole. Mon exploitation compte 144 ha de SAU, 123 ha de SFP, dont 104 ha de prairies permanentes, 19 ha de prairies temporaires et 22 ha de céréales à paille récoltées en grain (céréales autoconsommées : blé, triticale, orge). J’élève des bovins allaitants (broutards, génisses grasses et vaches finies). Cela représente 85 vêlages en charolais, reproduction en monte naturelle, vêlages répartis sur la période hivernale de décembre à mars ».

« Aujourd’hui, l’abreuvement des animaux est un enjeu pour l’exploitation. Certaines parcelles ne peuvent pas recevoir d’animaux l’été car il n’y a plus d’eau dans les sources. Mon projet est d’utiliser au maximum la mare pour alimenter le bâtiment et les îlots à proximité du siège d’exploitation où les cours d’eau ne suffisent plus et remplacer les compteurs pour diminuer les factures d’adduction.
Je suis installé depuis 3 ans et je n’ai connu que des sécheresses. J’ai repris l’exploitation de mes parents et depuis 60 ans on était autonome en eau, les problèmes ont commencé avec les sécheresses à répétition de ces 3 dernières années : puits taris, ruisseaux asséchés l’été…etc. La situation devenait intenable. Nous avons la chance de disposer d’une source qui coule continuellement et dont le débit permettrait d’alimenter en quasi-totalité l’exploitation ; malheureusement cette source n’était pas utilisée en dehors de la parcelle où elle se situe et ça devenait rageant d’écouter l’eau couler cet été sans pouvoir l’utiliser. L’existence de l’aide du Conseil Départemental a servi de déclencheur pour la réalisation des investissements pour sécuriser l’approvisionnement en eau l’hiver en bâtiment et l’été au pâturage. J’ai reçu l’accord de subvention et les travaux vont pouvoir démarrer. Mon objectif est d’être opérationnel au printemps. »

Claude Riboulet, Président du Conseil Départemental de l’Allier : Réactivité et prise en compte des besoins du terrain

« L’idée de cette aide a germé lors de l’échange que j’ai eu avec le Président de la Chambre d’Agriculture lors du sommet de l’élevage en Octobre 2019. Nous avions évoqué la situation de sécheresse et les difficultés que rencontraient les éleveurs à la fois pour nourrir leurs animaux mais également pour assurer l’abreuvement. Nous avons chargé nos services respectifs de réfléchir à un programme d’aide à l’investissement sur ce sujet et à la session de décembre le principe de cette aide était voté à l’unanimité par le Département. Durant le printemps les modalités précises ont été finalisées et moins d’un an après l’idée initiale les premiers accords de subvention sont arrivés dans les élevages après leur vote en septembre dernier par la commission permanente du Conseil Départemental. Ce programme rencontre un vrai succès auprès des agriculteurs et correspond à un besoin immédiat. Il va permettre aux éleveurs de sécuriser leur accès à l’eau et de réduire les prélèvements sur les réseaux d’eau potable lors des périodes tendues que nous connaissons en été. Enfin, par rapport à la gestion globale de la ressource, ce projet va permettre de limiter la consommation d’eau potable pour des usages pour lesquels l’utilisation d’une eau « non traitée » peut suffire (lavage…etc.) ce qui va dans le sens d’économies financières et de plus-values environnementales. »

Patrice Bonnin , président de la Chambre d’Agriculture de l’Allier : Pragmatisme et solutions concrètes pour les agriculteurs.

« Lors de notre rencontre en octobre 2019 nous avions évoqué la situation difficile que vivaient nos agriculteurs. Malheureusement la situation ne s’est pas améliorée cette année et au contraire une nouvelle année de sécheresse se rajoute aux précédentes. Au-delà des actions d’alerte des pouvoirs publics que nous menons, nous avons enclenché une nouvelle fois la procédure de reconnaissance en calamité agricole cette année, la Chambre d’Agriculture réfléchit également aux moyens d’adaptations de nos exploitations. La question de l’abreuvement des animaux nous est apparue comme une priorité tant sur le plan économique avec des factures d’eau qui explosent que sur le plan du travail avec un temps passé à apporter de l’eau dans les pâtures qui use bon nombre d’éleveurs. Le principe d’une aide aux investissements nous a semblé le plus efficace et le plus adapté à la situation d’urgence. Nous constatons qu’en moins d’un an nous avons été capables d’apporter des réponses concrètes aux besoins des agriculteurs et que les premiers accords de subventions sont arrivés. Nous en remercions le Conseil Départemental. Le succès de ce dispositif montre que nous avions vu juste. La Chambre d’Agriculture est bien consciente que ce programme ne résout malheureusement pas tous les problèmes liés aux sécheresses et nous restons bien évidement mobilisés sur les autres aspects de ce dossier. J’espère que l’esprit pragmatique dont ont fait preuve nos deux structures et qui a permis la mise en œuvre rapide de cette aide puisse être source d’inspiration pour d’autres dossiers et d’autres organismes. »

Dispositif de soutien à la sécurisation en eau à usage agricole hors irrigation des exploitations agricoles

Sources taries, cours d’eau à sec, étang vidés… ces dernières années ont été particulièrement difficiles pour l’abreuvement des animaux.

Les sécheresses subies sur notre territoire ces dernières années ont obligé beaucoup d’éleveurs à mettre à disposition des animaux de l’eau de l’adduction lorsque les cours d’eau s’asséchaient, les sources tarissaient... La gestion de l’eau pour l’abreuvement et le lavage est un enjeu majeur pour les exploitations.
Aménager les points d’abreuvement en bâtiment et au pâturage avec la création de forages ou de captages par exemple permettrait de limiter la consommation d’eau de l’adduction (et d’éviter les surconsommations lors de sécheresses estivales notamment) mais également de réduire la charge de travail engendrée par la distribution quotidienne de l’eau au pré (eau roulée, aménagement de parcelles…).
L’aménagement de ces points d’eau permettrait également de réduire les risques sanitaires liés à des points d’abreuvement non aménagés, et mieux couvrir les besoins des animaux. Au pré, la mise en place d’un réseau de points d’abreuvement peut ainsi être envisagé en respectant quelques normes techniques (pas plus de 200m à parcourir pour les bovins par exemple, avec des bacs de grandes capacités afin que tout un lot puisse s’abreuver en même temps… etc.).
Afin de participer à améliorer l’accès aux ressources en eau (à usage agricole, hors irrigation) des exploitations, le Conseil Départemental de l’Allier met en place un dispositif d’aide à l’investissement. Il s’adresse à toute exploitation ayant pour objectif de réaliser des investissements limitant la consommation d’eau de l’adduction ou le temps passé à rouler de l’eau aux prés. Le taux d’aide accordée atteint 40 % du coût total des investissements (aide plafonnée à 5 000 € par exploitation). 4 grands types d’investissements peuvent être éligibles :
- amélioration de l’accès aux points d’eau sur les parcelles (curage de mares, aménagement de points d’eau, pompage, …)
- mise en place de forages ou de puits
- récupération d’eau de pluie pour le lavage de bâtiments ou de matériel
- en dernier recours, si pas d’autre solution, installation de compteurs herbagers.

Pour pouvoir justifier les investissements prévus et déposer un dossier de demande auprès du Conseil Départemental de l’Allier, il faut au préalable avoir réalisé un diagnostic global d’exploitation sur la gestion de l’eau lui-même subventionnable à hauteur de 40% parmi les investissements. Ce diagnostic pourra être réalisé par votre conseiller élevage de la Chambre d’Agriculture de l’Allier. Pour plus de renseignements, contactez le 04 70 48 42 42.

CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’ALLIER

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