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Les éleveurs ne veulent pas finir comme les ArcelorMittal

Démonstration de force jeudi soir des éleveurs cantaliens qui ont exprimé leur ras-le-bol et demandé des actes à un ministre sommé de “se mettre au boulot”.

La pression est clairement montée d’un cran jeudi soir même si ces actions syndicales se sont déroulées sans aucun débordement.
La pression est clairement montée d’un cran jeudi soir même si ces actions syndicales se sont déroulées sans aucun débordement.
© PO

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“On est comme les ArcelorMittal (dont le sort était entériné ce même jeudi 11 avril à Florange, NDLR) : quand les hauts fourneaux s’arrêtent, on ne peut pas les redémarrer sauf à réinvestir des millions. Nous, les producteurs de lait, c’est pareil, si on arrête de traire les vaches, la production cantaliennne ne s’en remettra pas et tous les emplois qui vont avec.” Ce jeudi soir sous un déluge qui n’a pas douché les ardeurs des éleveurs cantaliens, pas de hauts fourneaux mais des braseros, du lisier, du fumier, des bidons... : un peu de l’outil de production de ces éleveurs qui, à Saint-Flour, Mauriac et Aurillac, sont venus dire, dans une démonstration de force, à leur ministre de tutelle, Stéphane Le Foll : “Au boulot !”.

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“Ras-le-bol !”

 

“Nous sommes venus demander à l’État d’être davantage acteur du soutien à l’élevage, en particulier au ministre, qui, malgré ses bonnes intentions affichées à l’automne au Sommet de l’élevage, ne fait pas le boulot”, assène Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA, monté sur un tank à lait devant un peu plus de 200 manifestants rassemblés devant la préfecture aurillacoise. Ce soir-là, ils seront au total quelque 600 manifestants cantaliens venus exprimer leur ras-le-bol, anticipant de 24 heures le mot d’ordre national. “La place de Stéphane Le Foll n’est pas sur les plateaux de télé, enchaîne-t-il, nous ce qu’on attend ce sont des actes et rapidement !” Des actes prioritairement pour une revalorisation urgente du prix des produits : “L’État doit y contribuer en facilitant les négociations entre les acteurs de la filière, il a commencé à le faire ce lundi avec la filière laitière mais c’est très insuffisant puisque seul Système U s’est avancé sur 2 à 3 centimes d’euros supplémentaires sur les produits laitiers”, explique Benoît Aurière, président des Jeunes Agriculteurs. Ce qu’ils attendent aussi, c’est une révision de la loi de modernisation de l’économie en faveur d’un rééquilibrage du rapport de force entre les producteurs et l’aval de la filière : “On nous a parlé d’une loi sur la consommation en juin mais c’est tout de suite qu’il faut redonner des perspectives aux producteurs en permettant également d’intégrer les coûts de production dans les indicateurs de prix et dans les contrats.” Des coûts de production qui se sont envolés ces derniers mois mettant à mal les trésoreries : “On ne peut plus vivre ! Je perds 5 000 euros par mois depuis septembre, confie ce producteur de lait et éleveur de porcs en engraissement de Quézac. On a même dû emprunter les futures primes qui nous seront versées à l’automne prochain !” Et pour Laurent, pas question d’encourager son fils à prendre la relève : “Je lui ai interdit d’aller au lycée agricole !” Dans un mois, Thomas sera lui installé à Siran avec ses parents en production laitière mais il s’inquiète de l’avenir tout comme Paul, salarié agricole au GE Arac que ses précédents employeurs aveyronnais n’ont pu garder.

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Choc de simplification : “banco !”

 

Même heure, devant la sous-préfecture de Saint-Flour où ont été déversés pêle-mêle deux remorques de fumier, des bidons, pneus, le constat et la colère sont identiques : “On ne peut plus continuer comme ça ! En ce moment, le Président Hollande est perturbé par ce qui se passe au gouvernement : qu’il n’oublie pas les agriculteurs ! Si ça n’aboutit pas, il faut bloquer les laiteries, la GMS…”, avance René, de Cézens. Un chef de l’État que les éleveurs veulent aussi prendre au mot suite à son annonce d’un “choc de simplification” : “Il faut qu’on nous donne les moyens de continuer à produire et réenrichir le pays en enlevant tout cet arsenal réglementaire, ces contraintes environnementales”, ajoute Joël Piganiol. Et non pas pour réenrichir les éleveurs, mais leur permettre de vivre de leur métier, FDSEA et JA ont réaffirmé au sous-préfet de Mauriac et à la sous-préfète de Saint-Flour qui ont tous deux reçu une délégation, leurs revendications d’une Pac pro-élevage.

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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