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Aviculture
Les éleveurs entament le bras de fer avec la grande distribution

Las de vaines négociations sur le prix de vente de leurs produits, les éleveurs de volailles auvergnats sont passés à l’action, jeudi. Direction trois hypers régionaux pour sticker de la marchandise.

L’opération se voulait comme un avertissement. Au Leclerc de la Pardieu, à Aubière, elle a sonné comme une invasion. Et pourtant, la dizaine de producteurs présents, venus pour sticker poulets, pintades et autres barquettes d’escalopes n’avaient en aucun cas des têtes de terroristes. A priori dérangés par leur présence, les responsables du magasin les ont accueillis de manière musclée. Les étiquettes où l’on pouvait lire « cette grande surface plume les éleveurs » n’ont pas fait long feu. Aussitôt apposées, aussitôt enlevées par les employés de la sécurité et le responsable du magasin en personne, un brin agacé par la présence des éleveurs, c’est le moins que l’on puisse dire.

« Pour supporter les augmentations de charges, il faut que les produits qui sortent de l’abattoir soient payés plus cher afin que chaque maillon de la filière puisse vivre de son métier (agriculteurs, fabricants d’aliments, abattoir), ceci est indispensable pour conserver notre production et nos emplois ! ».

L’explication plutôt pédagogique de Jacques Force, président de la section avicole de la FNSEA Auvergne n’aura pas suffit à calmer la colère du directeur du magasin, agacé «d’être toujours dans la position du bouc-émissaire ».

« Vous avez des marges ! »

Et pourtant, si aujourd’hui la filière a du mal à sortir la tête de l’eau, c’est bien en raison des blocages et de l’inertie de la grande distribution.

« On sait que vous avez des marges. En Allemagne, les distributeurs ont accepté des hausses, ce qui n’est pas le cas en France depuis le début de l’année 2012. Aujourd’hui vous n’acceptez que 2% d’augmentation alors qu’il faudrait 15% pour faire vivre l’ensemble des maillons de la filière», a insisté Jacques Force. 15% de hausse à la sortie de l’abattoir, cela représente une augmentation moyenne de 30 centimes d’euros pour le consommateur sur un poulet d’1,2 kilo. Autant dire que l’augmentation est modérée. Pour les responsables professionnels, le discours de la grande distribution est d’autant plus dur à avaler qu’ils savent pertinemment que la viande constitue pour les GMS un produit d’appel, « sur lequel ils font de la marge ».

L’action de jeudi, qui se tenait simultanément au Leclerc de la Pardieu, dans le Puy-de-Dôme, au Leclerc de Moulins dans l’Allier et au magasin Géant de Vals-Près-le-Puy, en Haute-Loire (lire ci-contre), n’était qu’une première étape. Et les syndicalistes de prévenir : «Jusqu’ici nous avons été sympathiques. Les services de sécurité nous ont arrêtés. Nous reviendrons avec d’autres moyens ».

Quel avenir pour les anciens éleveurs Doux ?

Suite au plan de cessation d’activité du groupe Doux, l’activité du Centre a été récupérée par Glon-Sanders et Duc. Le groupe Glon-Sanders a récupéré le couvoir et l’usine d’aliments dans le Cher et l’abattoir de Blancafort. Duc a repris l’abattoir de Boyne dans le Loiret. Une quinzaine d’éleveurs d’Auvergne et du Limousin étaient liés au groupe Doux. Une partie des éleveurs de la Creuse vont travailler avec Glon-Sanders. Reste à trouver une solution pour les autres, notamment ceux de l’Allier et du Puy-de-Dôme. Ils pourraient être repris par l’entreprise Arrivé, installée à Saint-Germain-des-Fossés dans l’Allier. A condition, toutefois, que l’abattoir investisse pour augmenter ses capacités, l’outil fonctionnant actuellement à plein régime. «Les débouchés sont là, c’est déjà un signe encourageant», estime Jacques Force. (photo ci-contre).

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