Sécheresse
Les campagnes s'assèchent et les responsables mouillent la chemise
Un Comité de veille départemental, une cellule de crise pour la FDSEA et les JA, des conseils techniques par la Chambre d'Agriculture, des opérations de commandes de fourrages groupées, la sécheresse qui sévit depuis plusieurs semaines mobilise les énergies de l'ensemble des OPA et des pouvoirs publics. Quelques assouplissements pour les dossiers PAC 2011 sont à noter.


Des orages ont éclaté çà et là la semaine dernière et cette semaine, mais les hauteurs de précipitations sont très variables d’un secteur à l’autre du département. Selon les chiffres donnés lors du Comité Sécheresse réuni en préfecture le 19 mai, le déficit pluviométrique est très important avec 20 % seulement des moyennes enregistrées en avril et 35 % sur mai (chiffres arrêtés au 18 mai). Ainsi, la situation est très préoccupante sur l’ensemble du département avec une inquiétude sur les cours d’eau notamment sur l’est du département (Lignon et Semène), et sur l’Allier Naussac lâche régulièrement depuis avril.
Sur le plan agricole, le bilan est aussi sévère. Les premières coupes qui représentent généralement 70 % des stocks de fourrages, affichent 50 à 70 % de déficit. Sur les céréales, on constate de grosses pertes dans le Brivadois alors que les dernières pluies peuvent être bénéfiques pour les blés en «altitude». Dans le Brivadois, on doit arroser les maïs pour les faire germer…
Face à cette situation, la FDSEA et les JA réagissent et multiplient les interventions. Déjà, ils organisent des commandes groupées de paille pour leurs adhérents (voir ci-contre), et ils interviennent auprès des pouvoirs publics pour demander des aménagements administratifs et des aides. Ainsi, sur le plan national, le syndicalisme demande un effort de solidarité auprès des céréaliers avec notamment une interdiction du broyage de la paille. En Haute-Loire, un arrêté préfectoral pourrait être pris pour montrer l’exemple. La FDSEA et les JA sont suivis par la Préfecture qui autorise l’arrosage à partir de lacs collinaires, et s’engage à appliquer le SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) en bonne intelligence.
Pour les commandes de fourrages, la FDSEA/JA demande à l’administration d’intervenir, le cas échéant, pour faciliter les transports soit par voie routière soit par voie ferrée. La Préfecture va recenser les transporteurs et étudier les modalités à mettre en place en cas d’opération d’envergure. Enfin, lors de ce Comité sécheresse, le syndicalisme a demander de déclencher le fond calamité, ce à quoi le Préfet s’engage après les 1ères coupes sur tout le département, soit fin juin, pour avoir un état des lieux complet.
Pour suivre l’évolution de la situation au plus près et prendre les décisions qui s’imposent la FDSEA et les JA ont mis en place une cellule de crise qui se réunira chaque semaine. Prochaine réunion ce vendredi 27 mai.
Interview Gilbert Guignand président de la FDSEA
Nous organisons une commande groupée de paille, mais à quel prix ?
A
Gilbert Guignand : «Comme chaque année, nous avons contacté notre fournisseur et notre transporteur, qui s’approvisionnent dans le sud. Nous commandons tous les ans environ 1000 t de paille. Nous avons donc lancé les commandes dès avril, avant que la sécheresse ne s’installe. Mais avec la situation de sécheresse qui touche tout le pays, nous n’aurons pas assez de paille dans le sud pour assurer toutes les commandes. En effet, à ce jour nous avons des demandes pour 5000 tonnes et d’ici vendredi on sera à 6000 t. De plus les prix sont en train de grimper… Si l’an dernier on négociait la paille à 10 € la tonne en andain, aujourd’hui notre fournisseur doit augmenter son offre pour avoir le marché. Et si on en reste à 20 € c’est encore correct mais il ne faudrait pas arriver à des 40 € comme certains départements. Pour pallier le manque de paille dans le sud, nous sommes obligés de nous tourner vers d’autres départements céréaliers. Il est difficile de traiter une commande unique sur 1 seul département».
Pouvez-vous nous donner un ordre de prix à la tonne pour ces commandes de paille ?
G.G. : «Non. À ce jour, il n’est pas possible de donner même une fourchette de prix. Et ce pour les raisons que je viens d’évoquer. En effet, nous avons des chiffres assez précis quant aux coûts de la paille dans le sud et aux coûts de transport. Par contre, ne sachant pas encore les quantités de paille que nous devrons faire venir d’ailleurs, ni quel département pourra nous fournir, il est évident qu’à cette heure nous ignorons et le prix du fourrage et le prix de son transport. Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que la FDSEA et les JA feront tout pour approvisionner les exploitations altiligériennes en paille et ce au meilleur tarif. Nous nous réunissons d’ailleurs ce vendredi et ensuite toutes les semaines pour faire le point et prendre les décisisons qui s’imposent, dans le cadre de la cellule de crise que nous avons mise en place au sein de la FDSEA et des JA».
Communiqué de la Préfecture
Modifications d’assolement dossier PAC 2011
En raison de la sécheresse 2011, nous sommes conscients que des difficultés commencent à apparaître, et de nombreuses interrogations sont soulevées par les exploitants agricoles quant à leur déclaration PAC 2011.
Vous devez déclarer par écrit à la DDT toutes modifications d’assolement dès leur survenance et quelle que soit la date à laquelle elles ont lieu (même si elles ont lieu après le 10 juin 2011) car la constatation, lors d'un contrôle sur place, d'un écart entre les éléments déclarés et la réalité de votre exploitation, donnera lieu à une réduction.
Plusieurs cas de figure :
1- Tout semis prévu et non réalisé à cause des aléas climatiques : notification à l'aide du formulaire "modification de l'assolement déclaré" prévu à cet effet et joint au dossier PAC 2011 en indiquant la cause de modification : "Accident de culture", et en indiquant la culture réellement présente (si notifié même après le 10 juin : pas de pénalité).
Exemple 1 : maïs déclaré dans le dossier PAC 2011 et impossibilité de le semer
Exemple 2 : semis d’une prairie temporaire impossible derrière une céréale ensilée
2- Prairies temporaires retournées précocément pour implanter en culture dérobée un fourrage annuel avant le mois d’août (sorgho fourrager, colza fourrager, vesce avoine…) : vous devez faire une lettre en DDT pour notifier ce retournement.
3- Bandes enherbées : suite à la décision ministérielle, les bandes enherbées peuvent être pâturées, fauchées ou broyées, y compris pendant les 40 jours d’interdiction habituels (6 juin au 15 juillet).
Pour tout renseignement, vous pouvez contacter :
Bernadette Ponton au 04 71 09 97 95 ou Sandra Surrel au 04 71 09 97 74 -
Direction départementale des territoires de Haute-Loire - 13, rue des Moulins - CS 60350 - 43009 le Puy-en-Velay - Tel 04 71 05 84 00 - Fax : 04 71 05 83 03.