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Lentille Verte du Puy 2015/2016 : L’objectif 2016 pour la filière, rester au dessus de 4 000 ha de Lentilles

Après un an de présidence de l’ODG Lentille Verte du Puy, Franck Rocher fait un bilan de la campagne 2015 et expose les perspectives 2016.

Franck Rocher, président de l’ODG : «C’est un honneur pour moi… d’être porte-parole des producteurs, des collecteurs et conditionneurs…  C’est une production intéressante et passionnante».
Franck Rocher, président de l’ODG : «C’est un honneur pour moi… d’être porte-parole des producteurs, des collecteurs et conditionneurs… C’est une production intéressante et passionnante».
© HLP

Voilà un an que vous avez été élu à la présidence de l’Organisme de Défense et de Gestion de la Lentille Verte du Puy. Que retiendrez-vous de cette première année ?

Franck Rocher : L’année avait bien commencé. Les semis était corrects et les agriculteurs avaient bien suivi le message de la filière qui les incitait à augmenter les surfaces. Avec 4 110 ha en 2015, c’est donc environ 10 % de surfaces en Lentilles de plus que la campagne précédente, et ce réparti sur l’ensemble de la zone. On a par ailleurs noté une légère baisse du nombre de producteurs ce qui nous conduit à relever une tendance à la professionnalisation de cette culture avec une moyenne de 5,5 ha par producteur.


Sur le plan technique pouvez-vous nous faire un bilan ?

F.R. : Côté météo, elle a été plutôt clémente pour la Lentille jusqu’en juin. Les producteurs ont bien suivi les préconisations techniques dispensées à travers les bulletins émis par la Commission technique de l’ODG et on peut dire que le travail de cette commission a porté ses fruits. Malheureusement la canicule s’est installée et a planté les rendements, pour arriver à une moyenne de 6,5 qx/ha. Et cette mauvaise année fait suite à une moyenne de 7 qx en 2014, 8,5 en 2013 et 9 en 2012…Cette année, on n’a pas noté de gros problèmes de désherbage, de maladies ou de ravageurs. On peut dire qu’on a été plutôt épargné. Notons quand même que la zone de Costaros Landos a subi un problème de maladie du sol, un champignon, qui a lourdement pénalisé quelques 150 hectares où le rendement a été de zéro. Un problème, dont la commission technique se préoccupe.


Et côté qualité du produit ?

F.R. : En terme de qualité, on a eu en 2015 une Lentille Verte du Puy exceptionnelle, et ce notamment en raison des conditions de récolte qui ont été optimales. Les Lentilles n’ont pas été mouillées avant la récolte, et sont arrivées propres dans les silos.En terme de commercialisation, notre Lentille Verte du Puy s’est écoulée sans soucis. On n’avait pas de stocks alors toute la récolte 2015 s’est vendue. Le seul  problème que l’on rencontre, c’est de réussir à maintenir la place de la Lentille Verte du Puy dans les rayons des magasins…


Des rendements bas, au mieux moyens depuis plusieurs années, ont-ils un impact sur la communication et la promotion de la Lentille Verte du Puy ?

F.R. : Évidemment. Moins de rendement, c’est moins de budget et donc moins de promotion. Par ailleurs difficile de promouvoir un produit quand on en manque.Néanmoins, l’ODG continue à communiquer,  à faire connaître la Lentille et à défendre l’AOP. Sur le plan local, dans le département, l’ODG a mis en place une nouvelle signalétique sur le rond-point des Fangeas et devrait dans les semaines qui viennent remplacer les panneaux sur la Route de la Lentille. Sur le plan Régional, on travaille avec Auvergne Nouveau Monde. Et au niveau National, on poursuit notre collaboration avec le Lycée Jean Monnet du Puy et la Chambre Régionale d’Agriculture à l’occasion du Salon International de l’Agriculture à Paris, où nous tiendrons un stand comme l’an dernier.Nous devons poursuivre nos efforts pour promouvoir notre Lentille même si sa notoriété n’est plus à démontrer. Pour preuve, notre AOP est une des plus copiée au monde. Actuellement, on compte une vingtaine de dossiers d’usurpation d’identité dans le monde…


Les producteurs ont obtenu une revalorisation des prix de vente de leurs Lentilles. Qu’est-ce qui explique cette hausse ?

F.R. : Face à des rendements décevants, et donc un manque de Lentille, un gros travail a été entrepris par le Groupement de Producteurs suivi du Syndicat pour revaloriser le prix payé aux producteurs. Des négociations ont été entreprises et un compromis a été trouvé avec les conditionneurs qui ont accepté d’aller dans ce sens. Aujourd’hui, on peut dire que les contrats qui lient les producteurs avec leur entreprises prévoient une rémunération moyenne de 2 000 € la tonne. C’est un prix satisfaisant. Pour exemple, avec un rendement de 8,5 qx/ha, on obtient un produit brut de 1 700 €/ha….Je souligne que les conditionneurs ont, par cette hausse du prix, renvoyé la balle aux producteurs qui eux ont joué le jeu depuis 2 ans au moins en augmentant les surfaces.


Quelles sont les attentes de la filière pour 2016 ?

F.R. : La campagne 2016 semble un peu plus difficile à cerner en ce début d’année ; les perspectives semblent un peu moins rassurantes que l’an dernier. En effet, la sécheresse subie l’an dernier a conduit à un déficit des stocks fourragers pour les animaux. Je crains donc que certains producteurs fassent le choix de diminuer leurs surfaces en Lentille au profit d’hectares de maïs ou de prairies. L’objectif de la filière serait de rester au dessus de 4 000 ha de Lentilles. Pour cela j’invite les agriculteurs à bien faire leur calcul, car même si cette année les rendements n’étaient pas là, on peut espérer une récolte à 12 qx… La Lentille reste une production aléatoire intéressante sur plusieurs années (NDLR : voir article en page 3 du dossier). Moi, je mise sur la lentille comme base de ma rotation sur 4 ou 5 ans. À chacun de voir…

Quels sont les chantiers à venir sur le plan de la technique, de la promotion et de la communication ?

F.R. : Depuis environ 3 ans, nous travaillons avec l’interprofession Terre UNIVIA à la création d’une section lentille. Aujourd’hui, cette association appelée ANILS (Association Nationale des Interprofessions des Légumes Secs) est créée et réunit tous les bassins de productions avec les conditionneurs et les metteurs en marchés. Notre ODG Lentille Verte du Puy est meneuse dans ce projet avec le bassin du Berry. C’est nous qui allons gérer l’organisation du programme technique. Notons aussi que le poste de Trésorier de l’association a été attribué à Antoine Wassner.L’objectif de cette organisation est de contrer la lentille d’importation. Aujourd’hui 20 000 tonnes de lentilles sont produites en France, et 50 % des lentilles consommées en France sont importées. Il y a donc une grande marge de progression. L’association, à travers la mise en commun de moyens, devrait nous permettre de mieux sécuriser notre production. Jusqu’à ce jour l’ODG Lentille Verte du Puy est la seule a avoir mis des moyens pour trouver des solutions techniques et travailler sur la variété, les méthodes culturales alternatives, les produits phyto, les pathologies des sols… sur l’itinéraire cultural. Et ces avancées profitaient à tous. Dorénavant, nous allons mutualiser nos moyens pour avancer encore. Par ailleurs, cette association nous apportera une meilleure représentativité face aux pouvoirs publics et aux décideurs. Nous espérons la finalité de ce projet d’ici le printemps avec la mise en place d’une CVO (Cotisation Volontaire Obligatoire). Outre ce dossier sur le plan national, tout le travail mis en place au sein des commissions de l’ODG se poursuit.


Encore un mot en tant que président de l’ODG Lentille Verte du Puy ?

F.R. : C’est un honneur pour moi d’être président de cette Lentille, d’être le porte-parole des producteurs, des collecteurs et conditionneurs, et je les remercie pour leur confiance. Je m’investis au mieux sur cette production notamment sur l’aspect technique qui me correspond plus. C’est une production intéressante et passionnante…


Propos recueillis par Suzanne Marion

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