Aller au contenu principal

Chien de troupeau
L'éleveur et son compagnon de travail, un binôme indispensable

Claude Marcon est installé à Recharinges. Pour l'aider dans la conduite de son troupeau de Salers, il s'appuie sur "Agathe" sa fidèle chienne Border Collie qu'il a dressé avec patience. Ils ne participeront pas dimanche 17 juillet au qualificatif pour le Championnat de France de chiens de troupeau sur bovins qui se déroulera au Domaine du Sauvage, mais ils ne manqueront pas l'évènement.

Pour certains éleveurs, l’animal le plus important de leur cheptel, c’est leur chien. Et ce n’est pas Claude Marcon, installé à Arnissac près de Recharinges qui niera cette évidence. «Agathe» magnifique Border Collie de 6 ans le suit dans tous les déplacements de troupeau et elle aime ça.
Les belles rouges aux cornes impressionnantes n’ont pas la loi. C’est la chienne noire et blanche qui les rassemble et les conduit suivant les ordres de son maître qui lui a appris le «métier».
C’est bien sur un troupeau de Salers qu’Agathe veille. Claude Marcon reconnait, ayant eu récemment encore des vaches laitières et des moutons, que sur les allaitantes c’est un peu plus difficile mais qu’avec patience et détermination on y arrive. «Il faut une phase d’acclimatation tant pour le chien que pour le troupeau. Il est important de commencer avec des génisses et petit à petit les animaux vont accepter le chien». Nombre d’éleveurs doutent de pouvoir conduire leurs allaitantes avec un chien. Claude Marcon et quelques autres convaincus prouvent le contraire. «Le chien s’adapte au troupeau. Quand il a affaire à des génisses, il est plus agressif, plus vif. Quand il conduit des mères avec leur veau, il prend plus de distance…».
Avec 40 vaches allaitantes et une trentaine de génisses, cet éleveur constitue 7 ou 8 troupeaux qu’il déplace en moyenne tous les 10 jours. Et parfois les déplacements se font sur plusieurs kilomètres. Il a quelquefois déplacé ses bêtes sur 7 ou 8 km de Recharinges à Champclause par exemple, et il l’a fait seul avec son chien. Pas besoin de mettre des ficelles à chaque entrée de parcelle ou dans les croisement, «Agathe» est là. Son maître la guide, lui indique par ordre ou par geste le travail à faire et elle intervient. Le chien est sollicité très souvent durant la période de pâturage. L’hiver par contre, il est au repos, et l’activité lui manque. «Avant, reconnait Claude Marcon, quand j’étais en Gaec nous avions des laitières, et le chien aidait à faire entrer les vaches en salle de traite. Aujourd’hui, je n’ai plus que des allaitantes, la reprise du travail au printemps pourrait être un peu plus difficile…».

Des formations indispensables
Pour en arriver là, il est indispensable que le maître s’investisse dans le dressage de son compagnon de travail. C’est pourquoi Claude Marcon insiste sur l’intérêt des formations. «J’ai dressé 3 chiens et à chaque fois j’ai fait une formation avec l’Association ”Chien de Troupeau 43” et même pour «Agathe», j’ai refait un stage de perfectionnement. J’ai également suivi la formation ”travail en sécurité avec les bovins” dispensée par la MSA Auvergne. J’ai appris beaucoup avec les formateurs». Beaucoup de gens pensent que pour les chiens de bergers - et notamment le Border-Collie le chien de troupeau le plus représenté actuellement dans les exploitations de Haute-Loire - tout est inné. Or ce n’est pas vrai. Pour avoir un bon chien de troupeau, il faut le dresser, lui apprendre le travail, le guider. Et selon Claude Marcon, le maître lui aussi a beaucoup à apprendre : «J’ai notamment appris qu’il ne faut pas mettre son chien en échec ou en danger. Au contraire dans la phase de dressage, il faut parfois l’aider, le rassurer. Un chien qui a connu l’échec s’en souvient et reste marqué». Les formateurs, des professionnels, donnent les bases, apportent nombre de conseils, de trucs et astuces, corrigent les erreurs pour optimiser le binôme chien/maître. Il est vrai qu’un chien répondra toujours mieux à celui qui l’a formé et qui travaille régulièrement avec lui. Néanmoins, il peut également répondre aux ordres d’une autre personne.
L’Association «Chien de Troupeau 43» propose, outre les formations d’initiation ou de perfectionnement, des rencontres entre éleveurs par petits groupes pour faire travailler les chiens. Ce sont les membres de l’association qui invitent les nouveaux pour exercer les chiens. Ce sont des moments très profitables pour échanger sur les techniques de dressage, sur les qualités et les défauts des chiens, et peut-être des maîtres… Parce que, comme Claude Marcon et la plupart des adhérents actifs de l’association, quand on a goûté au plaisir de travailler avec un chien, on n’en démord plus… Et c’est un avis que partage «Agathe» qui, en regardant de loin les vaches dans leur pré, n’attend qu’un signe de Claude.

Championnat de France de Chien de troupeau sur bovins

L’Association ”Chien de Troupeau 43” organise un qualificatif

L’Association ”Chien de Troupeau 43” a été créée en 1999 par une poignée d’éleveurs passionnés, utilisateurs de chiens de troupeau et convaincus de leur intérêt sur les exploitations agricoles d’aujourd’hui.
Ils sont actuellement une soixantaine d’adhérents sous la houlette du président Philippe Cubizolles.
Cette association a pour objectifs de promouvoir l’utilisation du chien de troupeau, de mettre en place des sessions de formation de différents niveaux, de contribuer à l’amélioration génétique en incitant les éleveurs à confirmer leur chien au LOF, de conseiller les éleveurs dans le choix des chiots et de mettre en relation les naisseurs et les acheteurs, et accessoirement d’organiser des rencontres entre éleveurs et des concours.
À propos de concours, le prochain rendez-vous de l’Association avec le grand public, c’est un concours sur bovins au Domaine du Sauvage sur la commune de Chanaleille, dimanche 17 juillet. Cette épreuve disputée par 20 candidats venus de 10 départements, (3 de Haute-Loire) est un qualificatif qui compte pour le Championnat de France. Les 3 meilleurs iront le 7 août dans le Finistère pour la Finale nationale.
Les organisateurs invitent tous les éleveurs de Haute-Loire, et d’ailleurs, à se rendre au Sauvage pour assister à de belles démonstrations de travail du chien sur un troupeau d’Aubracs. Une cinquantaine de génisses actuellement en estive sur les plateaux de Margeride seront conduites par les héros du jour sur un parcours de 800 m semé d’obstacles.
Ce concours est pour l’Association une formidable occasion de démontrer l’utilité du chien sur un troupeau allaitant et d’essayer de convaincre les irréductibles… Rendez-vous le 17 juillet toute la journée de 8h30 à 18h30.

Les plus lus

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

De gauche à droite : Anthony Fayolle (SG) et Nicolas Merle (Président).
Un nouveau duo à la tête de la FDSEA de Haute-Loire

Jeudi 3 avril, le nouveau conseil d'administration de la FDSEA de Haute-Loire a élu président, secrétaire général ainsi que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière