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Le sel chez les ruminants : À tous les animaux, toute l’année !

La carence en sodium est la plus courante et la plus répandue dans le monde et en France. Pourtant, en profitant de l’appétit spécifique des ruminants pour le sel, l’apport en sodium est facilement réalisable et peu onéreux.

La carence en sodium se manifeste d’abord chez les veaux avec du « pica », une baisse de la croissance, une aggravation des diarrhées néonatales...
La carence en sodium se manifeste d’abord chez les veaux avec du « pica », une baisse de la croissance, une aggravation des diarrhées néonatales...
© GDS Creuse

Les aliments des ruminants ne contiennent pas suffisamment de sodium pour satisfaire les besoins. Faute de complémentation, la carence s’installe se traduisant d’abord par du pica puis une chute de l’appétit et de la production. Ce phénomène est de plus en plus rencontré. Les années pluvieuses entraînant une accentuation des déminéralisations, ce 1er semestre 2015 s’avère particulièrement favorable pour les carences en sel avec toutes les conséquences que cela implique.

Un rôle important du sel dans l’alimentation animale
Le sel joue un rôle important dans l’alimentation animale. Il apporte du sodium (40 %) et du chlore (60 %). Le sodium et le chlore, ainsi que le potassium, maintiennent la pression osmotique et régulent l’équilibre acido-basique. Ces électrolytes des liquides corporels rentrent spécialement en jeu au niveau de la cellule, lors des échanges aqueux, de la valorisation des éléments nutritifs et de la transmission de l’influx nerveux. Le sodium et le chlore aident au passage des nutriments à l’intérieur des cellules et des déchets à l’extérieur. Le sodium doit être présent dans la lumière de l’intestin grêle pour l’absorption des sucres et des acides aminés. Une insuffisance en sodium diminue l’utilisation de l’énergie et des protéines et l’absorption des vitamines hydrosolubles. Le chlore est aussi retrouvé dans les secrétions gastriques où l’acide chlorhydrique joue un rôle important dans la digestion protéique. Il est aussi retrouvé à d’assez larges concentrations dans la bile, le suc pancréatique, les sécrétions intestinales et il est essentiel pour l’activation de l’amylase intestinale.

Le sel, une source de sodium incontournable et peu onéreuse
Sa relative abondance, son prix raisonnable et sa faible « toxicité » ont fait du sel une source de supplémentation en sodium et chlore. Le sel est le seul minéral que les vaches ont la « sagesse nutritionnelle » de consommer régulièrement pour satisfaire leurs besoins nutritionnels mais pour cela il leur en faut toujours à disposition (de 1,5 à 2 g de sodium/kg de MS, soit environ 4 g de sel/kg de MS).

Les fourrages insuffisants en sodium avec une variabilité selon les fertilisations, le stade, la météorologie
La plupart des graines et des concentrés protéiques, de même que les fourrages, sont pauvres en sodium. De plus, de nombreux facteurs affectent les concentrations de chlorure de sodium dans les plantes. L’utilisation de chlorure de potassium comme fertilisation potassique, augmente la teneur en chlore de la plante mais diminue la teneur en sodium du fourrage compte-tenu de l’antagonisme entre sodium et potassium. Dans la majorité des cas, sodium et chlore diminuent quand les plantes arrivent à maturité. Les conditions météorologiques et la teneur en matière sèche des fourrages influent aussi sur la teneur en minéraux de ces derniers, une herbe d’été concentre plus de minéraux qu’une herbe de printemps ou une herbe issue d’une période humide qui souffre d’un effet de dilution. Les années pluvieuses comme celles que nous avons vécues entraînent une accentuation des déminéralisations.

La carence en sodium, le 1er signe, le pica, avec une expression d’abord chez le veau, mais aussi une aggravation des diarrhées néonatales
La carence en sodium se manifeste d’abord par un léchage systématique, puis par une diminution de l’appétit. Une déficience prolongée peut entraîner une baisse de la croissance, une aggravation des diarrhées néonatales... Un animal carencé en sel pourra extérioriser cette carence par le pica. Cette affection se manifeste par une déviation du comportement alimentaire. Les animaux lèchent les murs, les séparations métalliques, les bois… Ils ingèrent de la litière, de la terre, des ficelles…. Ils sont très attirés par l’absorption de matières comme l’urine croupie ou fraîchement émise par leurs congénères, l’eau boueuse, le purin. Les veaux sont les premiers à l’exprimer. Ils peuvent lécher les dos de leurs mères lorsqu’elles sont couchées et s’intoxiquer si elles ont été traitées avec un antiparasitaire pour-on. C’est qui a été observé dans un élevage cet hiver avec des mortalités sur des veaux, la cause primaire étant une carence en sel !

Une complémentation pour un apport de sodium à tous les animaux toute l’année…
La complémentation minérale peut être continue ou discontinue, individuelle ou collective. L’utilisation quotidienne d’un aliment minéral et vitaminé (AMV) est la meilleure façon de gérer les apports minéraux. Si elle est envisageable en période hivernale, elle est cependant plus difficile à mettre en œuvre en période de pâturage. Selon la concentration en sodium de l’AMV et sa quantité quotidienne distribuée, il sera apporté un complément de sel, si nécessaire, pour atteindre les 1,5 à 2 g de sodium/kg de MS recommandés. Cet apport peut se réaliser sous forme de sel vrac ou de pierre de sel. Tous les animaux, toute l’année doivent avoir à disposition une complémentation en sel permettant de couvrir leurs besoins. Farago Creuse, dans sa mission de facilitation des missions de GDS Creuse, peut vous en fournir.

… tout en étant vigilant vis à vis des erreurs à éviter
Il est donc primordial de maintenir un apport à volonté de sel (pierre à lécher). Cependant, après une absence prolongée d’apport, évitez une distribution ad libitum, car l’animal en ingérerait une quantité susceptible de l’intoxiquer. Commencez par lui proposer une quantité journalière de l’ordre de 40 grammes puis, au bout d’une semaine, de l’ordre de 60 grammes par jour les pierres à lécher seront mises à disposition 2 heures par jour puis la durée est progressivement augmentée. Au bout d’un mois, on pourra le laisser en disposer à volonté. De plus, une remise en route de complémentation en sel ne se réalisera pas en fin de gestation. Cela pourrait entraîner des cas de fièvre vitulaire ou de tétanie en période de peripartum. Dans ce cas, on attendra la mise-bas pour compléter pleinement en sel. Concernant leur disposition, les blocs de sel ne seront pas placés trop prés des points d’abreuvement afin éviter des surconsommations. Le sel est une des composantes de l’alimentation, domaine de risque majeur, d’où son importance dans notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! ».

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