Le sans cornes à l'honneur
Ce jeudi 21 avril, le gène sans cornes était à l'honneur au marché au cadran de Chénérailles. Cette journée technique de la Chambre d'Agriculture a permis de mettre en avant les atouts encore mal connus des animaux qui en sont porteurs auprès de la bonne centaine d'éleveurs qui ont fait le déplacement.
Chez les bovins, le gène, initialement présent dans la race angus en particulier, a été progressivement introduit par croisement dans les autres races. S'il faut bien admettre que les premiers animaux ne répondaient pas tout à fait aux critères de qualité et de conformation recherchés par les éleveurs, les sélectionneurs ont persisté et désormais l'offre de reproducteurs sans cornes est conséquente dans toutes les races, comme ont pu en témoigner les éleveurs présents lors de la table ronde.
En bovins allaitants, le gène a mis un peu de temps à s'installer mais se diffuse désormais bien. Chez Dominique Daillet, éleveur limousin à Jouillat, 40 % des vaches, 70 % des génisses en renouvellement et tous les taureaux utilisés sont sans cornes, homozygotes ou hétérozygotes. Du côté des performances, rien à redire : « mises à l'engraissement, les génisses sont commercialisées plus jeunes (30 mois au lieu de 35), les JB partent à 16 mois à 430 kgc contre 421 kgc pour les cornus ». Les facilités de naissances ont également été améliorées grâce à l'achat en 2012 de 2 taureaux aux bonnes lignées maternelles.
En charolais aussi la qualité est désormais au rendez-vous. Julien Tournier, à Vallière, a l'objectif d'arriver à 100 % de sans cornes en utilisant ce critère pour choisir ses reproducteurs. Il a constaté de bonnes facilités de naissance et surtout une plus grande précocité, les animaux engraissent plus vite et leur viande est mieux persillée.
En laitières enfin, le gène est largement disponible. Fabrice Reynaud, de Dun-le-Palestel, utilise des paillettes de taureaux sans cornes depuis 8 ans. La gamme de taureaux disponibles en races laitières (pie rouge et prim'holstein) est selon lui de valeur égale à la gamme de taureaux cornus. Le bien-être animal et humain est également un argument de poids : « Je suis engagé dans des filières où l'image de l'éleveur auprès du consommateur est importante. Avec des animaux sans cornes, on prend en compte le bien-être animal mais aussi le bien-être de l'éleveur en lui évitant une tâche rébarbative et chronophage. » Un point de vue partagé par tous les témoins présents.
Cette journée technique a pu être organisée grâce à la participation et aux témoignages des éleveurs :
- Gaec Alheritiere, Issoudun-Letrieix, charolais
- Gaec Bourliaud, Saint-Sulpice-le-Guérétois, charolais
- Gaec Jamot, Saint-Médard-la-Rochette, charolais
- Gaec Tournier, VALLIERE, charolais
- EARL Reynaud Bedouet, Dun-le-Palestel, laitier
- Lycee Agricole, Ahun, laitier
- Gaec Daillet, Jouillat, limousin
- Gaec de Langladure, Saint-Dizier-Masbaraud, limousin
- Gaec des Prairies, Saint-Priest-la-Plaine, limousin
- Gaec Pericat Père et Fils, Saint-Sulpice-le-Dunois, limousin
- Josse Pascal, Saint-Agnant-de-Versillat, limousin
- Tournier Anthony, Saint-Agnant-de-Versillat, limousin