Le Puy Mary ouvre et poursuit ses chantiers
Le réseau des navettes continue de s’étendre cet été permettant de relier les vallées du Grand site depuis Aurillac, Vic, Murat... Un service pour les touristes mais avant tout pour les habitants.
Depuis ce jeudi 27 avril 17 heures, le Pas de Peyrol est rouvert à la circulation, une première dans
l’histoire du plus haut col routier du Massif central au carrefour de trois routes reliant les vallées de la Jordanne, du Mars et de la Santoire. Une ouverture précoce accueillie avec le sourire par le
président du syndicat mixte du Grand site Puy Mary qui présentait la veille la nouvelle équipe (lire par ailleurs), la programmation de la saison 2023 du Grand site et ses projets futurs conjuguant enjeux paysagers, environnementaux, touristiques et économiques. Une bonne nouvelle à la fois pour les habitants de ces vallées dont les déplacements vont être facilités et pour les touristes mais une nouvelle preuve du changement climatique à l’œuvre.
Les Lignes du volcan
Jusqu’au 12 mai, l’accès au col depuis Mandailles va cependant être contraint par des travaux de sécurisation sur la RD17 à l’endroit de la Roche noire, une purge de cet éperon rocheux présentant des risques d’éboulement qui impose une circulation par alternat. Cette première étape précède une seconde phase de travaux (du 15 septembre au 15 novembre) pour la pose des premiers grillages sur les talus routiers par héliportage, avec fermeture de la route.
L’accès et le stationnement au Pas de Peyrol restent par ailleurs soumis, comme chaque été, aux restrictions pour les véhicules de gros gabarit (camping-cars, camions < 9 t) sur la période de fonctionnement des "Lignes du volcan" (17 juillet/27 août). Ce réseau de navettes lancé il y a six ans grâce au conseil régional Aura (coût 300 000 €/an) a déjà transporté 30 000 passagers et continue de s’étoffer cette année avec deux lignes supplémentaires : ligne 7 reliant les maisons de site du Falgoux et du Pas de Peyrol via le pont des Eaux et la 8 entre la maison de site du Claux et la station de pleine nature du col de Serre via la Maurinie. "On peut ainsi rallier le Pas de Peyrol depuis Aurillac, Vic, Murat, Riom et Salers et même depuis la place de Jaude ! Et relier les sites phares que sont Le Lioran, le Puy Mary et Salers, voire même lac (Saint-Étienne-Cantalès) et montagne", fait valoir Philippe Fabre, rappelant que ces navettes(1) ont pour vocation première d’apporter un service aux autochtones. "De plus en plus de Cantaliens s’en servent pour un rendez-vous au médecin, les étudiants pour aller voir leurs copains,... c’est un véritable lien social", appuie le président qui ne cache pas sa volonté de sortir du "tout voiture", sur le territoire du Grand site en lien avec les attendus du renouvellement de son label à l’horizon 2025.
Nouvelle muséographie
Si chaque année, on estime à un demi-million le nombre de visiteurs transitant au Pas de Peyrol, quelque 100 000 franchissent la porte de la maison de site dont la muséographie va être repensée au prisme des nouvelles technologies pour la rendre "plus accessible, ludique, interactive, immersive et contemporaine" avec des éléments olfactifs, sonores, des témoignages d’acteurs du territoire, précise Audrey Legallais, nouvelle directrice du syndicat mixte. Une mission confiée au designer franco-suisse Ruedi Baur à qui l’on doit la signalétique du centre Pompidou, du musée Picasso, etc. Ce projet (159 000 € HT(2)) sera formalisé à l’automne prochain. Il s’accompagnera de la requalification du parvis de la maison de site (pose d’un banc en pierre de Bouzentès) pour éviter le stationnement des motos, dont le parking dédié en contrebas sera agrandi.
L’électricité, la fibre, mais pas l’eau
Il faudra attendre 2024 également pour voir l’électricité et la fibre débarquer au Pas de Peyrol, certes pour le confort des aubergistes et des visiteurs mais aussi au bénéfice de l’environnement : chaque été, ce sont entre 15 000 et 20 000 litres de carburants qui sont requis pour alimenter le générateur du restaurant. Le syndicat mixte a en revanche fait une croix sur l’acheminement de l’eau courante jusqu’au col pour alimenter les sanitaires du site. Des contacts sont en revanche pris avec des start-up pour travailler à un système de filtration et recyclage des eaux usées pour ces sanitaires.
Au chapitre des chantiers toujours, si le requalification du col de Légal est projetée à l’horizon 2024 , deux nouveaux chantiers participatifs sont programmés ce printemps avec l’Érea Albert-Monier d’Aurillac, les équipes du Puy Mary et celles du PNR des Volcans pour la restauration de la passerelle d’entrée des gorges de la Jordanne et la restauration-sécurisation d’une fosse loup entre le col du Perthus et l’Élancèze. Autre patrimoine pluriséculaire du Grand site à l’intérêt tant historique qu’environnemental : le sentier des Quiroux sur le plateau du Limon, menant de Dienne à Cheylade et parsemé de 181 pierres de basalte dressées tous les 20 mètres comme autant de repères pour les marcheurs pris dans le mauvais temps. Trait d’union entre les vallées de la Santoire et de la Petite Rhue, véritable réservoir de biodiversité, il fera l’objet cet été d’un balisage accompagné de supports didactiques.
(1) Tarif unique 1,5 €, possibilité d’acheter des carnets de 5 trajets dans les maisons de site.
(2) Subventionné par le Feader, l’Etat, la Région, la fondation Crédit agricole.
Retrouver le programme des animations estivales (randonnées pédagogiques paysage-flore, faune sauvage, levers/couchers de soleil, initiation à la pêche, ateliers créatifs, expositions...) sur www.puymary.fr