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Le pragmatisme ne convainc pas les déçus de l’État

Le Conseil général a décidé d’apporter sa contribution au financement des travaux de l’axe routier, malgré le refus de participer au vote d’une opposition remontée contre l’État.

La session de vendredi a suscité moults échanges et interruptions de séance.
La session de vendredi a suscité moults échanges et interruptions de séance.
© P. O.

Le président Descœur est encore “sous le choc” - selon sa propre expression - du résultat du vote vendredi de l’Assemblée départementale quant à la proposition faite aux collectivités territoriales (en l’occurrence Conseils régional, général et Caba) d’assurer 30 % du financement des travaux de modernisation de l’axe phare de désenclavement du Cantal : la RN 122. Dix-neuf voix pour et huit refus de vote. Huit refus, celui du groupe socialiste et du groupe pour le Rassemblement démocratique, qui n’empêcheront pourtant pas le Conseil général de mettre la main à la poche pour financer une partie du PDMI sur la période 2009-2014. Un Programme de modernisation des itinéraires du réseau routier national, pour lequel l’État, par la voix du préfet Mourier, réaffirmait un peu plus tôt dans l’après-midi sa contribution à hauteur de 70 % de 51 millions d’euros pour la déviation de Sansac-de-Marmiesse et le contournement d’Aurillac (37 M e), les acquisitions foncières de la déviation de Polminhac (4 M e) et divers créneaux de dépassement (10 M e).

La parole de l’État

Et si d’ordinaire, les débats au sein de l’Assemblée départementale se veulent plutôt consensuels et constructifs, c’est pour le coup une opposition remontée à bloc qui ne s’est pas privée de rappeler qu’en 2004, l’État s’était engagé à “décroiser” les financements sur les routes nationales, c’est-à-dire à en assumer la pleine responsabilité financière. “Que vaut aujourd’hui la parole de l’État, censée pourtant être un principe républicain ?”, invectivait Alain Calmette en direction du préfet venu présenter le rapport des services de l’État dans le département. Un “renoncement subit” qui, pour le conseiller général d’Aurillac I, pose donc la question de la valeur à accorder à l’engagement pris aujourd’hui par les pouvoirs publics d’assurer 70 % du coût d’une modernisation essentielle au désenclavement du Pays vert. “Quand on écoute votre communication très importante et habile, on a l’impression qu’un grand pas a été fait, qu’on a gagné le gros lot. Moi je considère que c’est un petit pas”. C’est un Jacques Markarian offensif qui prenait le relais, cette fois en interpellant Vincent Descœur. “J’ai appris que Laurent Wauquiez avait crié plus fort et obtenu 39 millions de plus, soit 89 au total, pour le seul contournement du Puy. Je pensais pourtant qu’on avait dans l’Assemblée un ministre bien placé”. Et Alain Calmette de surenchérir : “C’est un piège, un diktat de l’État. On nous demande de nous positionner avant mi-juillet alors qu’on n’a aucun dossier. Accepter, ça revient à capituler en rase campagne, à signer un chèque en blanc”.

Enclavé ? Non, isolé.
Une attaque en règle qui laissait pourtant serein le président du Conseil général visiblement déterminé à convaincre ses collègues de saisir l’opportunité inédite, et sans doute unique, d’obtenir une telle enveloppe pour le Cantal. “51 millions, c’est un demi-tunnel du Lioran, rappelait le député cantalien qui ne cachait pas cependant son scepticisme quant à un possible “cavalier seul” de l’État en l’absence de réponse positive des collectivités. “Capituler aujourd’hui, c’est au contraire ne pas prendre part au vote. On ne peut pas d’un côté être tous d’accord pour dire que la RN 122 est notre objectif prioritaire et, inversement, ne pas faire le choix de l’engagement. Une chose est sûre : si on n’accepte pas, on fera moins d’opérations et ça ira moins vite.” Une mise en garde qui n’a visiblement convaincu les huit conseillers généraux qui maintenaient leur position : ne pas participer au vote. On apprenait par ailleurs que le bureau de la Caba avait refusé la veille au soir de s’engager dans cette opération. Reste maintenant à savoir quelle sera la position de la Région et le rythme de ce chantier de désenclavement. Désenclavement, un terme qui pour le préfet ne serait plus approprié, lui privilégiant celui d’isolement. Les Cantaliens apprécieront la différence.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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