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Sommet de l’élevage
Le ministre lâche les éleveurs… ils ne vont pas le lâcher

Les éleveurs en crise, las des beaux discours, attendent des actes concrets de la part de leur ministre. Son absence au Sommet de l’élevage n’a fait qu’amplifier leur détermination.

En pleine crise de l'élevage, et alors que s'ouvrait mercredi dernier le premier rendez-vous européen des races à viande, deux choix s'offraient au ministre de l'agriculture, affronter la réalité en face et répondre enfin aux revendications légitimes de la profession ou esquiver jugeant peut-être suffisant ce qu'il avait déjà annoncé au SPACE. Il a choisi la deuxième option, au grand désarroi des éleveurs, qui se sentent, ni plus ni moins, abandonnés.
«Depuis le départ de Michel Barnier, nous avons l'impression qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion» explique Jacques Chazalet, président de la Frsea Massif central.
C'est justement sous prétexte qu'il devait prendre l'avion en direction de l'Inde pour préparer le G20 le mardi 6 octobre après-midi, que Bruno Le Maire ne s'est pas rendu au Sommet de l'élevage.

«Le Sommet de l'élevage vu du ciel»

Pas question pour les éleveurs de simplement prendre acte de cette absence. A l'heure où leur ministre devait s'envoler pour l'Inde, ils ont souhaité lui envoyer un message clair en déployant une banderole de 20 mètres de long, où l'on pouvait lire «le Sommet de l'élevage vu du ciel». Aux cris de «Le Maire dégonflé», les éleveurs ont exprimé leur colère et leur exaspération.
«Sous un discours positif de façade, Bruno Le Maire n'a, pour le moment, proposé aucune solution viable, ni durable, alors que tout reste à faire pour redonner des perspectives à l'éle-vage qui reste un moteur de l'économie française avec pas moins de sept emplois induits par éleveur», explique Patrick Bénézit, président de la section régionale bovine du Massif central.
Les éleveurs déjà en colère l'an dernier pour le Sommet de l'élevage, le sont toujours autant aujourd'hui, voire même davantage. «Les producteurs ne peuvent pas continuer à vivre de prêts court terme en prêts court terme où à l'aide d'autres «pansements» inefficaces, ils veulent pouvoir vivre du prix de leurs produits», martèle Jean-Michel Lemétayer, président de la Fnsea.

 

 

Débloquer les dossiers

Au niveau du Massif central, cela fait plusieurs mois déjà que les éleveurs réclament une dynamisation de la politique d'export «pays tiers» pour la viande bovine. «Il est du ressort de la diplomatie française de s'emparer enfin de ce dossier», insiste-t-on du côté de la FNB (Fédération nationale bovine). Dans un courrier qu'il a fait parvenir vendredi à son homologue russe, Dimitri Medvedev, Nicolas Sarkozy a dénoncé, sur un ton très direct, les entraves des autorités sanitaires russes imposées aux exportations françaises de viande bovine. C'est déjà un premier pas...
Augmentation du prix à la production et transparence des marges sont également indispensables pour permettre aux producteurs de sortir de l'ornière. Enfin, au niveau du Massif central, les producteurs ont rappelé qu'ils souhaitaient que le ministre acte enfin la reconnaissance de l'ensemble des chefs d'exploitations au sein des ICHN (réponse non apportée avec le dispositif du Gaec entre époux).

 

 

Les producteurs de porcs aussi dans la tourmente

La filière porcine va mal. A un prix d'achat au producteur désespérément bas s'ajoute une flambée des prix de l'aliment. Les éleveurs qui remboursent aujourd'hui les prêts de trésorerie consentis au début de la crise en 2007 ne s'en sortent plus. «La situation est intenable. Le coût de production avoisine les 1,45 euro par kilo de carcasse, alors que le prix d'achat au producteur est au mieux de 1,26 euro», explique Jean-Michel Serres, président de la FNP, présent mercredi, au Sommet de l'élevage. Il y a urgence «à répercuter la hausse des coûts de production sur le prix de vente». La FNP a proposé à l'ensemble de la filière d'intégrer une plus-value dans les factures d'achat au producteur. «On espère un accord dans les prochaines semaines». Autre combat des producteurs de porcs : la mention de l'origine France sur la viande commercialisée. Si un accord est possible pour la viande fraîche, il sera apparemment plus difficile d'en obtenir un pour la viande transformée. Syndicats et professionnels vont donc maintenir la pression, notamment sur les salaisonniers.

Pascale Dumont

 

 

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