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Le lycée agricole du Bourbonnais fête ses cinquante ans cette année

La loi du 2 août 1960 sur l’enseignement et la formation professionnelle agricole, présentée par le ministre Edgard Pisani, transforme et développe rapidement le secteur de l’enseignement agricole. Elle conduira à la mise en place d’un lycée agricole par département.

Le lycée agricole du Bourbonnais en 1968.
Le lycée agricole du Bourbonnais en 1968.
© © David Simonin

Un nouveau contexte et des principes

Il s’agit de contribuer à la modernisation de l’agriculture en favorisant la diffusion des connaissances scientifiques et techniques et en améliorant les compétences des agriculteurs. La complexité croissante des processus de production et l’accélération du progrès technique exigent de la part de tous de plus en plus de connaissances et d’habileté. La réforme de l’enseignement doit prendre en considération les aspects sociaux et humains de la profession d’agriculteur et les différentes catégories socioprofessionnelles doivent avoir accès à une formation générale de même niveau et de même valeur. Enfin, l’enseignement agricole devra s’adapter en permanence aux besoins de l’économie agricole.

 

Un double objectif

L’enseignement agricole doit ainsi atteindre un double objectif : préparer les futurs acteurs des secteurs agricole et agro-industriel, et permettre à chaque jeune d’atteindre le plus haut niveau de formation possible. Il doit également faciliter à tous les niveaux le passage vers le reste du secteur éducatif. Cela signifie assurer à la fois une formation générale et une formation professionnelle, et donc transformer profondément les programmes, ainsi que rendre les diplômes comparables à ceux de l’Éducation nationale. Les établissements changent de nom pour devenir lycées et collèges agricoles. Cependant les responsables de l’enseignement agricole affirment hautement sa spécificité, marquée notamment par sa liaison avec l’agriculture, confirmant la tutelle du ministère de l’Agriculture. Ils souhaitent également en faire un terrain d’innovations pédagogiques et éducatives. L’enseignement agricole se présente dès lors comme un système parallèle au système d’enseignement général et professionnel.

Un lycée et un collège proche de Moulins

En 1961, dans l’Allier, le Conseil général et la Chambre d’agriculture choisissent d’implanter le lycée agricole proche de Moulins. Une situation stratégique par sa proximité avec la gare et les différentes administrations, mais aussi en matière de recrutement d’enseignants avec la présence du lycée Banville et du lycée de Jeunes Filles.

En 1963, les familles Naud de Beauregard et de Bray mettent en vente leur château et domaine de Neuville sur la commune de Neuvy. Une occasion dont vont se saisir le Préfet de l’Allier, sous l’impulsion de Georges Rougeron, alors président du Conseil général et de Pierre Boulois, président de la Chambre d’agriculture. D’une superficie de 154 hectares restants, 17 seront dévolus à la construction des bâtiments et 137 à la ferme.

Mais ce n’est qu’en 1965 que la décision est prise d’implanter un complexe d’enseignement agricole comprenant un lycée, un collège, un centre de formation professionnelle et une exploitation agricole. Les travaux commencent dès 1966 et se terminent en 1968. Simon Martin est alors nommé directeur du lycée agricole et les premiers élèves s’installeront la même année, au mois d’octobre. Ils sont au nombre de 92 et se répartiront au sein des classes de quatrième, troisième et seconde. Un accès sur concours d’entrée, en vigueur jusque dans les années 1970.

En 1969, le collège agricole ouvre à son tour sous la direction de Mademoiselle Nigon. Un collège féminin recevant des élèves de BEPA Accueil en milieu rural, vite devenu mixte puisqu’il est autorisé à recruter des garçons en BEPA Agriculture Élevage.

En 1970, c’est l’ouverture du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) avec, à sa tête, René Auger. En 1973 c’est au centre de formation des apprentis (CFA) d’ouvrir à son tour, ses portes. Gilles Bay deviendra le directeur des deux établissements la même année.

En 1976, Simon Martin part en retraite. Le lycée Agricole propose alors un Brevet de Technicien Agricole Générale (BTAG) (ancêtre du Bac Techno), un BTA à Option Agriculture Élevage (ancêtre du Bac Peo), un Bac D’ (Bac S), trois secondes, trois premières et trois terminales.

Georges Goumet, prendra la suite de la direction jusqu’en 1995. C’est à son époque qu’arrivera le BTS TAGE (Techniques Agricoles et Gestion de l’Entreprise) en 1977, ancêtre de l’ACSE et le BTS TC (techniques de commercialisation IAA) en 1992. La Licence Professionnelle opère un rapprochement avec L’IUT (Institut Universitaire de Technologie) en 2009.

Un rapprochement et une séparation du collège et du lycée

En 1977, un rapprochement aura lieu entre le lycée et le collègue qui formeront un ensemble administratif et pédagogique qui a pour directeur Georges Goumet et pour adjointe, Lucette Nigon. En 1985, les EPL (Établissement public local) sont créés. Pour l’Allier, L’EPL de Moulins Neuville se compose d’un lycée qui devient LEGTA (lycée d’enseignement général et technologique agricole) et d’un collège qui devient LEPA (lycée d’enseignement professionnel agricole), d’un CFPPA (Centre de Formation Professionnel pour Adultes), d’un CFA (Centre de Formation d’Apprentis) et de l’exploitation agricole.

À ce moment-là, intervient une séparation physique, avec retour aux anciens locaux et deux directeurs à leurs têtes : Georges Goumet, directeur de l’EPL et du LEGTA et Guy Vernert, arrive en tant que directeur du LEPA. Les formations dispensées sont les mêmes. Ce n’est qu’en 1992 que s’ajoute, au LEPA, un nouveau BEPA spécialisé en Aménagement de l’Espace. En 1995, Monsieur Goumet part en retraite. Lucette Nigon, sa directrice adjointe, également. Le nouveau directeur s’appelle Michel Touitou et Guy Vernert devient directeur adjoint de l’EPL et du LEGTA. Le LEPA disparait. Les deux établissements ne font alors de nouveau plus qu’un pour former le LEGTA Charles Gilbert-Tourret.

Rénovation et modernisation des locaux

En 1998, Michel Touitou part pour laisser la place à Pierre Serin. Une réflexion sur la rénovation et la modernisation du lycée est lancée par le Conseil Régional d’Auvergne. Pierre Serin et Guy Vernert partent en 2000 pour laisser la place à une nouvelle équipe composée d’Alain Germot, directeur, et Pierre Botheron, directeur adjoint. Les travaux de rénovation, financés par le Conseil Régional d’Auvergne commencent à cette époque par une première tranche pour la réalisation de parkings, la construction d’un bureau d’exploitation et de bâtiments pour les aménagements paysagers. Le collège, lui, est transformé en dortoirs et l’amphithéâtre est rénové en 2004.

Le château et le bâtiment adjacent sont rénovés et les abords aménagés ainsi que les ateliers agro équipements. Les travaux se terminent en 2012.

Pierre Botheron laissera son fauteuil de directeur adjoint en 2006 à Guy Lacan. Alain Germot sera remplacé en 2007 par Wattelier qui n’occupera le poste que quelques années, jusqu’en 2009, pour le céder à Pierre Botheron, de retour dans l’établissement. Il sera assisté par Gisèle Lamblin, directrice adjointe.  L’EPL devient EPL du Bourbonnais.

Une exploitation en constante évolution

En 1967, l’exploitation de 137 hectares emploie trois salariés. Ces derniers connaissent bien les lieux et pour cause, ils sont les anciens exploitants ou enfants des différentes fermes qui composaient alors le domaine.

Au départ la ferme comptait 22 vaches pleines qui provenaient de divers élevages de race charolaise. Un cheptel auquel s’ajoute une trentaine de bêtes issues de l’élevage Cointot à Broût-Vernet. Quelques moutons les accompagnent ; 25 de race bizé et 25 de race limousine berrichonne du Cher. N’oublions pas les deux taureaux le célèbre « Coucou », fils de « Sylvain » et « Joyeux ». Ils évoqueront sans aucun doute bien des souvenirs à certains élèves…

L’exploitation avait une orientation moitié culture, moitié élevage. Elle était équipée à la dotation de cellules à grains, de séchoirs à maïs et d’un silo tour pour l’ensilage qui disparait en 1997. Une situation qui évolue à partir des années 80 avec plus d’élevage (90 à 100 vêlages) et avec une avancée des dates de vêlages au

1er décembre. L’insémination artificielle fait son apparition tout en travaillant les facilités de vêlages.

En 1987, le Conseil régional d’Auvergne achète 30 hectares pour le lycée agricole (terrain Berillon). Une nouvelle stabulation en bois se dresse en 1988. En 1996, l’exploitation poursuit son agrandissement avec une location de 10 hectares sur la commune de Neuvy. De 2000 à 2002 une extension par location de 20 ha à Coulandon et de 10 ha de la ferme Laborde (route du lycée).

L’expansion de la ferme se poursuivra également en 2000 par la construction de deux poulaillers de 200 m2, en 2003, par l’aménagement d’un parc de contention et de silos couloir financés par le Conseil Régional. En 2004/2005, c’est au tour de la bergerie de voir le jour.

Un établissement qui, depuis cinquante ans, n’a cessé de se développer tant en terme de surface mais aussi de formations proposées. Aujourd'hui c'est Béatrice Chevalereau qui dirige l'établissement et ce depuis 2016. Vous pourrez le découvrir le samedi 4 mai prochain.

Les anciens élèves sont attendus en nombre à cette rencontre pour apporter leurs expériences, leurs souvenirs dans les années passées, ils ne recevront pas d’invitations individuelles.


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