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Photovoltaïque
Le Gaec Astruc : des panneaux pour héberger les charolaises

La famille Astruc devrait d’ici peu produire de l’énergie grâce à la toiture de sa stabulation. Un projet qu’elle a conduit accompagnée par le Gac énergies nouvelles.

Grâce aux 560 panneaux (2 000 m2 de surface) installés sur le toit de la stabulation, la famille Astruc va vendre à EDF 156 kW d’ici quelques semaines.
Grâce aux 560 panneaux (2 000 m2 de surface) installés sur le toit de la stabulation, la famille Astruc va vendre à EDF 156 kW d’ici quelques semaines.
© P.O.
Jeudi 24 novembre sur les ­hauteurs de l’Aubrac : pas un flocon de neige à l’horizon mais un soleil radieux dont les rayons viennent inonder les cellules photovoltaïques des 560 panneaux ins­tallés cet été sur la stabulation à l’entrée du village d’Espinasse. Des conditions météorologiques quasi idéales pour la productivité de cette installation qui, ce jour-là, ne produira pourtant aucun kilowatt (kW), le générateur n’étant pas encore raccordé au réseau. Aussi, il faudra aux mem­bres du Gaec Astruc patienter quelques semaines, probablement jusqu’en janvier 2012, pour devenir de vrais producteurs d’énergie renouvelable. Si un jour on avait dit à ces éleveurs de charolaises qu’ils contribueraient à réduire la dépendance énergétique de l’Hexagone, c’est comme si on avait proposé à leurs voisins Eugène Juery et Christian Gendre d’élever des autruches... Au début des années 2000, après l’installation du fils, Olivier, l’heure est en effet à la modernisation de l’exploitation - via la construction d’une stabulation -, au confortement des s urfaces et du cheptel (94 mères aujourd’hui). “Notre projet photovoltaïque s’est fait très vite, suite à une réunion de la FDSEA à Saint-Flour”, se souvient le jeune agriculteur. La ferme Cantal se penche alors sérieusement depuis quelques mois sur cette nouvelle source de revenus et les projets fleurissent, à tel point que le gouvernement prend peur et met en fin d’année un sérieux coup de frein à la filière en rabotant les tarifs d’achat de l’électricité ainsi produite.

Une indépendance sans prix

 

“On a calculé comment on pouvait faire et on s’est vite lancé pour passer avant les nouveaux tarifs”, explique Olivier. Le cheptel étant à l’étroit, le Gaec planifie d’agrandir sa stabulation de 35 m2 (49 places supplémentaires) et d’en profiter pour couvrir la totalité du bâtiment de panneaux. Il contacte le Groupement d’achat cantalien énergies nouvelles (Gac énergies nouvelles) que vient de lancer la FDSEA pour se faire accompagner dans le labyrinthe de démarches requises. En à peine deux mois, le permis de construire est déposé de même que la demande de raccordement, sachant que la famille Astruc est aussi passée par une société collective, Énergico - regroupant à ce jour une dizaine d’agriculteurs du département - afin de faciliter le montage financier de son projet qui représente un investissement global de près de 400 000 euros (avec frais de raccordement, diagnostic charpente, études et local technique) en plus de l’extension du bâtiment en tant que telle. De fait, via cette société commerciale collective, l’apport de fonds propres est limité puisque c’est Énergico qui réalise un emprunt à hauteur de 80 %  de l’investissement. D’ici quelques semaines donc, les 560 panneaux installés sur les 2 000 m2 de toiture devraient générer 156 kW qui seront rachetés par EDF à hauteur de 0,6 cts €/kW (contrat sur 20 ans). “On souhaite que ça nous rembourse l’agrandissement du bâtiment (NDLR : 150 000 € avec fosse sur caillebotis), en espérant que ça nous en laisse un peu de côté”, ­glissent Olivier et ses parents qui ont déjà un autre projet de 27 kW sur un autre bâtiment de l’exploitation. Comme eux, trois autres agriculteurs du canton ont fait appel au Gac. Christian Gendre en fait partie : “Personnellement, on ne serait pas partis tout seul.” “Monter seul son projet, c’est autant d’énergie, voire plus, que celle requise pour un projet d’installation”, confirme Dominique Troupenat, président du Gac qui tient à son indépendance vis-à-vis des fournisseurs. Une indépendance essentielle pour le président de la Chambre, Louis-François Fontant : “Il y a tellement de variations de prix et sans doute aussi de marges, qu’il ne faut pas être lié à un fournisseur. Pour ma part, j’ai pleinement confiance dans ce bon outil qu’est le Gac pour accompagner les agriculteurs dans leurs projets et leur assurer le meilleur prix.” “Si tous les agriculteurs qui se sont lancés dans le photovoltaïque étaient passés par le Gac, ça aurait évité à certains des déboires”, conclut, philosophe, Eugène Juéry, également engagé dans la démarche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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