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Le Cantal en 2011 : à la recherche d’une troisième voie ?

Les cérémonies de vœux se sont succédées tout au long de la semaine dernière, livrant des visions de l’avenir fort divergentes selon les interlocuteurs. Inventaire comparé.

Le monde économique cantalien a eu droit à deux tonalités très différentes lors des cérémonies de vœux.
Le monde économique cantalien a eu droit à deux tonalités très différentes lors des cérémonies de vœux.
© P.O.

Si l’année 2010 a vu reculer les climato-sceptiques, certains aimeraient voir en 2011 le nombre des “Cantalo-sceptiques” ou “Cantalo-pessimistes” lui aussi s’effondrer. C’est du moins le vœu indirectement formulé en début de semaine dernière par le préfet Bayle, reprenant une incitation à l’optimisme exprimée la veille par Vincent Descœur, président du Conseil général, et Bernard Bouniol, président de la CCI, à l’occasion des vœux de la compagnie consulaire. “N’étant pas un adepte du cantalo-pessimisme, je suis convaincu qu’avec le sens du travail bien fait qu’ont les Cantaliens, leur professionnalisme, avec un sens du collectif, avec le soutien d’un État mobilisé, le Cantal sera sur la voie du progrès” : nul doute donc pour le haut-fonctionnaire qu’en se retroussant les manches les forces vives du département seront à même cette année de relever les défis posés tant en matière d’emploi, de cohésion sociale, de développement des filières et de valorisation des productions agricoles,... que d’innovation et performance économiques.

Les voix de la confiance

 

La veille, devant les représentants des entreprises cantaliennes, le député et président de l’Assemblée départementale avait lui aussi affiché sa confiance en la capacité collective des Cantaliens à réussir les paris du renouvellement des générations, de la reconquête démographique et du renforcement de l’attractivité du territoire cantalien. Et Vincent Descœur de scander une nouvelle fois que “combler notre déficit de notoriété peut servir à chacun”. Un message devenu un véritable leitmotiv du Département. Le député ne s’est d’ailleurs pas privé d’apporter de l’eau à son moulin et du grain à moudre aux Cantalo-pessimistes en commentant les dernières publications de l’Insee : “En 2000, l’Insee prévoyait à 30 ans une hémorragie démographique pour le Cantal avec une perte de 19 % de sa population. Cinq ans plus tard, les projections s’établissaient à - 11,7 %. L’an dernier, on nous a annoncé une quasi- stabilité à l’horizon 2040 voire un retour à la croissance démographique. C’est bien la preuve que celles et ceux engagés dans l’idée de dire que nous ne devions pas céder à la fatalité ont eu raison.” Point de fatalisme non plus chez celui qui a entamé le 10 janvier son troisième mandat à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie. Bien au contraire, après avoir rappelé que les entreprises cantaliennes avaient globalement bien résisté à la crise, Bernard Bouniol a précisé que “pour nous, l’optimisme est une seconde nature (...). Sachons faire confiance aux intelligences, aux talents, aux capacités industrielles, aux technologies, aux savoir-faire pour nous permettre d’aller à la rencontre du développement et de préparer le retour à la croissance.”

 

Et le chant des sceptiques

 

“J’ai relevé que dans notre beau département, une belle chorale avait été créée, qui n’a qu’une seule chanson à son répertoire : tout va très bien madame la marquise” : avec le sens de la métaphore qu’on lui connaît, le sénateur Mézard a raillé cette propension à un optimisme chevronné quelques jours plus tard lors des vœux conjoints de la Ville d’Aurillac et de la Caba aux acteurs du monde économique. Considérant pour sa part que l’optimisme, le vrai, “c’est de construire”, en maintenant - malgré les “dommages collatéraux” pour les collectivités locales de la réforme de la fiscalité locale - un niveau d’investissement conséquent. Et le patron de la Caba de se lancer dans un inventaire chiffré des grandes opérations conduites en 2010 sur le territoire de l’Agglo et de celles programmées pour cette année. “Nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons fait ensemble, notre agglomération ne passe pas sa vie à quémander. Alors, de grâce qu’on arrête de nous opposer des obstacles”, a-t-il conclu en référence au dossier polémique de la Sablière et en relevant également la nécessité de redonner confiance aux Cantaliens et Français. “Je ne fais pas partie des optimistes béats” : dans un ton tout aussi - voire plus - grave, Alain Calmette s’est érigé contre ces “discours d’autosatisfaction”. “Notre département est de plus en plus enclavé. Il se fait des choses mais comme il s’en fait plus ailleurs, l’écart relatif grandit”, estimait ainsi le maire d’Aurillac, dénonçant en outre “des attaques sans précédent contre l’ossature républicaine que constituent les services publics”. “Le lundi, on défend la prison, le mardi, on plaide pour la Sablière, le mercredi on défend les postes d’enseignement et l’IUFM, (....). Il ne reste que le jeudi et le vendredi pour prévoir, impulser, développer et construire l’Aurillac de demain”, a ironisé le premier magistrat, appelant à ne pas dramatiser la réalité mais à ne pas non plus l’enrober “d’une vision acidulée anesthésiante”. Entre la confiance indéfectible des uns et l’alarmisme des autres, les Cantaliens auront à choisir et pourront dès le mois de mars exprimer leur penchant avec peut-être en tête l’idée d’une troisième voie, celle de la modération, muse de sagesse.

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

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