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Le cadran repart, des pistes ébauchées mais des opérateurs encore récalcitrants

Les représentants des éleveurs de porcs sont sortis plutôt satisfaits de la table ronde au ministère tandis que les cotations reprenaient le lendemain toujours sans Bigard et la Cooperl.

Le ministre a accepté de porter la question des distorsions fiscales et sociales au sein de l'UEau niveau européen.
Le ministre a accepté de porter la question des distorsions fiscales et sociales au sein de l'UEau niveau européen.
© Min Agri

"Nous avons des pistes pour des solutions pérennes", ont déclaré respectivement Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), et Guillaume Roué, président de l'interprofession porcine (Inaporc), à l'issue d'une réunion marathon avec le ministre de l'Agriculture lundi à Paris. Une table ronde provoquée suite au boycott du marché du porc breton de Plérin dans les Côtes d'Armor par les deux principaux opérateurs, Bigard et la Cooperl depuis le 10 août. Deux opérateurs absents de la réunion mais qui devaient être reçus séparément par le ministre dans la semaine. Un boycott que la coopérative Cooperl, avait justifié dans un communiqué par le fait qu'elle "ne pouvait assurer sa pérennité et celle de ses éleveurs adhérents" en finançant "un cours politique (1,40 EUR/kg) pour soutenir la production porcine française". Une position qui avait reçu le soutien de Coop de France. Soutien perçu par les éleveurs comme "un coup de poignard dans le dos".

Réforme du cadran

Au sortir de la réunion, Stéphane Le Foll a de son côté évoqué "un état d'esprit positif" et "une volonté collective de trouver des solutions". Avec la reprise du marché au cadran qui a été suspendu pendant une semaine, malgré l'absence de Bigard et de Cooperl, la reconnaissance par le ministre de l'Agriculture de distorsions fiscales et sociales avec nos partenaires européens, a été bien accueillie par les professionnels. Certes, "les discussions ont été musclées", ainsi que l'a rappelé Paul Auffray, mais le ministre a fini par accepter de porter le dossier au niveau européen. Alors que quelques jours plus tôt, il récusait tout différentiel de charges et qu'il s'était évertué à démontrer que les écarts de coûts entre la France et l'Allemagne étaient en train de se résorber grâce à la mise en place du Smic de l'autre côté du Rhin et du CICE en France. Selon Guillaume Roué, il reste encore un flou juridique sur la prise en compte des travailleurs détachés qui aboutit à ce que le coût horaire soit de 5 à 6 EUR/heure en Allemagne contre 17 à 18 EUR en France. Les professionnels ont aussi bien accueilli la réforme du marché au cadran pour mieux prendre compte les évolutions à court terme du marché ainsi que la mise en place de la contractualisation dans la filière. Une première réunion est prévue le 27 août avec les acteurs du marché de Plérin pour "envisager des pistes de commercialisation plus sécurisantes". Stéphane Le Foll serait également déterminé, comme le souhaitent les professionnels, à valoriser l'origine française. Certes, des progrès ont été faits en ce sens dans la grande distribution, mais le ministre le reconnait lui-même, l'étiquetage d'origine laisse à désirer dans la charcuterie salaison. Comme d'ailleurs dans la restauration collective. Sur ce sujet, il est prévu la mise en place d'un seuil de 25 000 EUR en-deçà duquel il sera possible de s'affranchir des appels d'offre. Un décret viendra concrétiser cet engagement en septembre.

La balle dans le camp européen

Dans la grande distribution, une réunion de travail aura lieu également le 27 août afin de travailler les modalités pratiques de mise en oeuvre des promotions et de leur encadrement, "pour stimuler la consommation". Le sujet de la crise porcine sera bien entendu à l'ordre du jour du Conseil des ministres exceptionnel de l'Agriculture, le 7 septembre. Outre le sujet de l'harmonisation fiscale et sociale, il y sera question des conséquences de l'embargo russe et des pistes de solution pour dégager "100 000 tonnes qui restent sur les bras". En attendant, il a indiqué qu'il aborderait le sujet avec la Commission européenne, au Sommet méditerranéen qui associe la France, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, ainsi que le Sommet du groupe de Weimar avec la Pologne et l'Allemagne, pour convaincre les partenaires de la pertinence de sa démarche. Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, avait d'ailleurs plaidé en ce sens avant la table ronde : "Il faut que le ministre prenne l'engagement de faire tout le travail nécessaire auprès de ses collègues européens pour qu'enfin la Commission européenne, face notamment à l'embargo russe qui est une des causes de cette situation dramatique en France et en Europe, puisse trouver des solutions", ajoutant que la Commission européenne avait "les moyens à la fois sur le plan juridique et sur le plan financier pour intervenir en cas de crise et de crise profonde..."

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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