L'Aurillacois Hecham Belaidi aux mondiaux d'Hyrox le 13 juin à Chicago
À 39 ans, le gendarme, actuellement basé au Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron. L’enfant d’Aurillac vise un Top 100 mondial, le Top 3 français.
À 39 ans, le gendarme, actuellement basé au Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron. L’enfant d’Aurillac vise un Top 100 mondial, le Top 3 français.


L'Hyrox, le goût de l'effort
Dans quelques jours, Hecham Belaidi va participer aux championnats du monde d’Hyrox, catégorie 35-39 ans, au Navy Pier de Chicago (Illinois, États-Unis). L’enfant d’Aurillac vit un rêve éveillé non seulement pour mettre en avant sa discipline, mais pour tenter de s’affirmer comme l’un des meilleurs dans sa catégorie d’âge.
Cette nouvelle pratique fait fureur dans le monde du fitness et du crossfit en particulier. L’Hyrox, c’est un peu le biathlon des salles obscures où après avoir couru un mille mètres, on enchaîne sur un atelier physique (qui change à chaque passage), un effort répété huit fois !

Quand on pratique l’Hyrox, on se doit d’enchaîner, après chaque mille mètres, un exercice fonctionnel spécifique et des noms que seuls les amateurs du genre connaissent. À savoir :
- 1 000 mètres SkiErg (reproduction des gestes du ski de fond en traction),
- 50 mètres Sled push (pousser plus de 204 kg sur quatre longueurs de 12,5 m),
- 50 m Sled pull (tirer plus de 150 kg
sur quatre longueurs de 12,5 m),
- 80 m Burpee broad jumps (alterner une “pompe” et un saut en longueur,
- 1 000 m en rameur,
- 200 m Farmer carry (porter sur la distance deux poids de 32 kg),
- 100 m sandbag lunges (réaliser la distance en fente avant et en portant un sac sur le dos
de 30 kg),
- 100 wall ball (répéter 100 un squat et un lancer à plus de 3 m d’un ballon de 9 kg).
Le crossfit depuis 2016, l’Hyrox depuis 2023
Gendarme depuis 2004 - il n’a pas suivi le chemin de ses grands frères et l’entreprise familiale de bûcherons -, il a bourlingué dans l’Hexagone, mais aussi du côté de La Réunion, Saint-Martin, la Nouvelle Calédonie, Guyane...) sans compter l’étranger et l’ambassade au Burkina Fasso. Marié, père de trois enfants, le gendarme du PSIG de Villefranche-de-Rouergue désormais est un athlète accompli.
Le sport, j’ai toujours aimé cela. Au départ, j’ai pratiqué beaucoup de football et beaucoup de course à pied (47e du Trail de la Jordanne en 2024, ndlr). Et depuis 2016, je me suis dirigé vers tout ce qui est prépa physique - crossfit et depuis 2023 je me suis mis à l’Hyrox.
Accro à l’effort, Hecham Belaidi vit à fond sa nouvelle passion. “Il y a la préparation de l’Hyrox et l’Hyrox en elle-même, une course qui est toujours pareille. La seule chose qui peut changer, c’est l’agencement des stations (ateliers) le jour J”. C’était le cas cette année sur les étapes de Paris, Bordeaux, Nice, Marseille et Toulouse, “mais cela reste à la marge”. Toulouse justement, l’étape où Hecham est allé chercher son billet pour les Mondiaux en individuel cette fois. Car même si le gendarme du PSIG est tout neuf dans la discipline, il a tout de même fini sur la troisième marche du podium aux Mondiaux de Nice en 2024, mais en duo.
Patience, mère de sûreté...
Pour en revenir à l’étape toulousaine, Hecham a dû attendre un petit moment. “En fait, à l’Hyrox on court tous ensemble, de 18 à 80 ans, sauf qu’à la fin, il y a un classement par catégorie d’âge et chaque catégorie ouvre, ou pas, des places pour le Mondial.” Sur cette étape, il y a eu du monde et donc plusieurs groupes de passages. “Je suis passé dans la deuxième vague(2) et j’ai du attendre jusqu’au bout pour connaître mon classement.” Au bout du bout, avec un temps de 1 heure 07 minutes et 38 secondes, il termine troisième et obtient directement son ticket pour Chicago.
“J’ai fait les efforts cette année car la catégorie d’âge dans laquelle je suis, ça commence à être les meilleurs dans l’Hyrox. Je me suis dit qu’il fallait que j’en profite car c’est la dernière année pour moi avant de passer chez les 40 ans en septembre... Et puis le faire en individuel c’est aussi un défi personnel. On m’a toujours engueulé parce que je faisais des sports collectifs, alors c’est la raison pour laquelle je me dirige de plus en plus vers les sports individuels”, explique-t-il tout en explosant de rire.
Les sacrifices, le soutien des siens
Comme pour n’importe quelle compétition, “tout se joue à quelques secondes, quelques centièmes parfois”. D’où l’intérêt de pouvoir se préparer et se donner les moyens d’y arriver. L’avantage d’Hecham, c’est d’être dans un Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie “et j’ai donc la chance de faire déjà beaucoup de sport au travail. J’ai aussi la chance d’avoir un patron - que j’ai “embarqué” dans l’Hyrox - qui comprend que sans préparation on ne peut rien faire”.
Derrière, ce sont “aussi des “sacrifices” quand tu vois tes copains sortir et toi aller à la salle, qu’à
7 heures du matin je vais nager, courir ou pousser de la fonte”. Sept jours sur sept pour un défi de taille sans compter la vie privée avec une vie de famille à gérer également, “heureusement j’ai une femme compréhensive et qui me soutient”.
Je connais mon corps, mais on n’est à l’abri de rien. Je vais tout donner pour score au mieux, être dans le Top 100 mondial et le Top 3 français, j’espère”. Il part ce samedi pour avoir le temps de bien récupérer avant le vendredi 13 juin et un passage programmé à
15 h 50 (22 h 50 en France).
(1) Selon certains spécialistes, le nom Hyrox viendrait de la contraction entre les mots hybride et rockstar.
(2) Avec une trentaine d’athlètes lors de chaque vague.