Le modèle Cuma veut conquérir les agriculteurs du secteur Artense-Cézallier-Sancy
Le modèle Cuma n'en finit pas d'attirer les agriculteurs recherchant à réduire leurs charges de mécanisation. Bien qu'elles soient nombreuses sur le département, les coopératives sont inégalement réparties sur le territoire avec des zones moins pourvues que d'autres.
Le modèle Cuma n'en finit pas d'attirer les agriculteurs recherchant à réduire leurs charges de mécanisation. Bien qu'elles soient nombreuses sur le département, les coopératives sont inégalement réparties sur le territoire avec des zones moins pourvues que d'autres.
La semaine dernière, la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme et la Fédération des CUMA ont organisé une journée d'informations, à destination des agriculteurs du secteur Sancy-Artense-Cézallier. L'objectif était de promouvoir le modèle coopératif dans ce secteur où les coopératives d'utilisation de matériel sont plutôt rares (seulement trois), malgré une forte densité agricole.
Les Cuma gagnent chaque année des adhérents
Le modèle Cuma a pourtant tout pour plaire. C'est ce qu'a démontré la Cuma Crobaloup, à l'origine de cette journée. Créée pour l'acquisition d'une épareuse, la petite coopérative est passée de 4 à 15 adhérents en moins de 10 ans.
Samuel Aubert, son président raconte: « au départ, nous avons lancé la Cuma pour cet outil dont nous avions chacun besoin, seulement de temps en temps. Puis l'arrivée de la FCO et de la vaccination ont nécessité l'achat d'un couloir de contention. Depuis, nous continuons de nous développer doucement mais sûrement ».
La Cuma court sur les communes de Cros, Bagnols et Trémouille-Saint-Loup (d'où son nom Crobaloup). Elle a rajouté à son parc matériel, depuis sa création il y a 8 ans, un épandeur à pendillards et une bétaillère. « On a pour projet d'acheter un plateau à fourrage et un épandeur à fumier. »
Non loin de là, la Cuma des Myrtilles fait aussi office d'exception dans le secteur. Située sur Anzat-le-Luguet, elle s'étend jusque dans le Cantal limitrophe. Elle a été créée aussi en 2022 par une poignée de 6 agriculteurs qui ont été rejoints par d'autres au fil du temps.
Là encore, c'est l'acquisition d'un couloir de contention qui a attiré les adhérents.
Notre particularité est d'avoir beaucoup de jeunes. La moyenne d'âge est de moins de 40 ans » précise Sébastien Pallut, trésorier.
C'est d'ailleurs parce qu'il venait de s'installer que l'agriculteur a rejoint la Cuma en 2012. « Ça évite les achats. »
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La Cuma : la solution à la réduction des charges de mécanisation sur les exploitations
Le couloir de contention de la Cuma de Crobaloup coûtait 12 500€ HT. Grâce à l'achat en commun, les 7 agriculteurs sur l'outil ont bénéficié d'une subvention de 4 200€ et d'un prêt de 6 000€. Le couloir est facturé 50€/jr aux utilisateurs. D'un point de vue économique, pour un matériel utilisé quelques fois dans l'année, le coût est imbattable. Les deux agriculteurs l'affirment, ils ne reviendraient pas à un achat individuel d'autant plus qu'avec le recul, les deux coopératives sont parvenues à organiser les chantiers.
C'est toujours ce qui inquiète au départ : savoir si nous aurons ou non le matériel quand nous en avons besoin. Avec le temps et l'expérience, on se rend compte qu'il est très facile de planifier le travail.» Samuel Aubert reconnaît toutefois que sur le secteur de l'AOP saint-nectaire, l'usage de matériel de récolte en Cuma serait compliqué.
« Les exigences du cahier des charges et de la qualité des fourrages ne permettent pas d'avoir du matériel en commun, avec le risque de devoir attendre son tour pour la récolte. Par contre, une monocoque, un plateau à fourrage... C'est tout à fait possible. »
Sébastien Pallut va plus loin en affirmant que sans la Cuma des Myrtilles, il travaillerait aujourd'hui dans de mauvaises conditions.
Je trimballerais encore mes vaches à pieds par les routes et les chemins et mes bottes au pic bottes. Grâce à la Cuma, j'ai eu accès rapidement après mon installation à du matériel que je n'aurais pas la capacité d'acheter. »
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec 172 CUMA sur le département et plus de 3 000 matériels mis en commun, le modèle a fait ses preuves dans le soutien des exploitations agricoles. Chaque année, la Fédération des Cuma du Puy-de-Dôme enregistre de nouvelles créations.