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Production porcine
« L’accord sur la mention d’origine doit s’appliquer et vite ! »

Une trentaine de producteurs du Massif central ont participé à la manifestation nationale organisée, mercredi dernier, à Paris devant l’Assemblée nationale.

Les parlementaires ont écouté les revendications des producteurs de porcs.
Les parlementaires ont écouté les revendications des producteurs de porcs.
© Sophie Giraud

Al’appel d’un appel national lancé par la Fédération nationale porcine, 900 éleveurs de porcs ont convergé, mercredi dernier, vers Paris. Parmi eux, une trentaine de producteurs du Massif central, bien décidés à obtenir des engagements fermes de la part des pouvoirs publics.

Avec des cours au plus bas, les éleveurs sont en effet à la veille d’atteindre le point de non retour. Dans les Côtes d’Armor, 15 % des producteurs sont en faillite, selon les chif-fres livrés par le Crédit agricole de ce même département. Dans le Massif central, les trésoreries ne sont pas meilleures, selon le président de la section régionale porcine, Christian Guy, qui estime « que si on continue dans une telle spirale, en juin, 30% des élevages seront en faillite ».

 

Le compte n’est pas bon

Le 15 décembre dernier, l’aboutissement de l’accord interprofessionnel sur la mention d’origine avait pourtant ouvert des perspectives. Mais c’était sans compter sur le double jeu des entreprises et de la grande distribution, qui aujourd’hui semblent traîner des pieds pour mettre en œuvre cet accord. Du côté de la production, c’est la carte de la transparence que l’on a voulu jouer. Le slogan « consommateurs trompés, éleveurs volés », arborés par les manifestants s’appuie sur des éléments précis : 1 kilo de porc coûte à produire 1,55 euro, il est acheté à l’éleveur 1,30 euro et payé par le consommateur 6,50 euros.

L’application immédiate de cet accord sur la mention d’origine, c’est donc ce qu’ont demandé les manifestants aux parlementaires. « Nous avons été reçus par six députés, de l’Ouest essentiellement et par le président du groupe Ump à l’Assemblée nationale, Christian Jacob », explique Christian Guy. Objectif de cette rencontre, faire valoir leurs revendications, afin qu’elles fassent l’objet de l’une des questions au Gouvernement posée l’après-midi, à l’adresse du ministre de l’agriculture.

 

 

D’autres actions envisagées

Les éleveurs n’envisagent pas d’attendre encore trois mois pour que la mention d’origine figure sur les barquettes de viande et les produits transformés, d’autant qu’avec la problématique sanitaire allemande, le temps presse.

De nombreux pays hors Union européenne ont en effet fermé leurs portes à la viande de porcs allemande, en raison des contaminations à la dioxine, ce qui n’est pas le cas de la France, du coup certains magasins se retrouvent avec des quantités impressionnantes de viande de porcs allemandes dans les rayons. « Cette situation déstabilise un peu plus le marché, et n’est pas sans conséquence d’un point de vue sanitaire », précise Christian Guy. Et d’ajouter « la viande française est très sécurisée, il est inadmissible que l’on puisse mettre à mal ce système ». Fort de ce constat, les producteurs ont appelé les élus à la vigilance. « La pression sur les prix alimentaires exercée par les Gms est intenable. Ce processus doit être enrayé rapidement ». Interpellé par le député Marc Le Fur, Bruno Le Maire a expliqué «son intention de tout remettre à plat par rapport à la mention d’origine, et vouloir regarder de près ce qui se passe dans la grande distribution».

Dès cette fin de semaine, les éleveurs vont aller eux-mêmes vérifier ce qui se trame dans les magasins, et dénoncer les enseignes qui ne joueraient pas le jeu du VPF (Viande porcine française).

 

 

La solidarité des producteurs de volailles

La Confédération française de l’aviculture (CFA) a apporté son soutien aux producteurs de porcs qui ont manifesté à Paris. « Si la situation est particulièrement dramatique pour les éleveurs de porcs, l’ensemble des productions animales est confronté à la hausse considérable des coûts de production », estime la CFA. En rappelant que les entreprises avicoles n’ont d’autre solution que de répercuter à la grande distribution l’augmentation des charges. Et que les distributeurs ne doivent pas bloquer ces nécessaires revalorisations, eu égard aux graves difficultés que traversent les producteurs de porcs et de volailles.

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