Aller au contenu principal

L’AANA s’interroge sur l’histoire et l’éducation au goût

Après le tourisme alimentaire, l’innovation ou encore la souveraineté alimentaire, les Rencontres de l’Alimentation organisées par l’Agence de l’Alimentation de Nouvelle-Aquitaine (AANA) se sont intéressées le 26 novembre dernier à l’éducation à l’alimentation.

4 personnes sur une scène.
Les rencontres avaient lieu à Montignac-Lascaux.
© Pascale Dumont

Le lieu était bien choisi pour la première conférence des Rencontres de l’Alimentation 2024. C’est en effet à Montignac-Lascaux, au Centre d’art pariétal, que les experts conviés, Philippe Meyzie, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Bordeaux, Kilien Stengel, chercheur en sciences de la communication spécialiste de l’alimentation à l’Université de Tours et Jean-Pierre Xiradakis, chef et président de l’association « Sauvegarde des traditions gastronomiques » ont pu débattre de l’influence de l’histoire sur nos choix alimentaires et nos modes de consommation.

Si la nécessité a longtemps primé dans l’alimentation, la recherche du plaisir gustatif est arrivée très rapidement. Le choix est apparu avec l’élargissement des ressources notamment au XXIe siècle. Cette ouverture au monde est certes positive mais ne doit pas faire oublier, pour le chef Xiradakis, que nous avons tous ce dont nous avons besoin ici. Plus récemment, les experts constatent l’évolution des notions de qualité et de terroir à travers le temps et notent que les choix alimentaires se font aujourd’hui par rapport au pouvoir d’achat. « Ce qui est souhaitable n’est pas forcément possible », précise Philippe Meyzie. Point positif cependant relevé par Kilien Stengel, le covid a ramené les Français autour de la table. L’après-midi a fait place à la question de l’éducation avec l’exemple du collège Yvon Delbos à Montignac-Lascaux. Depuis plusieurs années, le conseil départemental de la Dordogne a entamé une démarche visant à approvisionner ses collèges en 100 % bio et local suite à des appels d’offres au niveau départemental. Bien au-delà donc de l’objectif de 50 % minimum de produits durables, dont au moins 20 % de bios, dans les repas servis en restauration collective. Quinze collèges sont d’ores et déjà 100 % bio dont celui de Montignac-Lascaux. Marie-Pierre Leclere-Guillomo, principale du collège et Cécile Beau, cheffe cuisinière ont apporté leur témoignage sur la démarche entreprise. La cantine de l’établissement est aujourd’hui approvisionnée par des producteurs locaux en 100 % bio qui fixent leurs tarifs. L’ensemble des repas est cuisiné maison. Pour aider les équipes de cuisine, des formateurs et une diététicienne du Conseil départemental sont présents. « Cela a nécessité plus d’organisation et de matériel*, confie Cécile Beau, mais le coût du repas pour les familles est resté le même et nous évitons beaucoup de gaspillage ». Si des « négociations » ont dû être menées avec les élèves et des parents ont notamment au sujet des sacro-saintes frites, la démarche est un réel succès. « L’éducation nutritionnelle seule, ce n’est pas suffisant, explique Claire Chambrier d’Aprifel. On remarque que les résultats sont bien meilleurs si on voit les produits, si on les manipule, si les parents sont aussi acteurs ». Aujourd’hui beaucoup seraient favorables à l’intégration de l’éducation au goût dans les programmes scolaires mais la tâche est difficile. Les initiatives privées restent donc les plus efficaces même si plus dures à démultiplier. De l’avis des cuisiniers présents, le plus difficile est de remettre de la saisonnalité dans l’assiette. Il faut également reprendre le métier de base, « confisqué » par les industries alimentaires proposant des plats tout prêts. Mais visiblement, en Dordogne, cela fonctionne.

 

* 70 à 100 000 € par établissement pris en charge par le département

Les plus lus

Pour les producteurs de lait, l'interprofession doit être une instance de dialogue  sur tous les sujets.
« Les industriels veulent-ils encore faire tourner leur usine avec du lait français ? »

Après la démission du président du Cniel, et alors que les producteurs de la zone Alpes Massif central alertaient depuis…

Nicolas Peny (au centre) a ouvert les portes de son exploitation aux agents de l'OFB en formation.
Les agents de l'OFB ont désormais l'obligation de se former à la découverte de l'agriculture

Une quinzaine d'agents de l'OFB AuRA a suivi une formation de trois jours pour en apprendre davantage sur le monde agricole,…

Deux hommes et une femme devant le panneau de l'hostellerie
La famille Rouchet redonne vie à Curebourse

Bien implantés à Aurillac, Mickaël et Audrey Rouchet ont racheté l’hostellerie Saint-Clément, avec l’ambition d’y accueillir…

Une attaque de loup sur brebis et agneau, le 24 octobre dernier à la Tour d’Auvergne, a été confirmée par l’OFB
Une première attaque de loup dans le Puy-de-Dôme

En octobre, 4 nouveaux signalements de constats de prédation avec suspicion de loup ont fait l'objet d'expertise par le…

L'alimentation animale, la clé de performance productive des animaux

Une alimentation adaptée et une gestion optimisée des fourrages participent à garantir les performances du troupeau laitier et…

Deux nouvelles attaques de loup dans le Puy-de-Dôme, une troisième en cours d'analyse

Alors que le département accusait une seule attaque où la responsabilité du loup n'est pas écartée, deux autres viennent s'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière