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La production laitière auvergnate moins rémunératrice qu’ailleurs

L’exploitation laitière dégage un revenu plus faible en Auvergne qu’ailleurs en France, comme le révèle la dernière parution d’Agreste Auvergne.

Malgré la part des aides nationales et européennes (ICHN et PHAE), les résultats économiques auvergnats restent relativement bas.
Malgré la part des aides nationales et européennes (ICHN et PHAE), les résultats économiques auvergnats restent relativement bas.
© V. G.
“En Auvergne, l’exploitation laitière mobilise une surface agricole identique (NDLR : aux autres régions étudiées) tout en pratiquant un système extensif, avec des prairies naturelles étendues et une surface en maïs fourrage très limitée. Son troupeau est plus petit, la production par animal plus faible et le prix du lait payé au producteur y est  un des plus bas”, tel est le constat dressé par le service régional de l’information statistique et économique dans sa revue Agreste de décembre 2007.

Des résultats économiques à la traîne

Parmi les régions laitières françaises étudiées par Agreste (Bretagne, Basse-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Franche-Comté), les deux soldes intermédiaires de gestion, l’Excédent brut d’exploitation (EBE) et le Résultat courant avant impôts (RCAI) sont les plus mauvais pour l’Auvergne. Avec un EBE de 43 800 euros, l’Auvergne se situe nettement en retrait du résultat moyen national (55 000 euros) et de celui des autres régions étudiées. Le revenu dégagé (RCAI) en 2005 par l’exploitation laitière professionnelle auvergnate est d’environ 20 000 euros, inférieur de plus de 30 % à la moyenne française et de 20 à 50 % à celui des régions Nord-Pas-de-Calais, Franche-Comté et Rhône-Alpes. Première explication fournie par la revue statistique : une lactation par vache inférieure conjuguée à la taille modérée des troupeaux. Avec une moyenne de 40 vaches laitières, le troupeau régional est légèrement en dessous du troupeau moyen national (42 vaches) ; toutefois, l’écart s’accentue lorsque l’on englobe les animaux destinés au renouvellement : “L’Auvergne compte alors un peu plus de 68 unités gros bovins (UGB) contre près de 76 en moyenne en France”. À cette taille moindre du cheptel, s’ajoute le rendement moyen par vache qui s’avère “le plus mauvais de toutes les régions étudiées avec seulement 5 200 litres de lait” (contre 6 500 l. pour la vache bretonne). Les lactations moins importantes en volume induisent une production moyenne par exploitation inférieure de 20% à la moyenne nationale. 

Un prix du lait inférieur

Ce déficit de volume n’a malheureusement pas été compensé par la valorisation du lait auvergnat ; en effet, “le prix payé par les laiteries est le plus faible malgré l’existence d’AOC fromagères. Avec 29,6 centimes d’euro par litre, il est nettement inférieur (-10 %) à celui des régions Rhône-Alpes (32,6 cts) et Franche-Comté (33,4 cts), également productrices d’AOC”. Seule consolation dans ce tableau comparatif : l’Auvergne s’avère bien dotée par les aides (notamment ICHN et PHAE), qui représentent 11,5 cts d’euro / l. d’aides contre 10,4 cts en Rhône-Alpes. Ces subventions couvrent ainsi en Auvergne 72 % des charges nécessaires à produire un litre de lait contre 66 % en moyenne nationale mais 73 % en Rhône-Alpes et 77 % en France-Comté. 

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