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Gaec & Sociétés
La personne comme clé de voûte d’une entreprise efficace à plusieurs

L’agriculture de groupe, en congrès au Puy-en-Velay la semaine dernière, propose des solutions collectives et la mutualisation des moyens pour affronter l’avenir incertain.

Le défi humain était au coeur du congrès GAEC & Sociétés.
Le défi humain était au coeur du congrès GAEC & Sociétés.
© HLP

Réuni en congrès les 16 et 17 juin au Puy-en-Velay, GAEC & Sociétés a présenté ses pistes de réflexion pour l’avenir de l’agriculture confrontée depuis quelques années à l’incertitude et aux fluctuations en matière économique comme réglementaire.
Pour affronter l’avenir, cette organisation professionnelle agricole nationale prône la mutualisation des moyens à travers l’agriculture de groupe et place pour cela la personne au centre du fonctionnement et des choix stratégiques à mettre en oeuvre au sein des exploitations ; GAEC & Sociétés parle d’un défi humain qui
fut d’ailleurs le thème central de ce congrès.
Sa première priorité vise à réaffirmer le choix de la personne ; dans une société où l’individualisme se répand, l’agriculture de groupe a une ambition différente. Elle entend «proposer des solutions collectives qui tiennent compte des objectifs communs au groupe mais aussi des intérêts particuliers et valorisent les personnes qui y participent» a souligné Dominique Chapolard, secrétaire général de GAEC & Sociétés.
L’agriculture de groupe a été présentée comme un moyen de contrer le malaise collectif actuel des agriculteurs affectés par la non reconnaissance de leur travail, une rémunération de leurs produits sans lien avec la qualité ou encore la crainte de la faillite…
Travailler en groupe permet de disposer de plus de moyens pour maîtriser son activité ; la gestion du temps, la compétivité générée par la spécialisation des compétences des associés, la possibilité de tester de nouvelles voies de développement, sont autant d’atouts propres à l’agriculture de groupe.
Travailler en sociétés permet également de traverser plus facilement une phase de stress. «En GAEC, le partage des expériences et des responsabilités permet de ne pas faire
porter cette charge (Ndlr : de travail,  les difficultés économiques et
obligations réglementaires) sur une seule personne».
La formation à l’agriculture de groupe fait partie des grandes préoccupations de GAEC & Sociétés qui demande notamment la création d’un statut d’associé-stagiaire, statut hybride entre salarié et associé, dont pourrait bénéficier tout jeune candidat à l’installation en GAEC.

Le relationnel au cœur
de toutes les attentions
En groupe, les questions relationnelles revêtent une importance toute particulière. C’est pourquoi GAEC & Sociétés insiste sur la nécessité pour les associés de faire appel à un accompagnement relationnel et de la médiation (en cas de conflits).
GAEC & Sociétés oeuvre aussi pour une meilleure reconnaissance des personnes au sein des GAEC ; le code rural pose le principe qu’un associé de GAEC doit être traité à l’identique d’un exploitant individuel. Pour les membres de cette organisation : « il ne faut plus transiger avec ce principe… Dans tous les domaines de la transparence économique, appliquez la loi. Ne limitez pas à trois la mise en oeuvre de la transparence, vous découragez les GAEC les plus performants. On n’est pas moins agriculteur lorsque l’on s’allie à plusieurs !» a indiqué Hubert Beaudot, président de GAEC & Sociétés, s’adressant à la représentante du Ministre de l’Agriculture, Marie-Christine Cuny.
Le GAEC entre époux a occupé une large place dans les débats. Même si cette nouvelle formule de GAEC, pur produit de la dernière LMA (Loi de Modernisation Agricole), suscite encore  bien des remous, Hubert Beaudot leur a souhaité la bienvenue : «Notre mouvement les considère à l’égal des autres GAEC». Ce qui ne l’a pas empêché de faire part de son insatisfaction à l’égard de ce nouveau type de sociétés qu’il qualifie de «réponse partielle à la problématique statutaire des couples exploitants. Elle apporte une reconnaissance en cas de constitution de GAEC, mais pas dans les autres cas d’exploitation en société».
Autre faille : «La LMA permet les GAEC entre époux mais ne reconnaît pas ses associés dans les diverses réglementations économiques. Tel est le cas au regard des ICHN… La transformation d’une EARL entre deux époux associés exploitants en un GAEC ne permet pas d’obtenir une reconnaissance. Alors même que les conditions permettant, suite à une installation aidée, de redéfinir une part ICHN supplémentaire sont réunies» notre le président de GAEC & Sociétés.
Le mouvement dédié à l’agriculture de groupe a demandé des évolutions sur ce point précis et a vivement encouragé le Ministère à revisiter les modalités d’application de la transparence.

Le Gaec entre époux en débat

La question du relationnel de couple

Si pour certains agriculteurs le GAEC entre époux devrait être considéré comme un GAEC à deux associés, à charge pour le couple de bien séparer la vie privée de la vie professionnelle, pour d’autres, ce nouveau type de GAEC pose quelques problèmes.
Gilles Boyer, président de la commission agriculture de groupe Haute-Loire et Hubert Beaudot ont souligné le manque de compétences des comités d’agrément et de l’organisation Agriculture de groupe en matière de relations humaines entre époux.
Pour la sociologue Céline Bessière qui participait à ce congrès, «Un GAEC entre époux n’est pas différent d’un GAEC à parenté (entre frères, père-fils…). En fait, ce qui est important, c’est la formation. Le vrai défi c’est d’apprendre à fonctionner sur le plan humain».
«Comment prendre ses vacances au sein d’un GAEC entre époux ?» a lancé un intervenant de la salle venant agrémenter le débat.
Lorsque des conflits surviennent au sein d’un couple ou d’une famille, les associés peuvent faire appel à de la médiation familiale.
Pour clore ce débat enflammé, Hubert Beaudot a indiqué : «Nous devons réfléchir sur ces outils et se donner du temps. Récemment, j’ai posé la question à des associés d’un GAEC entre époux afin de savoir s’ils étaient prêts à accueillir un nouvel associé, ils ont répondu non. Ce nest pas une réponse satisfaisante. J’espère que ces GAEC sauront évoluer et seront demain des GAEC comme les autres».

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