La Géorgie, pays à l'honneur du Sommet de l'Elevage 2023
Pour sa 32ème édition, le Sommet de l’Elevage, organisé du 3 au 6 octobre à Clermont-Cournon va poursuivre son cap à l’est. Après la Mongolie en 2022, la Géorgie sera en effet le pays invité d’honneur de l’édition 2023. Gocha Javakhishvili, ambassadeur de Géorgie en France, a confirmé l’information début mars lors d'une réunion au Salon de l’agriculture. Depuis un an et demi, dans le cadre du dispositif Fasep, financé par Bercy, une vingtaine d’experts ont auditionné les acteurs géorgiens de l’agriculture pour évaluer les pistes de développement de la filière petits ruminants, ovins et caprins en lait et en viande. « Le rendu de l’étude finale devrait intervenir rapidement. Elle comportera des préconisations en matière de génétique, de bâtiments, de conduites culturales, de circuit de transformation, de valorisation… », explique Benoît Delaloy, responsable du développement international du Sommet de l’Elevage. Autant de pistes que les entreprises françaises, réunies autour d’un club, seraient prêtes à accompagner. Avec ses trois millions et demie d’habitants, la Géorgie part de très loin au niveau agricole. « Il n’y a pas de droit sur le foncier, ce qui engendre régulièrement des conflits d’usages, y compris avec le voisin de l’Azerbaïdjan. Les éleveurs font très peu de foin, les abattoirs ont besoin de sérieuses mises aux normes, la production a besoin d’être organisée pour être mieux valorisée », poursuit Benoît Delaloy.
Des tensions en Géorgie
Le Sommet devrait permettre de bâtir des partenariats solides car si la Géorgie ne constitue pas un marché énorme, leur situation géographique leur offre une porte sur le Proche et le Moyen-Orient non négligeable. En espérant que d’ici octobre, les tensions en Géorgie s’apaisent. En effet, le pays est traversé de conflits internes, exacerbés par l’agression russe en Ukraine. Selon un rapport publié par le Conseil européen des relations internationales en décembre dernier, la coalition au pouvoir en Géorgie semble en effet « entrer progressivement dans la sphère d’influence de la Russie ». Avec la violence de la guerre, les Géorgiens proeuropéens se sont dit « on est les prochains », d’où les récentes manifestations dans le pays. Pour mémoire la Géorgie a été la première, dès 2008, à subir une attaque russe. 700 morts. Et la perte de 20% de son territoire avec la sécession de deux de ses régions du Nord, avalisée par Moscou.