Apose
La filière œuf du Sud-Est cherche des producteurs
En cinq ans, de 2016 à 2021, la filière œufs d’Auvergne-Rhône-Alpes a perdu un peu plus de 2 millions de poules pondeuses. Des aides du plan de relance pour la filière avicole en 2021 et 2022 pourraient permettre de retrouver des capacités de production.
En cinq ans, de 2016 à 2021, la filière œufs d’Auvergne-Rhône-Alpes a perdu un peu plus de 2 millions de poules pondeuses. Des aides du plan de relance pour la filière avicole en 2021 et 2022 pourraient permettre de retrouver des capacités de production.
L’Apose, l’association des producteurs d’œufs du Sud-Est, a organisé une conférence de presse en visioconférence le 8 avril dernier pour présenter son nouveau président et passer en revue les dossiers d’actualité de la filière. Depuis l’assemblée générale du 11 mars dernier, Philippe Juven a quitté le siège de président qu’il occupait depuis 26 ans. Pour lui succéder, c’est Jean-Philippe Nallet, éleveur de poules pondeuses en Isère, qui a été élu à la tête de l’Apose. Depuis cinq ans, la filière poules pondeuses de la région voit ses capacités de production diminuer même si le nombre des exploitations progresse. De 5,3 millions de pondeuses pour 259 exploitations en 2016, il ne reste plus que 3,1 millions de poules pondeuses mais pour 340 exploitations en 2021. " Cela s’explique par la création ou la transformation d’élevages en système alternatif à la cage avec plus de place mais moins de poules ", précise Philippe Nallet. " Cela démontre aussi que la production d’œufs en région répond à la demande sociétale. La filière régionale est même en avance par rapport aux exigences du plan de filière national ", rajoute Philippe Juven. Mais en perdant des capacités de production, la filière perd aussi des parts de marché. " Le quart Sud-Est est un bassin de consommation important. La production régionale ne suffit plus à approvisionner ce marché local, ce qui oblige à importer des œufs d’autres régions et notamment de la Bretagne, et cela nous affaiblit. Il y a donc de la place pour installer des producteurs et répondre à la demande de notre grande région ", explique Philippe Juven.
Le pacte biosécurité bien-être
Dans le cadre du plan de relance et du pacte de biosécurité, des aides sont prévues pour permettre aux éleveurs d’investir pour renforcer la prévention des maladies animales et améliorer les conditions d’élevage pour plus de bien-être animal.
La filière avicole de la région a pu ainsi bénéficier d’une enveloppe de 20 millions d’euros sur 2020 et 2021. " Une aide qui pourrait inciter des éleveurs à se lancer dans la production d’œufs ou à transformer leurs bâtiments ", relève Jean-Marie Fontanet, le directeur de l’Apose. " Les élevages avicoles dont ceux de poules pondeuses sont très clairement ciblés. Les aides sont destinées à la reconversion des anciens bâtiments cages et ciblées sur le bien-être animal et sur la biosécurité ", précise-t-il.
Trois types de projets sont éligibles : des bâtiments neufs en agriculture biologique avec un accès plein air ou extérieur ; des projets comprenant des investissements listés dans le pacte biosécurité bien-être animal ; des projets de modernisation comprenant au minimum 50 % d’investissements éligibles au pacte.
En 2021, deux appels à projets sont fixés au 30 avril et au 7 septembre. " Les éleveurs intéressés ne doivent pas trop tarder, car les premiers arrivés seront les premiers servis ", prévient Jean-Marie Fontanet.
Lutte contre la salmonelle
La lutte contre la salmonelle est obligatoire dans le cadre d’un plan de santé publique. À partir de 250 poules, des prélèvements sont effectués chez les éleveurs pour détecter la présence ou non de salmonelle.
En cas de détection de la bactérie, tous les animaux de l’élevage sont éliminés. " La profession a négocié avec l’État une indemnisation pour les éleveurs touchés, mais en contrepartie l’éleveur doit être engagé dans une charte sanitaire et appliquer les mesures de biosécurité. Mais force est de constater qu’il y a encore un nombre important d’éleveurs sans charte ", indique Philippe Juven. Les aides du pacte biosécurité disponibles en 2020 et 2021 devraient pousser les éleveurs à adhérer massivement à cette charte sanitaire