La filière bois néo-aquitaine à la croisée des chemins
En marge de la vente annuelle de bois des experts forestiers, Fibois Nouvelle-Aquitaine a réuni les acteurs de la filière bois au Pôle de Lanaud le 7 novembre pour une table ronde sur l’avenir de la filière forêt bois en Limousin.
En marge de la vente annuelle de bois des experts forestiers, Fibois Nouvelle-Aquitaine a réuni les acteurs de la filière bois au Pôle de Lanaud le 7 novembre pour une table ronde sur l’avenir de la filière forêt bois en Limousin.
Une exploitation de plus en plus compliquée
La salle était comble le 7 novembre dernier à Lanaud pour entendre les acteurs de la filière bois débattre de l’avenir de la filière en Limousin. Autour de Nicolas Lecoeur, DRAAF Nouvelle-Aquitaine, Fibois avait convié de nombreux représentants de la filière : de la Fibois Nouvelle-Aquitaine, de l’OFB Nouvelle-Aquitaine, de Fransylva Limousin, d’Experts Forestiers de France, d’ETF Nouvelle-Aquitaine, de SEFSIL et des Coopératives Forestières. De nombreux sujets ont été évoqués par les participants, et parmi ceux-ci plusieurs qui font l’unanimité sur leur importance. La réglementation, sa complexité et la pression qu’elle fait peser sur les acteurs de la forêt sont en bonne place. L’empilement des directives et des règlements (directive habitat, déclaration de travaux, RED II et III, réglementation des espèces protégées…) font craindre aux entrepreneurs de travaux à des difficultés sur leurs futurs chantiers. « Cette pression réglementaire occasionne également une distorsion de concurrence au niveau mondial », ajoute Christophe Cestona (Coopératives Forestières). Une autre Inquiétude plane également sur la filière, l'action des mouvements écologistes. « Aujourd'hui nous subissons une pression très forte de ces extrémistes qui ont une vision catastrophique de la gestion forestière mais qui ont également une aura médiatique très forte », résume Michel Bazin, ETF Nouvelle-Aquitaine. De nombreux chantiers sont en effet victimes d'actes malveillants et notamment de sabotage d’engins forestiers.
Une nécessaire adaptation et une meilleure communication
L'ensemble des acteurs s'accordent sur la nécessité d'une meilleure communication en direction du grand public pour « exorciser la question des coupes et surtout de la coupe rase », souligne Jean Patrick Puygrenier de Fransylva. « Il faut faire prendre conscience de l'importance de la forêt et de tous ces usages », rappelle Nicolas Lecœur directeur de la DRAAF. Il est également nécessaire de sécuriser les opérateurs. Les effets du changement climatique pèsent aussi sur la forêt. Les essences et les pratiques doivent s'adapter point pas une mince affaire lorsqu’on sait que l'évolution climatique est beaucoup plus rapide que la vie d'un peuplement forestier. Le Douglas très présent en Limousin montre des signes de faiblesse. Des travaux sur la génétique, des essais de migration assistée d’essences méditerranéennes sont menés depuis de nombreuses années mais la prudence est de mise. L'industrie pourra-t-elle utiliser ces nouveaux bois ? Les acteurs attirent également l'attention sur le rôle de l'État dans la reconstruction de la forêt, sur la nécessité de regrouper les propriétaires pour faciliter la gestion ou encore de remettre à plat certains règlements.
P. Dumont