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La fédération des Cuma de Lozère accompagne les agriculteurs vers la mécanisation

En assemblée générale annuelle, la fédération présidée par Sylvain Chevalier a rappelé ses nombreuses missions, et ses investissements réalisés pour acquérir des matériels performants.

Les adhérents de la FDCuma Lozère sont rassemblés dans une salle.
Assemblée générale de la FDCuma Lozère à Palhers
© FDCuma

Par définition, une coopérative d’utilisation de matériels agricoles (Cuma) met à disposition de ses adhérents les moyens nécessaires à leurs exploitations, que ce soit en machines, en bâtiments, mais aussi en salariés. En Lozère, il existe ainsi 36 Cuma, réparties sur tout le département ; 2 000 exploitations adhèrent au moins à une Cuma ; chacune regroupe 53 adhérents, contre 23 en moyenne sur le plan national ; 330 administrateurs bénévoles contribuent au bon fonctionnement des Cuma lozériennes ; tandis que la fédération des Cuma (FDCuma) chapeaute toutes ces structures. Lors de l’assemblée générale annuelle, qui s’est déroulée dernièrement à Palhers, les animateurs Lionel Routin et Johan Portalier ont rappelé les missions de cette fédération : accompagnement administratif et comptable, participation aux assemblées générales, veille juridique, fédérer et conseiller, création de nouvelles Cuma, formation, servir d’interface. Aux côtés d’une gestionnaire administrative, ils sont les trois salariés de la fédération. « Notre rôle est d’accompagner toutes les Cuma », commente Sylvain Chevalier, le président. « Certaines débordent de projets, d’autres sont en rythme de croisière, d’autres encore ont tendance à s’endormir. On s’efforce de les rebooster. Nous assurons aussi un lien social. Dans une Cuma on se rencontre, on se réunit. Et on fait le travail à plusieurs. »

Des charges de mécanisation très importantes
La mission première d’une Cuma reste bien sûr l’acquisition de machines performantes. « Les matériels représentent un gouffre financier », explique l’agriculteur de 39 ans, qui élève des vaches laitières de race montbéliarde sur la commune d’Allenc. « Chaque ferme a besoin de beaucoup de matériel. L’avoir en collectif en Cuma permet une meilleure rentabilité. Les charges de mécanisation sont très importantes. Les agriculteurs sont souvent endettés. Et on a vécu une augmentation de 30 à 40 % du coût des matériels ces trois dernières années. » Aussi en 2023, les Cuma de Lozère ont investi plus d’1,6 millions d’euros pour acquérir 57 nouveaux matériels. Tandis que l’économie des Cuma représente 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires au total, soit 98 859 € de chiffre d’affaires par Cuma. 
Pour donner plus de visibilité à cet aspect technique, la fédération organise chaque année une journée machinisme agricole. En 2023 à Aumont-Aubrac, plus de 30 matériels ont été exposés, d’une trentaine de marques, qui ont été examinés par quelque 300 visiteurs. « Le beau temps a fortement aidé la Cuma locale », se souvient Sylvain Chevalier. « Ses adhérents nous ont reçus dans leurs locaux. Ils ont fait visiter leur nouveau bâtiment ». La prochaine journée machinisme se déroulera à « l’automne 2024 à Sauveterre, sur le thème fourrager les animaux », annonce le président. « L’accent sera mis sur le séchage en grange ». Rendez-vous le mercredi 18 septembre au Gaec Boiral à Sauveterre, pour parler distribution et alimentation.

Une complication, les aides de l’Europe
Chaque année aussi, la fédération organise une rencontre annuelle avec les concessionnaires, et un contrôle des pulvérisateurs. « Il y en a peu en Lozère », précise Sylvain Chevalier. « Ce contrôle est obligatoire tous les trois ans ». Elle fait aussi de la formation au diagnostic de mécanisation, et des interventions dans les lycées agricoles. « Nous rencontrons les jeunes, pour leur expliquer les charges de mécanisation », détaille l’éleveur d’Allenc. « Ils ne doivent pas se ruiner en étant jeunes. Les fermes en place ont besoin d’outils corrects. Et pour installer des jeunes, s’il y a une Cuma dans le coin, ils sont gagnants. Nous leur montrons aussi d’autres métiers, comme ceux de mécaniciens ou de chauffeurs. Car il y a une pénurie de ces emplois sur les exploitations ». 
Après ce dense rapport d’activité, la FDCuma a évoqué certains de ses projets : photovoltaïque, boîtier connecté, fabrique d’aliments à la ferme, ainsi qu’une réflexion pour un abattoir mobile en Cuma en Cévennes. « Nous accompagnons la Cuma locale, entre Sainte-Croix-Vallée-Française et Moissac », détaille le président. « Le dossier avance, mais le plus dur est de trouver des financements. »
Dans son rapport moral, Sylvain Chevalier s’est félicité « du renouvellement des administrateurs et des présidents de Cuma. Nous avons rentré trois nouveaux jeunes administrateurs, c’est bien ». Un hommage particulier a été rendu au vice-président Serge Nurit, « une figure emblématique, qui a laissé sa place ». Mais celui qui va rester président de la fédération n’a pas occulté « une complication, apparue depuis un an, les aides de l’Europe. Il est plus difficile de monter des dossiers d’aides. Des matériels ne sont plus aidables. Des plafonds viennent impacter les grosses Cuma. Cela crée un manque à gagner. L’enveloppe est trop faible, et de suite consommée ». À terme, cela risque d’avoir des conséquences négatives pour la mécanisation de l’agriculture lozérienne.

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