Limagrain
La coopérative auvergnate ne connaît pas la crise
Recherche, internationalisation et ancrage local : le tiercé gagnant du semencier auvergnat qui se félicite de franchir pour la première fois le cap de 100 millions d’euros de résultat.
Dans la morosité économique du moment, on parle peu des entreprises qui marchent, se développent et créent des emplois. Il en existe sur l’ensemble du territoire, y compris en Auvergne. Le groupe Limagrain en fait partie. Avec un chiffre d’affaires qui flirte avec les 2 milliards d’euros et un résultat net qui franchit le cap des 100 millions d’euros, la coopérative auvergnate affiche sans complexe son optimisme. Cette performance, le groupe l’attribue à une stratégie de long terme basée sur l’effort continu de recherche et le développement à l’international. Sur l’exercice 2012-2013, l’activité de Limagrain a poursuivi une croissance soutenue notamment sur ses principales branches semences et produits céréaliers qui affichent respectivement un chiffre d’affaires de 1 472M€ et 366 M€, soit une progression de + 9,4 % pour les semences et + 4,3 % pour les produits céréaliers. “Cette année, l’essentiel de notre croissance est une croissance interne dont la locomotive est l’activité grandes cultures”, a commenté Daniel Cheron, à l’occasion d’une conférence de presse le 15 novembre.
OGM : être dans la course
Le directeur général de Limagrain, et le président Jean-Yves Foucault, sont revenus sur les évènements qui ont conduit à “la belle performance de cette année”. À commencer par “le bénéfice d’une conjoncture agricole favorable, marquée par des prix soutenus liés à l’augmentation des besoins”, explique Daniel Cheron. Ainsi dans le domaine des grandes cultures, les conditions ont été propices à la croissance. Les surfaces de maïs ont bien résisté sur les marchés, notamment en Ukraine où la production continue de monter en puissance (4,8 Mha) et en Chine où la plante devient majeure (35,6 Mha). Plus généralement, Daniel Cheron indique que “le développement du marché des grandes cultures est tiré par les semences génétiquement modifiées en forte progression dans le monde”. On compte, aujourd’hui, 170 millions d’hectares d’OGM (+ 6 %/2012) cultivés par 17 millions d’agriculteurs ; un marché qui représente près de 19 milliards de dollars et qui a progressé de + 18 % par rapport à 2011. “Aux États-Unis, les surfaces OGM représentent près de 80 % du marché.” Quant à la Chine qui, pour le moment, ne semble pas engagée dans la production de plantes génétiquement modifiées, “elle attend, selon le directeur de Limagrain, d’accéder à la production avec ses propres technologies aujourd’hui en cours de développement”. Le groupe Limagrain poursuit de son côté ses recherches OGM. “Aux États-Unis, nous avons obtenu en septembre une homologation pour un maïs résistant à un herbicide”, annonce Jean-Yves Foucault. Concernant la commercialisation de ce maïs OGM, il précise que les États-Unis veulent avoir la certitude de pouvoir exporter vers le Japon, la Chine ou encore l’Union européenne. “Nous ne sommes pas les leaders sur le marché, mais nous avons aussi pour projet de travailler sur une résistance aux insecticides”, précise le président de Limagrain
Cap sur le Nouveau-Monde
La présence de Limagrain à l’international n’est plus à démontrer. Cette stratégie se poursuit depuis plusieurs années de manière régulière, à travers des acquisitions, aujourd’hui dans 39 pays. “La dernière en date est une prise de participation minoritaire dans Seed Co, premier semencier africain présent dans une dizaine de pays de l’Afrique de l’Est”, explique Daniel Cheron. “Il est effectivement important pour nous d’être présents sur ce continent car c’est une zone appelée à un développement significatif. De plus, le maïs produit dans cette partie de l’Afrique peut être utilisé dans d’autres secteurs comme l’Amérique latine, l’Asie et autres parties subtropicales” précise Jean-Yves Foucault. À l’avenir, la coopérative auvergnate entend bien poursuivre son déploiement à l’international avec, comme objectifs, de consolider le développement des semences potagères, accélérer l’internationalisation des semences de grandes cultures et réussir l’ouverture à l’international des activités produits céréaliers. “Nous misons aussi sur l’internationalisation de l’activité Jacquet-Brossard. Nous voulons en faire une marque internationale. Au Brésil, un premier projet est en cours avec l’installation d’une usine de fabrication de pains et pâtisseries Jacquet. La première ligne fonctionne. Aux USA, le projet est en test”, note le président.
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