La Chambre d’agriculture s’inquiète de l’avenir des soutiens à l’herbe
La Chambre d’agriculture inquiète face à l’évolution des aides du 2e pilier de la Pac, et en particulier de la prime à l’herbe, dont le Cantal est le plus gros bénéficiaire.

"Une proposition dangereuse"
Une proposition que Michel Teyssedou juge dangereuse “car elle risque
de dénaturer les ICHN et d’en modifier les critères d’éligibilité”.
Situant le débat dans un cadre plus large des négociations à
l’Organisation mondiale du commerce, l’élu consulaire constate que
“l’Union européenne est en train d’abandonner toute politique agricole
pour laisser place au marché” et que, dans un contexte où les grandes
firmes vont maintenant chercher leur matière agricole dans les pays de
l’Est, “l’agriculteur doit devenir transformateur et commerçant”.
Patrick Escure, président de la FDSEA, s’est quant à lui montré hostile
à un cofinancement par les régions, tandis que Patrick Bénezit,
secrétaire général du syndicat, estimait qu’il n’y a pas lieu d’entrer
dans ce débat, mais qu’il faut “demander aux pouvoirs publics de
maintenir les soutiens à l’herbe. Ce serait quand même un comble que
nos régions, qui sont les plus mal desservies par les soutiens publics,
fassent les frais de ces coupes budgétaires”, déclarait-il. Avant que
Michel Teyssedou demande si les parlementaires de la région se sont
positionnés sur le sujet. Pas pour l’instant, répondait Patrick
Bénezit, en indiquant qu’ils avaient tous été alertés.
OGM : une motion rejetée sur la forme
En fin de réunion, la Chambre d’agriculture a examiné une motion
présentée par Alain Lafon, élu de la Confédération paysanne, visant à
demander “l’interdiction des cultures génétiquement modifiées dans le
Cantal”. Sur le fond, tout le monde a été d’accord pour reconnaître
qu’il n’était pas opportun d’accepter la culture d’OGM dans le
département. Plusieurs ont fait remarquer que la plupart des filières
de qualité, dont l’AOC cantal, avaient de toute façon inscrit dans
leurs cahiers des charges l’interdiction d’utiliser des aliments OGM.
Favorable à l’interdiction de la culture des OGM dans le Cantal, Michel
Teyssedou “n’est pas du tout du même avis si la motion a une portée
nationale, car il ne faudrait pas que la France se retrouve dernière de
la classe pour avoir refusée la recherche appliquée”. D’autres, comme
Pierre Gilibert, ont refusé cette motion au motif qu’elle émane d’un
syndicat qui soutient les faucheurs d’OGM. “Nous ne sommes pas contre
la recherche, mais opposés à la culture en plein champ”, se défendait
Alain Lafon. Certains ont suggéré une réécriture de la motion sous
forme de voeu, avant que le président Fontant soumette finalement le
texte au vote : seuls les deux élus présents de la Confédération
paysanne l’ont voté.