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La Chambre d’agriculture s’inquiète de l’avenir des soutiens à l’herbe

La Chambre d’agriculture inquiète face à l’évolution des aides du 2e pilier de la Pac, et en particulier de la prime à l’herbe, dont le Cantal est le plus gros bénéficiaire.

Le Cantal est le premier département français bénéficiaire de la prime à l’herbe.
Le Cantal est le premier département français bénéficiaire de la prime à l’herbe.
© B. Griffoul/Réussir
La Chambre d’agriculture s’inquiète des incidences des restrictions budgétaires de l'Union européenne, en particulier pour la prime à l’herbe, dont le Cantal est le premier bénéficiaire. La question de l’avenir des soutiens à la politique herbagère a occupé lundi 24 avril une partie de sa session publique. L'avenir de la prime à l’herbe fait actuellement l’objet de débats autour de trois hypothèses de travail. L’idée d’une mesure co-financée par l’Europe et les régions n’a pas la faveur de Louis-François Fontant, président de la Chambre d’agriculture, qui craint que les critères agro-environnementaux soient renforcés sous la pression de Bruxelles et que, faute de crédits, les régions soient tentées de cibler les aides et de limiter le nombre de bénéficiaires. Deuxième hypothèse : une mesure herbe nationale, sans financement communautaire. Avantage : la possibilité d’alléger les contrôles. Inconvénient : un surcoût de 150 millions d’euros pour l’Etat français. Troisième possibilité, qui semble tenir la corde dans le Massif central mais fait encore débat : coupler la prime à l’herbe avec les ICHN. “Mais il ne faudrait pas que cela conduise de manière déguisée à ne pas tenir les promesses de revalorisation des ICHN faites par le ministre de l’Agriculture le 7 février à Massiac”, commentait Louis-François Fontant, ajoutant que cette option pose aussi la question de la politique de l’herbe dans les zones qui ne sont pas classées en montagne.

"Une proposition dangereuse"


Une proposition que Michel Teyssedou juge dangereuse “car elle risque de dénaturer les ICHN et d’en modifier les critères d’éligibilité”. Situant le débat dans un cadre plus large des négociations à l’Organisation mondiale du commerce, l’élu consulaire constate que “l’Union européenne est en train d’abandonner toute politique agricole pour laisser place au marché” et que, dans un contexte où les grandes firmes vont maintenant chercher leur matière agricole dans les pays de l’Est, “l’agriculteur doit devenir transformateur et commerçant”. Patrick Escure, président de la FDSEA, s’est quant à lui montré hostile à un cofinancement par les régions, tandis que Patrick Bénezit, secrétaire général du syndicat, estimait qu’il n’y a pas lieu d’entrer dans ce débat, mais qu’il faut “demander aux pouvoirs publics de maintenir les soutiens à l’herbe. Ce serait quand même un comble que nos régions, qui sont les plus mal desservies par les soutiens publics, fassent les frais de ces coupes budgétaires”, déclarait-il. Avant que Michel Teyssedou demande si les parlementaires de la région se sont positionnés sur le sujet. Pas pour l’instant, répondait Patrick Bénezit, en indiquant qu’ils avaient tous été alertés.

OGM : une motion rejetée sur la forme


En fin de réunion, la Chambre d’agriculture a examiné une motion présentée par Alain Lafon, élu de la Confédération paysanne, visant à demander “l’interdiction des cultures génétiquement modifiées dans le Cantal”. Sur le fond, tout le monde a été d’accord pour reconnaître qu’il n’était pas opportun d’accepter la culture d’OGM dans le département. Plusieurs ont fait remarquer que la plupart des filières de qualité, dont l’AOC cantal, avaient de toute façon inscrit dans leurs cahiers des charges l’interdiction d’utiliser des aliments OGM. Favorable à l’interdiction de la culture des OGM dans le Cantal, Michel Teyssedou “n’est pas du tout du même avis si la motion a une portée nationale, car il ne faudrait pas que la France se retrouve dernière de la classe pour avoir refusée la recherche appliquée”. D’autres, comme Pierre Gilibert, ont refusé cette motion au motif qu’elle émane d’un syndicat qui soutient les faucheurs d’OGM. “Nous ne sommes pas contre la recherche, mais opposés à la culture en plein champ”, se défendait Alain Lafon. Certains ont suggéré une réécriture de la motion sous forme de voeu, avant que le président Fontant soumette finalement le texte au vote : seuls les deux élus présents de la Confédération paysanne l’ont voté.


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