Aller au contenu principal

Julien Boutonnat : « Participer au Salon, c’est avant tout une reconnaissance »

Trois sélectionneurs bourbonnais de moutons charollais seront présents au Salon International de l’Agriculture, à Paris. Rencontre avec l’un d’eux, Julien Boutonnat.

Installé depuis 2010, après avoir obtenu un CAP et un BPREA au lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, Julien Boutonnat a complété son parcours par un an de mécanique agricole au lycée agricole de Marmilhat, dans le département voisin du Puy-de-Dôme. Une véritable passion pour le jeune homme : « Mon grand-père élevait des vaches charolaises. Mon père est employé communal à Varennes-sur-Tèche et élève, lui aussi, quelques moutons. Depuis mon plus jeune âge, j’aime être au contact des animaux. Pour moi, j’étais fait pour ce métier ! ».

Une reprise d’exploitation
Lors de son parcours scolaire, Julien a effectué deux stages en apprentissage. Le premier chez Christian Jallet et, le second, chez Patrice Bonnin, éleveur sur la commune de Molles. Des stages formateurs pour le futur exploitant, notamment lors du premier puisque Julien finira par reprendre l’exploitation de Christian Jallet.
Une transition en douceur entre le cédant et le repreneur comme l’explique Julien : « pendant les deux premières années, Christian et moi nous étions associés en Earl. En 2012, Christian a fait valoir ses droits à la retraite tout en restant associé non exploitant. Et, enfin, c’est en 2021, qu’il m’a laissé les rênes de l’exploitation ». Christian donnant toujours régulièrement, à titre amical, un coup de main à Julien.
C’est donc au domaine de Hauteville, sur la commune de Varennes-sur-Tèche, qu’il a décidé de se lancer dans l’élevage. Une commune qu’il connait bien puisque toute sa famille y vit depuis plusieurs générations.
L’exploitation s’étend sur 153 hectares et sur les communes de Varennes-sur-Tèche, Trezelles, Sorbier et Cindré.  Principalement en prairies, l’exploitation possède également une trentaine d’hectares de céréales pour les besoins de l’exploitation (orge, épeautre, avoine) mais aussi pour la vente (blé).

La création d’une troupe ovine
À son arrivée, l’exploitation était dédiée avant toute chose à l’élevage de 70 vaches charolaises et un peu de culture de céréales. À son installation, Julien a poursuivi l’amélioration génétique du cheptel tout en créant une troupe ovine constituée aujourd’hui de 80 brebis charolaises dont 50 inscrites à l’OS Mouton Charollais. Les autres étant destinées à la boucherie, via le Gapac. La commercialisation des ovins se fait auprès d’autres éleveurs qui souhaitent acquérir des reproducteurs. Julien précisant : «j’ai commencé à constituer une petite troupe avec mon père, pendant mes études. Grâce à la rémunération de mon apprentissage, j’ai pu acquérir mes six premières agnelles ainsi qu’un bélier. Lorsque je me suis installé, mon père m’a fait don de dix brebis. Voilà avec quoi j’ai commencé ».

Deux béliers présentés
Julien Boutonnat se rend depuis plusieurs années au Salon de l’Agriculture à Paris. Cette année encore il présentera deux béliers : « il s’agit de deux moutons. L’un a été acheté en station de contrôle en 2019 et l’autre, en 2021, est en copropriété avec Vincent Demeule, un jeune éleveur de moutons charollais qui vient de s’installer sur la commune de Saint-Yan, en Saône-et-Loire. Il cherchait un bélier. Nous l’avons trouvé mais il était trop cher pour lui. Nous avons donc décidé d’investir ensemble ».
Une sélection des animaux qui se prépare bien en amont comme l’explique Julien : « En fait, j’ai préparé un antenais, deux agnelles et ces deux béliers pour les faire concourir à Palinges, en Saône-et-Loire, où se déroule la présélection au Salon Internationale de l’Agriculture pour la race. Sur place, 97 moutons charollais, issus des meilleurs élevages français, étaient présents. Seulement 67 animaux ont été retenus. Parmi eux, mes deux béliers ! ».
Des heureux sélectionnés qui sont bichonnés depuis des mois qu’il s’agisse de leur alimentation ou des soins apportés : « avec ma compagne, nous les habituons au lavage, à la toilette et à la taille des ongles de pieds ».
Des animaux qui rejoindront les allées du Salon le 25 février prochain via un transporteur depuis Palinges. Sur place, des membres du personnel de l’OS mouton charollais les réceptionnent et les installent. Julien et sa compagne seront sur place du mercredi 2 au jeudi 3 mars et ainsi pourront participer au concours de la race le jeudi matin dans les meilleures conditions.

Une vitrine de l’élevage français
Participer au Salon de l’Agriculture et au concours est bien sûr un honneur pour Julien mais c’est aussi « une reconnaissance pour mon élevage considéré, de fait, parmi les meilleurs de France ». Julien a participé pour la première fois au Salon en 2017 au titre de membre du jury. Depuis 2018, chaque année, c’est en tant qu’éleveur qu’il y va : « Lors de l’édition 2019, j’ai obtenu le 1er prix trophée viande. Une récompense qui apporte une véritable publicité pour les élevages bien sûr mais c’est aussi l’occasion de rencontrer des délégations étrangères et de nouer ainsi des contrats intéressants » tout en ajoutant qu’il s’agit d’ « une véritable organisation financière et logistique. Pour ma part, c’est mon ancien associé et mon père qui s’occupent de la ferme quand nous ne sommes pas là. J’en profite d’ailleurs pour les remercier. J’insiste aussi sur le fait  que, sur place, il y a une véritable solidarité entre jeunes éleveurs pour se donner un coup de mains et gérer les animaux et la participation au concours ».
En plus de participer au SIA 2022, Julien sera également présent avec ses animaux lors du 60ème  anniversaire du Concours National du Mouton Charollais qui se déroulera du 4 au 6 août 2022 à Charolles, en Saône-et-Loire.

➜ Plus d’infos :
Site internet : mouton-charollais.com
Facebook : OS Mouton Charollais

Concours du mouton charollais de Paris :

- Jeudi 3 mars 2022, de 9h30 à 12h30.
- 67 animaux de race Mouton Charollais qui auront la chance de concourir à Paris cette année : 18 femelles et 48 mâles.
- Parmi les participants, trois sélectionneurs de l’Allier : Julien Boutonnat (Varennes-sur-Tèche), Gaec Olivier (Buxières-les-Mines) et Etienne Debarnot (Couzon).
- Retransmission en direct : https://www.youtube.com/watch?v=GdaUh5W5P60.

Les plus lus

Une femme et un homme marchent
Du Liban au Cézallier, une jeune couple s'installe dans le Cantal

Dans le petit village de Chanterelles dans le nord Cantal, un couple de Libanais vit dans l’attente de terminer ses études,…

David Chauve sur une estrade lors d'une manifestation agricole organisée sur la Place de Jaude à Clermont-Ferrand.
Pourquoi les agriculteurs manifestent-ils à nouveau ?

David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes, explique qu'entre mesures conjoncturelles et structurelles…

Florian Monteil à droite avec l'un de ses associés, Aurélien Vidal.
Passionnés de lait et optimistes pour l'avenir

Alors que le Puy-en-Velay accueillera les 4èmes Assises de la FNPL les 11 et 12 décembre prochain, à Landos, le Gaec du Collet…

Esat d'Anjoigny : l'un des rares Esat avec un élevage en France

Bientôt cinquantenaire, l’Ésat d’Anjoigny dans le Cantal s’illustre par son ancrage agricole et la diversité de ses activités…

bâtiment élevage ovin renovation construction agriculture
Bâtiment d'élevage : une bergerie bien réfléchie

Lors des portes ouvertes des bâtiments d'élevage, Mickaël Genestine, éleveur ovin à Prondines, a ouvert les portes de sa…

Deux personnes derrière un bar
La Guiguite, un p’tit truc en plus

Depuis quatre générations, la famille Vigouroux fait vivre le bourg de Mandailles, avec un hôtel-restaurant, une boulangerie…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière