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Judo Aurillac : Le quatrième dan en vue pour Philippe Georges et Pascal Hébert

Pascal Hébert et Philippe Georges, binôme de judokas licenciés à l'Ajac (Aurillac), s'apprêtent à passer leur quatrième dan.

deux judokas en judoki au dojo
Les Aurillacois Philippe Georges et Pascal Hébert travaillent au passage de leur quatrième dan.
© M. V.

C’est une préparation de plusieurs années qui va se concrétiser prochainement pour Philippe Georges et Pascal Hébert. Les deux judokas ne sont pas superstitieux mais ils ne dévoileront pas la date de leur passage devant le jury pour accrocher un quatrième dan à leur ceinture noire. Tout juste lâchent-ils que ce sera avant la fin de l’année sportive. 

On se présentera quand on sera prêt. Personne n’est à l’abri d’une blessure ni, au dernier moment, de se dire que justement, on n’est pas prêt.” 


Pas doués mais besogneux


Le binôme, licencié à l’Ajac, travaille depuis plus d’un an ensemble pour l’UV2(1) de ce passage de dan, le quatrième. Un niveau dont peu de Cantaliens peuvent se prévaloir. “C’est du travail régulier pour y arriver, confient-ils. On n’est pas doués mais on est besogneux !” Entre les entraînements et les cours pour réviser les techniques qu’ils présenteront le jour J, ce sont des heures de répétition au dojo de Peyrolles, assorties de stages avec des grands noms du judo pour continuer à se perfectionner. Même après des années de pratique, “on essaye toujours de faire mieux. On est perfectionniste et l’appétit vient en mangeant. On aime apprendre. Après le troisième dan, on s’était dit que c’était fini. Et puis finalement…” 
Et puis finalement, c’est reparti pour le quatrième, sûrement le dernier. À 53 ans pour Pascal, un peu plus pour Philippe, “il faut quand même avoir la caisse pour assurer au niveau cardio, au niveau technique. Sur dix minutes de présentation, c’est du concentré, on ne peut pas s’échapper. L’envie est toujours là mais il faut que le physique suive”.

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“Leur pierre à notre édifice”


Pendant des années, Pascal Hébert, né en Corse, a eu envie d’enfiler le judogi, sans réussir à faire matcher ses horaires de cuisinier à ceux des cours de judo. Ce n’est qu’à 28 ans, en rejoignant la collectivité, qu’il réussit à signer sa première licence. 

Ça fait du bien physiquement et ça permet de libérer son esprit des soucis du boulot.” 

Ce sera d’abord au club d’Ytrac où il passe une dizaine d’années, le temps d’obtenir une ceinture noire et un premier dan, en 2006. Puis il file à Aurillac, pour y trouver des partenaires adultes avec l’idée de continuer à progresser : “On commence à comprendre le judo quand on est premier dan. Avant, c’est de l’apprentissage. La finalité des techniques, on la comprend que bien plus tard.” En 2012, il accroche le deuxième dan, le troisième en 2019, déjà avec Philippe Georges, avec qui il prépare le quatrième(2) : “Nos katas, les techniques, sont imposés par l’école internationale de judo. Et pour les produire, il faut être deux. On n’est rien sans un partenaire ou un adversaire. Tout est très codifié.” 

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Son binôme a lui démarré le judo plus tôt, à l’adolescence, encouragé par “l’effet Jeux olympiques”. Originaire du Puy-de-Dôme, il déménage à Vichy pour suivre une école de kiné. La pratique sportive est mise entre parenthèses au profit de son évolution professionnelle : après avoir assuré le suivi de l’équipe de hockey sur glace clermontoise, Les Sangliers arvernes, il rejoint le staff de l’équipe de France en 1999. Une aventure qui prend fin en 2006 et une autre qui commence dans le Cantal, d’où est originaire son “âme sœur”. 
Il renfile le judogi avec Patrick Sautarel, et “j’ai tout de suite remordu. J’avais envie de terminer ce que j’avais commencé : avoir la ceinture noire.” Peu épargné par les blessures (tendon d’Achille, les croisés des genoux), Philippe Georges s’aligne peu en compétition et mise sur la partie technique pour décrocher le Graal avec Pascal. “On ne se connaissait pas mais on avait le même objectif, les mêmes envies donc ça s’est fait naturellement. Nous travaillons de concert depuis six ans et on se voit en dehors du judo. Ça fait partie du code moral : l’amitié, la sincérité.”
Un partenaire fidèle mais aussi des entraîneurs incontournables, qui doivent donner leur aval au passage de grade. 

Que ce soit Patrick (Sautarel), Bruno (Robichon), Alain (Dalmon), Jordan (Luis), Fred (Anton) ou Xavier (Regnault) et maintenant Olympe et son papa Richard (Pavia), ils ont tous mis leur pierre à notre édifice. Avec chacun, c’est une découverte. Si on réussit, c’est en partie grâce à eux, au travail, aux répétitions, aux répétitions, aux répétitions et à la patience. À nos âges, on apprend différemment. On n’a pas la même souplesse, la même force, on est plus dans la gestion de son effort, de son partenaire. Il y a tellement de techniques et de variantes que c’est infini, on est toujours en quête de connaissances. Rien n’est figé, c’est la beauté de ce sport.”

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Père et fils sur le tatami


Une passion que Philippe Georges partage donc avec son binôme Pascal et depuis plusieurs années, avec son fils Baptiste, un peu plus de 15 ans, à qui il manque une poignée de points (trois) pour décrocher sa ceinture noire. “Il s’y est mis tout seul !, promet son père. À la maison, on parle judo, on mange judo, on dort judo. On aime bien se chicaner !” Mais Philippe reste à sa place : “C’est très difficile de se substituer au rôle de professeur quand on est père,…” Sur le tatami, depuis deux ans, les combats père-fils animent les entraînements : “Au sol oui, mais debout, beaucoup moins ! J’ai un peu peur de la blessure, le lendemain je travaille et j’ai besoin de mes mains, de mes épaules, de mes bras ! Et puis il est bien plus costaud que moi, il a la fougue de sa jeunesse.” 



(1) L’obtention est conditionnée notamment au passage de l’UV1 (les katas) et l’UV2 , la technique, qu’ils préparent 
actuellement. Ils présenteront un tokui Waza, au sol et debout.
(2) Il doit s’écouler deux ans entre le passage du premier au deuxième dan, trois ans entre le deuxième et le troisième, quatre ans entre le troisième et le quatrième,...

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