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Interview
Jeunesse et santé occupent les maires ruraux

L'assemblée générale de l'Association des maires ruraux du Puy-de-Dôme s'est tenue le 18 septembre. Son président, Sébastien Gouttebel, revient sur les sujets qui marquent l'action des maires au quotidien.

Sébastien Gouttebel, président des maires ruraux du Puy-de-Dôme.
Sébastien Gouttebel, président des maires ruraux du Puy-de-Dôme
© C. Rolle

Quels sujets font l'actualité des maires ruraux du Puy-de-Dôme ?
Il y a d’abord eu les élections municipales de juin 2020 qui se sont déroulées dans un contexte bien particulier lié au covid. L’installation des maires nouvellement élus et des nouveaux conseils municipaux s'est déroulée dans un contexte perturbé, qui n’a pas facilité la vie des communes et des territoires. L’interaction dans les réunions et le lien social ont cruellement manqué dans la mise en place des projets ; cela a fait perdre du temps. Ceci étant, nous nous sommes attachés à poursuivre la déclinaison du plan d’actions en faveur des territoires ruraux - l’Agenda rural. Dans le Puy-de-Dôme, nous avons fait le choix de travailler autour de la jeunesse et de la santé. Sur la jeunesse,  les élus se mobilisent avec les partenaires institutionnels pour trouver des solutions afin de favoriser l’accès à l’éducation et à la formation. Nous restons d’ailleurs très vigilants sur la question de la carte scolaire. En fin d’année, avec les associations de parents d’élèves, les syndicats et les élus nous avons boycotté le Comité départemental d’éducation nationale (CDEN) chargé de traiter les fermetures et ouvertures de classes proposées par les services de l’Etat. Notre mobilisation collective a conduit à abandonner la fermeture de 12 classes en milieu rural. La victoire n’est certes pas définitive, car le sujet sera remis sur la table pour la prochaine rentrée, mais elle montre que nous ne devons pas baisser les bras et poursuivre le combat. La rentrée scolaire est toujours un sujet d’inquiétude pour les maires.


Dans le cadre de l’Agenda rural vous priorisez également l’axe santé. Quelles sont vos inquiétudes dans ce domaine ?
Les communes rurales sont toujours confrontées à la difficulté de trouver des professionnels de santé. C’est un sujet malheureusement récurrent et inquiétant. Nous sommes face à la nécessité de renouveler bon nombre de généralistes or aujourd’hui c’est un combat au quotidien. Par exemple au Mont Dore, il y a 8 médecins mais aucun généraliste, ce sont tous des médecins thermaux. Tant que l’Etat n’imposera pas aux médecins un temps de présence sur les zones rurales et un rééquilibrage, la désertification médicale s’accentuera. Et le problème s’étendra aussi aux communes urbaines puisque lorsque 100 médecins sont formés seuls 10% choisissent la voie généraliste. Enfin en matière de santé, notre but est aussi de conserver les hôpitaux locaux et des services à la population afin d’éviter 1h30 de trajet pour se rendre aux urgences...


Où en est le niveau des soutiens aux communes rurales ?
Le financement des projets d’investissement des communes est toujours d’actualité ; c’est un combat au quotidien pour les élus. Mais il faut le reconnaître, les fonds et dotations ont été supérieurs aux années antérieures, parmi ceux-ci :  l’utilisation des dotations d’équipements des territoires ruraux (DETR) et la dotation de soutien à l’investissement local (SIL). Le Plan de relance du gouvernement a également suscité de l’engouement, beaucoup de communes ont émargé à ce dispositif. Même si tous les dossiers n’ont pas été retenus et que nous avons essuyé quelques réponses tardives à l’instruction, la démarche est plutôt positive.


Cela témoigne-t-il d’une reconnaissance des territoires ruraux par l’Etat ?
Oui c’est indéniable, la ruralité pèse davantage aujourd’hui. La preuve, à la vielle du congrès annuel des maires ruraux de France ( du 24 au 26 septembre dans l’Yonne, ndlr) se tiendra un comité interministériel aux ruralités, une première qui oblige les différents ministères à  structurer leurs actions au profit de la ruralité. C’est une évolution significative dans l’approche de l’aménagement des territoires.
Par ailleurs cette année nous célébrons les 50 ans de l’Association des maires ruraux de France. Nous sommes désormais présents dans la quasi-totalité des départements. Cette présence nationale et notre force de proposition qui en découle font que nous sommes devenus incontournables ; et plus aucun préfet ne nous ignore.C’est une vraie reconnaissance de l’association des maires ruraux et de l’ambition apportée à la ruralité.


Qu'en est-il du déploiement de la fibre en zone rurale ?
Les élus attendent beaucoup de l’arrivée de la fibre et du numérique pour le confort de leurs administrés mais aussi pour répondre aux nouveaux besoins liés au travail à distance. Avec le Covid, les transactions immobilières se sont  accélérées dans la ruralité. C'est la cas dans ma commune où les installations avec des projets et un choix de vie se multiplient. Et pour ces nouveaux arrivants, l'accès à la fibre est une évidence. Dans le Puy-de-Dôme, le déploiement de la fibre est donc en cours, nous ne sommes pas pris en défaut sur ce sujet. En revanche, ce n'est pas le cas  avec la téléphonie mobile qui reste un vrai sujet d'inquiétude pour les élus. On parle de la 5G, mais cette technologie semble pour le moment réservée aux territoires urbains puisque c'est là que choisissent d'investir les opérateurs. A la campagne, malgré la pose de nouveaux pylônes pour réduire les zones blanches, de gros dysfonctionnements demeurent. Indirectement, ce problème renvoie au défaut d'entretien que nous connaissons  sur  la téléphonie fixe et le réseau cuivre. Orange doit entretenir ce réseau jusqu’en 2030,  or le travail n’est pas fait correctement ; il suffit de regarder les dizaines de km de fils qui pendent dans les talus…

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