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Congrès FDSEA
«Il faut que nous redevenions acteurs de nos filières»

Plus de 150 personnes ont participé aux débats et à la table ronde organisés par la FDSEA à l’occasion de son 65e congrès au Puy-en-Velay.

Le congrès de la FDSEA de Haute-Loire a fait salle comble le 10 mars dernier dans les locaux du Conseil Général. Ce temps fort de la vie du syndicat permet de dresser un bilan de ses actions, de faire un point sur l’état actuel de l’agriculture départementale et surtout de réfléchir à l’avenir de ce secteur d’activité.
Cette année, les travaux de la FDSEA  se sont déroulés en présence du président national de la FNSEA, Xavier Beulin qui a livré les grands enjeux et les perspectives de l’agriculture française et européenne. Le thème central de ce congrès était la contractualisation qui se met progressivement en place dans chacune des productions. Cette thématique a d’ailleurs fait l’objet d’une table ronde au cours de l’après-midi.
L’ensemble des professionnels sont convaincus de la nécessité pour les agriculteurs de bâtir une relation commerciale équilibrée avec leur aval en signant un contrat. Toutefois, pour le président de la section laitière de la FDSEA, Yannick Fialip, il ne s’agit pas « de signer un chèque en blanc le 2 avril prochain» ; ce dernier a incité les agriculteurs à prendre le temps de négocier le contenu du contrat.
Ce responsable syndical s’est exprimé sur l’intérêt de déterminer un prix A (correspondant au lait de grande consommation) et un prix B (pour le lait supplémentaire destiné à l’export) qui sécurise le prix A.
«La contractualisation est une réponse à l’absence d’intervention en matière de gestion des marchés et permettra aux producteurs de retrouver une relation plus équitable avec leur aval» a argumenté Xavier Beulin.
La hausse du prix des céréales qui affecte douloureusement les éleveurs de notre département a été mise sur la table par le président de la FDSEA, Gilbert Guignand. Très sensibilisé à cette problématique, Xavier Beulin, a d’ailleurs pris soin de rappeler qu’il est céréalier mais d’autre part éleveur laitier dans le Loiret. Il a confirmé que ce problème était au coeur des chantiers de la FNSEA. Pour cela, «nous travaillons sur les relations végétal-animal en vue de gagner en compétitivité, mais aussi sur la proposition d’une forme d’indexation du cours des matières premières sur le cours des produits finis. Aujourd’hui, nous devons redonner du sens à notre métier et à la matière première agricole et nous devons valoriser nos productions. Pour ce faire, il faut que nous redevenions acteurs de nos filières» (voir interview de Xavier Beulin sur ce même site internet).
Ce dernier a rappelé les proches échéances pour le secteur agricole. Le G20 où sera mis en discussion la régulation des cours des matières premières mais aussi le budget et le contenu de la PAC d’après 2013.
Sur le G20, «attention ce n’est pas le combat des prix hauts qu’il faut mener, mais celui de la volatilité des prix» a-t-il souligné.  Quant à la PAC, la FNSEA se battra sur les corrections de zones à handicap et pour obtenir un recouplage de ce qui sera découplé en bovin allaitant et ovin.
Outre ces grands sujets déterminants pour l’avenir de l’agriculture française et départementale, les échanges avec la salle ont fait ressortir quelques préoccupations des agriculteurs.
Le Gaec entre époux est loin de faire l’unanimité. Gilles Boyer, président de la commission agriculture de groupe et Isabelle Pommier, éleveur, ont évoqué le problème des associés en EARL, décrits comme des «oubliés du Gaec entre époux».
Sur ce dossier, Xavier Beulin craint que le Gaec entre époux soit préjudiciable  à la formule «Gaec» en général et redoute même le retrait de la reconnaissance des Gaec par l’Europe.
Gilbert Guignand a tenu a apporter son soutien aux agriculteurs de Riotord victimes lundi 7 mars d’un piège émanant d’un syndicat concurrent. Il a profité de cette occasion pour annoncer l’organisation d’une visite d’exploitation sur cette même commune à l’occasion de l’arrivée du  nouveau Préfet en Haute-Loire.

Défi 2020

Un projet politique d’avenir pour les agricultures de Hte-Loire

ans le rapport moral de la FDSEA, Gilbert Guignand laisse éclater sa colère tout d’abord contre la politique des élus et du gouvernement qu’ils considèrent comme responsables de la complexité administrative et de l’arrivée chaque année d’un nouveau millésime de la conditionnalité qui induisent la multiplication de contrôles et d’études d’impacts environnementaux. «On nous demande de réduire nos charges, mais l’Etat ne cesse d’en rajouter (certiphyto, contrôles pulvé, taxe équarrissage…)».
Le président de la FDSEA a dénoncé les problèmes informatiques de l’ASP qui bloquent le paiement de certaines primes.  «Si les choses n’avancent pas, nous allons entamer une grève des contrôles» a-t-il lancé.
Autre sujet de mécontentement, les GMS qui attendent des directives de l’Etat pour augmenter les prix de vente de la viande. La FDSEA annonce un durcissement de ses actions syndicales avec, cette fois-ci, l’Etat dans son collimateur. «Quand on me dit que la Politique du gouvernement est visionnaire et anticipatrice, je ne l’accepte plus. En effet, nous n’avons pas de politique, au sens noble du terme, pour gérer l’agriculture. La FDSEA demande aussi à l’Etat de prendre en charge le problème des sangliers : «Une bonne fois pour toute, messieurs les politiques, allez-vous enfin prendre en considération notre activité professionnelle au profit de ce passe temps !».
«Parce que nous restons force de proposition, nous vous proposons de partager la vision du projet politique  porté par la FDSEA et les JA» a annoncé Gilbert Guignand.
Ce projet politique fort à l’aube de 2013 se décline en deux objectifs : la définition du projet syndical FDSEA-JA (qui sera bâti en définissant par production les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en place pour dégager des revenus satisfaisants), l’animation du réseau syndical et l’accompagnement des responsables professionnels (projet d’un système de parainnage pour faire émerger de nouveaux responsables garants d’un réseau de proximité dynamique).
Gilbert Guignand a terminé son propos en listant les nombreux acquis syndicaux du syndicat obtenus aux niveaux national et départemental et en lançant ce message encourageant : «Oui, nous pouvons espérer toujours plus. Mais dans un contexte où l’économie française est mal en point, l’agriculture tire son épingle du jeu et nous permet de rester fiers de notre métier et de notre organisation syndicale. La FDSEA a un projet fédérateur pour l’agriculture départementale de demain. Je crois au métier d’agriculteur et vous incite à garder la tête haute car nous bâtissons ensemble notre avenir».

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