Gaec entre tiers : la solution pour ne pas partir de zéro
Les JA ont choisi le Gaec élevage Duval-Besse à Riom-ès-Montagnes pour illustrer une installation réussie dans le cadre de la Semaine du renouvellement des générations en agriculture.
Depuis un an, Valentin Besse fait ce qu'il lui plaît : agriculteur. Il a des prés, il a des vaches, il fait de la sélection génétique et il commence même à sortir des animaux en concours. Valentin n'a que 23 ans et n'est pas issu du milieu agricole. Alors, si on lui avait dit quand il est sorti de l'école en juin 2012, un bac pro en poche, qu'il serait installé en janvier 2014, il n'en aurait certainement pas cru un mot ! Simplement, il a eu la chance de croiser sur sa route Christophe Duval. Vingt ans d'écart, aucun lien de parenté, c'est pourtant avec cet éleveur chevronné de Riom-ès-Montagnes que le jeune homme s'est associé il y a quelques mois.
Pérenniser le Gaec
"M'installer tout seul, c'était mission impossible !, reconnaît Valentin. Jamais je n'aurais pu trouver le foncier, acheter le cheptel, bref, tout construire de A à Z... Bien sûr, j'ai dû emprunter mais c'est rassurant d'être dans une exploitation qui tourne avec quelqu'un d'expérimenté." De son côté, Christophe cherchait un successeur pour pérenniser le Gaec Duval mère-fils. "Ma mère venait d'avoir 65 ans, raconte-t-il. On a envisagé un temps que ce soit ma femme qui cesse son activité pour la remplacer dans le cadre d'un Gaec entre époux, mais ce n'était pas satisfaisant pour nous. Je connaissais un peu Valentin car on faisait les foins ensemble l'été à Apchon, alors je lui ai proposé d'intégrer le Gaec." Pas question pour autant de se lancer sans se tester : les deux futurs associés optent d'abord pour un stage de parrainage qui leur permet pendant six mois d'apprendre à se connaître et à travailler ensemble.
On décide à deux
L'expérience ayant été concluante, le Gaec élevage Duval-Besse est créé le 1er janvier 2014(1). Aujourd'hui, les deux hommes semblent avoir trouvé leur équilibre et partagent une vision commune pour leur élevage. "Je peux déléguer certaines tâches et profiter davantage de la vie de famille", apprécie Christophe Duval. "Je bénéficie de son expérience, mais on prend les décisions ensemble", ajoute Valentin. Une installation réussie que les JA du Cantal ont souhaité mettre en avant à l'occasion de la Semaine du renouvellement des générations en agriculture, mercredi 11 février(2). "Beaucoup de Gaec familiaux se posent des questions à propos de leur succession et on a voulu montrer avec cet exemple qu'il est possible d'installer un jeune hors cadre familial et que ça se passe bien", a relevé Benoît Aurière, président du syndicat jeune. Selon les JA, 50 % des agriculteurs ont plus de 50 ans. D'ici dix à 15 ans, c'est donc la moitié de la population agricole qui devra être remplacée pour garantir son renouvellement et maintenir des campagnes vivantes.
(1) 125 vaches salers conduites à 60 % en race pure sur 136 ha.
(2) En présence des représentants des différents partenaires : Chambre d'agriculture, Crédit agricole, Groupama, GDS, Elvéa, DFP Nutraliance...
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