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FNSEA : un conseil fédéral résolument tourné vers l'après 2013

Vendredi 10 décembre à Chaspuzac, de très nombreux présidents de syndicats, délégués cantonaux ou délégués de sections spécialisées de la FDSEA de Haute-Loire se ont réunis en conseil fédéral. L'occasion pour eux de faire un point sur tous les dossiers d'actualité, et de revenir sur les acquis syndicaux et les actions de mobilisation de l'année 2010. L'invité national Daniel Prieur a abordé le point de vue de la FNSEA sur le dossier de l'agriculture de montagne.

«Je vous demande d’être fier d’être responsable syndical à la FDSEA» par ces mots en guise de conclusion du Conseil Fédéral 2010, le président Gilbert Guignand veut affirmer toute l’importance du réseau syndical FNSEA dans la défense du métier d’agriculteur, et des hommes et des femmes qui vivent de l’agriculture. Ils étaient, en effet, nombreux les présidents de syndicats locaux, délégués cantonaux et responsables de sections spécialisées à assister à ce conseil fédéral de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, ce vendredi 10 décembre à Chaspuzac.
Ce rendez-vous annuel qui s’inscrit comme point de départ des assemblées générales des syndicats locaux, a permis de faire un point sur tous les dossiers suivis au cours de cette année. Dans un premier temps, après le mot d’accueil formulé par le président Gilbert Guignand, c’est Jean-Michel Durand secrétaire général qui a fait le tour de tous les temps forts qui ont jalonné l’année 2010 (NDLR: voir HLP de la semaine dernière).
La parole était ensuite donnée à l’invité national, Daniel Prieur responsable du dossier montagne à la FNSEA. Installé dans le Doubs, où il est producteur laitier. Il n’a pas résisté à faire un clin d’oeil à la Haute-Loire «si on a un bon niveau d’installation chez nous, c’est en partie parce que des éleveurs de Haute-Loire viennent nous acheter des génisses Montbéliardes». Daniel Prieur a largement fait partager l’exemple de son département et sa région pour expliquer la situation actuelle dans laquelle se trouve l’agriculture française et notamment les productions laitières et allaitantes. Mais si l’exemple des fruitières (450 en Franche-Comté) et de l’appellation «Comté», avec une valorisation du litre de lait payé au producteur à 450 euros la tonne, font largement saliver, les responsables dans la salle sont bien conscients qu’une telle opportunité est loin de nos frontières. Néanmoins, ce que l’on peut retenir du message porté par Daniel Prieur (bien que difficile à suivre et à synthétiser), c’est que les producteurs, et ce dans n’importe quelle production, doivent «reprendre la main sur leur produit» et ne plus se considérer comme «producteurs de minerai». Pour lui les règles d’or pour l’avenir de l’agriculture dans des régions comme la nôtre, c’est de faire de la qualité et de s’organiser pour commercialiser.

Les dossiers d’actualité
L’après-midi, les responsables de la FDSEA de Haute-Loire s’intéressaient plus particulièrement aux grands dossiers départementaux. Les présidents des sections animales étaient chacun leur tour invités en tribune pour faire un bilan et répondre aux questions de la salle.
Section animale pas tout à fait, c’est avec la chasse que débutait la séance. Gilles Tempère insistait sur la situation particulièrement préoccupante avec une augmentation des dégâts due à une surpopulation de gros gibier, sangliers et cerfs.  «Il faut supprimer l’élevage «lance-t-on dans la salle alors que Gilbert Guignand ajoute «c’est de l’élevage sur terrain d’autrui». La FDSEA a réagi et averti les chasseurs et le Préfet. Le combat continue.
Yannick Fialip a annoncé 300 à 320 € la tonne pour le prix du lait au 1er trimestre 2011, après une hausse sur 2010 de 8 à 10 %, hausse qu’il juge néanmoins «insuffisante». Il a ensuite longuement abordé la nécessaire voire l’indispensable organisation des producteurs, à travers la contractualisation, pour faire face à l’après quotas en 2015. «Nous devons d’abord assurer l’accès au marché, puis valoriser nos produits» insiste-il, en détaillant un peu les enjeux de la marque «montagne».
Sur la viande, c’est surtout en «off» que Philippe Lamat s’est exprimé expliquant les avancées obtenues par le syndicalisme après les opérations de blocage des entreprises Bigard. Avancées sur les prix, les machines à classer, les cotations, la marque VBF, la contractualisation…
Pour les ovins, une fois n’est pas coutume, Claude Font affirmait que «tous les voyants sont au vert» même si la FDO continue à travailler sur la productivité des exploitations pour gagner en compétitivité.
Chez les porcs, par contre, Maurice Imbert voit plutôt rouge. Il annonce tout de go «30 % des élevages vont disparaître en France». Pour la Haute-Loire l’enjeu aujourd’hui est d’essayer d’en maintenir un maximum, et c’est tout le sens du travail amorcé avec l’association «Porc de Haute-Loire» et à l’occasion d’une table ronde réunie fin novembre en Préfecture. Gilbert Guignand souligne tout le travail de cette section indispensable pour la Haute-Loire «si la production de porcs s’effondre, il n’y aura plus d’abattoirs et on aura de sérieux problèmes pour les ateliers de transformation et pour certaines filières». Eric Freychet étant excusé, c’est Gilbert Guignand qui rappelait que les producteurs de volailles sont eux aussi dans une situation très difficile et qu’ils se mobilisent.
Mickaël Vacher secrétaire général des JA clôturaient les travaux en insistant sur l’avenir de l’agriculture qui passe nécessairement par l’installation».

INTERVIEW : Pour l’après 2013, la FNSEA veut défend les fondamentaux

 

Daniel Prieur, quelle est la politique «montagne» que défend la FNSEA, pour la PAC d’après 2013 ?

«Nous voulons tout d’abord défendre les fondamentaux. Le premier c’est l’ICHN. Nous regardons autour de nous dans les autres pays de la CEE pour connaître leurs outils de compensations de handicaps. Exemple l’Autriche avec un effort environenmental important, ou l’Italie avec un lien territoire/produit. Si on veut gagner demain, on devra mettre en avant 5 critères : le produit, le territoire, la citoyenneté, la proximité et l’environnement. Produit et territoire c’est évident. La citoyeneté peut se mesurer en terme d’emplois induits, la proximité à travers le développement de circuits courts et pour l’environnement, sans rajouter de contraintes supplémetaires, il faudra valoriser ce qu’on fait.
Pour garder des agriculteurs, nous devrons aussi installer. Nous devrons maintenir un DJA supérieure en zone de montagne grâce à la solidarité nationale.
Nos handicaps peuvent être nos atouts. Pour cela, les producteurs doivent se rapprocher des consommateurs pour répondre à leurs attentes et diminuer les intermédiaires. L’agriculture doit prendre sa place dans l’aval de la production. Pour exemple, l’aide à la collecte en zone de montagne de 20 €/tonne : soit on la verse dans la poche du producteur, soit on en investit une partie en collectif. On passe dans une économie de la demande».

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