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Filière viande bovine : contractualisation, l’outil indispensable

Trois ans après la mise en place de son Pacte sociétal, la filière élevage et viande a fait un point d’étape au Sommet autour du thème : “Comment concilier économie et attente sociétales ?”

Réduction de l’empreinte carbone, diagnostic bien-être animal, juste rémunération des acteurs de la filière et viande de qualité proposée aux consommateurs : peu de secteurs de production ont pris des engagements aussi forts que la filière bovine.
Réduction de l’empreinte carbone, diagnostic bien-être animal, juste rémunération des acteurs de la filière et viande de qualité proposée aux consommateurs : peu de secteurs de production ont pris des engagements aussi forts que la filière bovine.
© P. O.

Depuis trois ans, la filière élevage et viande s’est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale baptisée “Aimez la viande, mangez-en mieux”, afin d’apporter une réponse globale aux attentes de la société sur les bonnes pratiques de production et de consommation de viande. Encadrée par la norme Iso  26 000, cette démarche de progrès vient d’obtenir le niveau 3 sur 4 de la labellisation “Engagée RSE confirmé”, octroyé par l’Afnor Certification. Cette nouvelle évaluation vient renforcer le plan d’actions de l’interprofession (Interbev)  visant à répondre aux enjeux quis’imposent aux éleveurs.

Des outils pour des enjeux
Les quatre enjeux définis dans le Pacte sociétal sont de taille. Celui sur l’environnement vise à réduire, notamment, l’empreinte carbone des élevages de - 15 % d’ici dix ans. Interbev propose l’outil CAP’2ER qui permet d’évaluer les impacts environnementaux à l’échelle d’une exploitation. À ce jour, 5 630 diagnostics ont été réalisés dans la filière viande. Deuxième enjeu : le bien-être, la protection et la santé des animaux. L’outil Boviwell, co-construit avec les acteurs économiques et scientifiques, permet de sensibiliser les éleveurs et les techniciens à ce sujet, d’évaluer la ferme dans sa globalité et d’identifier les bonnes pratiques de l’éleveur et les pistes d’amélioration. “Près de 3 400 diagnostics sont d’ores et déjà réalisés, dont 1 200 en élevages bovin viande. L’objectif est d’atteindre 100 % des élevages en 2025”, a présenté Christelle Demont d’Interbev.  Le Pacte sociétal s’engage aussi à garantir la protection des bovins dans le transport et dans la mise en marché : gestion des pointes caniculaires via des alertes auprès de tous les maillons de la filière, mise en place d’un outil de diagnostic de protection des bovins en centre de rassemblement. Enfin, sur l’abattage, 223 indicateurs ont été définis par l’interprofession pour couvrir toutes les étapes de l’abattage, de l’arrivée jusqu’à la mort  de l’animal, quel que soit le mode d’abattage. “Quarante diagnostics ont été réalisés mais à terme, tous les abattoirs sont ciblés”, précise Christelle Demont.

Assurer une juste rémunération
Garantir une juste rémunération des acteurs de la filière et l’attractivité des métiers est le troisième enjeu inscrit dans le Pacte sociétal. Le plan de filière bovine affiche en effet une double ambition : créer de la valeur et assurer une rémunération correcte de chaque acteur. La contractualisation s’avère être la solution la plus efficiente pour y parvenir. L’interprofession mise
d’ailleurs sur un objectif de 30 % de transactions sous contrat d’ici 2023. “C’est la seule solution pour sécuriser les relations commerciales et maintenir la production”, avance Emmanuel Bernard, président d’Interbev bovins. Un guide pratique et juridique sur la contractualisation est à disposition des éleveurs ; une méthodologie de calcul des indicateurs de coûts de production, des modèles de contrat et des formations leur sont également proposés.
Quatrième et dernier enjeu du Pacte sociétal : proposer une alimentation de qualité, raisonnée et durable à travers la valorisation et le développement de la consommation de viande d’origine française. L’objectif est d’atteindre 80 % de viande française en RHD d’ici 2028 (vs 48 % en 2017). L’interprofession vise à favoriser une consommation équilibrée et raisonnable de la viande au travers d’une meilleure information et des conseils sur les bonnes portions à ingurgiter.  “La consommation moyenne de viande par personne en France, hors volailles et charcuterie, est de 300 g/ semaine.” “Une consommation raisonnable mais mal répartie” selon Nicole Soulenq, diététicienne indépendante, qui affirme que “la viande a une place essentielle dans l’équilibre alimentaire. En consommer est important pour aller chercher les protéines nécessaires dont nous avons besoin”. Son conseil : revenir à des produits bruts à cuisiner et calibrer la portion de viande qui convient à chacun. Son astuce pour ajuster la quantité : “La portion de viande cuite à consommer doit correspondre à la taille de votre paume de main et à l’épaisseur de son petit doigt.”

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