Aller au contenu principal

Et si New Delhi était sacrée à Paris ?

Sa robe tachetée dénote dans le paysage cantalien mais elle y exprime tout son potentiel comme le confirme le Gaec Merle en lice à Paris avec New Delhi.
 

Vache normande au Gaec Merle Cantal
New Delhi, en lice pour Paris
© DR

 Contrairement à ce que son patronyme pourrait laisser supposer New Delhi n'est pas née en Inde, mais bien dans le Sud-Cantal où cette fille de Jakaranda fait néanmoins figure de vache sacrée à l'approche du Salon de l'agriculture. C'est en effet sur elle que reposent les espoirs de Jérôme Merle, son propriétaire, qui foulera pour la quatrième fois de sa carrière, le ring du prestigieux Concours général agricole, avec cette année, une mention particulière puisque la Normande, dont New Delhi est une digne représentante, est la race à l'honneur avec Oreillette comme effigie. Une race pour le moins discrète dans les prairies cantaliennes où l'on ne compte que 140 vaches inscrites à l'OS (organisme de sélection), parmi lesquelles... 80 sont élevées au Gaec Merle, dont la quasi totalité du troupeau affiche la robe tachetée tricolore caractéristique de la normande. Lorsqu'il s'installe en 2005, aux côtés de ses parents, elles ne sont que quelques spécimens au milieu des holstein avant que Jérôme, passionné depuis minot de cette race de l'Ouest, n'inverse la ratio. « J'ai fait tous mes stages auprès d'éleveurs de normande, précise l'agriculteur castanhaïre. Au début, c'était sa couleur, sa docilité qui me plaisaient... » Depuis qu'elle domine sur son exploitation, Jérome Merle a pu apprécier ses nombreux atouts, à commencer par une réelle rusticité qui lui permet de s'adapter au relief pour le moins capricieux de ce coin du Cantal comme à des altitudes plus vertigineuses : « C'est une race qui s'est développée en Colombie à plus de 3 000 m d'altitude » appuie l'agriculteur qui met en évidence une autre caractéristique prisée de la normande : les taux qui confèrent à son lait une très bonne fromageabilité. A Lacapelle de Saint-Constant, le troupeau affiche des valeurs à 46 g/l de TB pour 37 g/l de TP pour une moyenne d'étable de 6 500 l/vache.

Mixte, rustique, bonne fromagère...

Pour constituer son cheptel, le Gaec Merle (mère et fils(1)), qui élève parallèlement 60 salers en croisement, a d'abord eu recours à des achats extérieurs de génisses, avant de se tourner vers la production et l'achat d'embryons sexés, pour coller au cahier des charges de l'AOP cantal. Le travail génétique de Jérôme vise une priorité : conserver la mixité de ses normande. Car outre ses performances et qualités laitières, la race assure une bonne valorisation du coproduit viande. « On garde quasiment tous les mâles qui sont vendus comme JB (jeune bovin) à 24 mois autour de 1 500 € contre 150 € s'ils partaient en petits veaux », explique l'agriculteur, qui limite le coût alimentaire de ces animaux en les faisant pâturer les refus derrière les laitières.  

Outsider

New Delhi incarne à ses yeux parfaitement cette mixité, avec par ailleurs une très bonne mamelle et de très solides aplombs. Sélectionnée définitivement le 15 janvier par l'OS, Paris sera son premier challenge. La Cantalienne y fera clairement figure d'outsider dans une catégorie (vache avec un quatrième veau) où la concurrence s'annonce particulièrement relevée : « Je sais qu'il y a notamment la vache qui a gagné l'an dernier à Paris, celle qui a gagné l'année d'avant et aussi la gagnante du Sommet de l'élevage... » liste Jérôme Merle, qui, dès son installation, s'est pris au jeu des concours : le Sommet de l'élevage, Paris, le National normand. Avec des résultats qui ont suivi l'amélioration génétique du troupeau, faisant quasiment jeu égal avec le berceau de la race : « Au début, je finissais toujours dans les derniers, se rappelle -t-il. L'an dernier Osanna, une vache en 3e veau a été classée cinquième sur 15 de sa section au National de Challans, tandis qu'une de ses consoeurs de stabulation, Ompasse a été sacrée meilleure mamelle jeune à l'interrégional de Mauges-sur-Loire (Maine-et-Loire) à l'automne 2022. « Depuis j'ai arrêté mes responsabilités (Jérome a été président des JA du Cantal), je prends le temps d'aller sur ces concours souvent éloignés, ça fait des kilomètres mais j'aime ça et je m'épanouis là-dedans », confie le Cantalou qui officie également comme juge. C'est d'ailleurs lui, qui, en 2019, a eu l'honneur et la responsabilité de départager les normande en lice au National. 

(1) Epaulés par un salarié à temps plein.

Les plus lus

Claude Aguttes présente la statue de la vierge.
Le mobilier du château du Sailhant sera vendu aux enchères

La maison Aguttes s’occupe de la vente aux enchères du mobilier du château du Sailhant sur la commune d’Andelat. Une vierge du…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

Quel sera le futur de la Commanderie templière ?

La commanderie templière de Celles sort d’une longue léthargie grâce à la passion de Claude  et Bernadette Aguttes, ses…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Fondu de cloches !

Installé depuis peu dans le Cantal, Nicolas Schweiger y a retrouvé des airs de sa Suisse 
natale, mais surtout des…

dégâts grêle
10 jours après l'orage, conséquences en cascades pour les agriculteurs du Livradois

Après qu'une pluie de grêlons d'un diamètre de 12 cm ait frappé une dizaine de communes des environs de Bertignat,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière