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Emile Dayral, maillot bleu, sang Orange et noir...

Le jeune demi d'ouverture du SUA, originaire de Saint-Cernin, retenu dans le groupe des 26 joueurs de l'équipe de France U20 pour affronter l'Italie et l'Irlande au tournoi des Six nations.

Émile Dayral à l'entraînement dimanche avec les Bleus.
Émile Dayral à l'entraînement dimanche avec les Bleus.
© E Dayral

Plus jeune, ses idoles ne s'appelaient pas Wilkinson, Carter ou Parra mais... Jérôme Condamine, "un mec du village et le numéro 10 du RC Saint-Cernin, joueur de Fédérale 3" se souvient Émile Dayral(1) qui pourrait étrenner ce vendredi à 19 ans, sa première cap au poste de demi d'ouverture de l'équipe de France de rugby des moins de
20 ans ; des Bleuets dauphins du XV de la Rose lors du tournoi des Six nations 2021.
Orange et noir dans les gènes
À l'issue d'un nouveau stage la semaine dernière à Marcoussis avec le groupe des 45  présélectionnés par le staff des U20, le jeune Dorien a en effet été retenu parmi les 26 joueurs qui préparent depuis le premier match du tournoi 2022 face à l'Italie. Une sacrée fierté pour le jeune Cantalien biberonné aux valeurs et au jeu des gars du Plateau. Ses premiers coups de pied dans le ballon ovale, c'est à tout juste 4 ans qu'il les donne sur le terrain du stade du Moulin à vent, dans les pas de son père, Daniel, joueur et désormais entraîneur de l'équipe Une Orange et noir. Le rugby, chez les Dayral, c'est une religion, Émile y convertit d'ailleurs son frère aîné Arthur, "brebis égarée" sur les pelouses de foot, comme son cadet Marius, qui évolue aujourd'hui en cadets. Quant à leur mère, Sandrine, c'est une figure de proue du club, fidèle parmi les fidèles.


À Saint-Cernin, Émile aiguise ses armes et sa botte jusqu'en U14, année où il descend du plateau pour rallier le grand cousin aurillacois. Il s'y perfectionne à son poste de prédilection, comme numéro 10,  "même si on m'a essayé quelques fois en 9".
De la préfecture cantalienne à la capitale arverne, il n'y a qu'un pas mais un pas de géant dans le monde de l'Ovalie. L'ASM lui fait les yeux doux, impossible de résister pour celui dont le rêve est depuis minot d'endosser le maillot des Jaunards. Émile évolue durant deux ans au sein de l'équipe Crabos puis un an en Espoir. "Ça se passait bien, l'ASM voulait me prolonger mais l'opportunité d'Agen s'est présentée, c'était pour moi l'opportunité d'être plus vu..." confie le jeune homme qui a rejoint à l'été dernier le SUA. Un club en pleine restructuration, tant de ses infrastructures que de son staff. "Agen, c'est très différent de l'ASM, l'ambiance comme la ville est plus familiale, je m'y sens bien. J'ai signé pour deux ans, il m'en reste encore un... Après je verrai" commente le Cantalien, titulaire deux fois (et aligné trois fois) cette saison dont le 13 janvier dernier face à Bayonne. Fidèle à ses racines, il continue à suivre de près les résultats des trois clubs qui l'ont formé.
Savourer l'instant
Sa sélection chez les Bleuets ? Émile l'espérait, après plusieurs convocations et stages préalables. "C'est vraiment de la fierté avec l'envie de rendre la pareille à tous les éducateurs et tous ceux qui m'ont soutenu", avance le jeune homme qui, en bon Cantalou, sait qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs et tente de garder la tête froide, malgré l'avalanche de messages de soutien, posts de félicitations, partages sur les réseaux sociaux en provenance notamment de la grande famille Orange & noire. "Il ne faut pas brûler les étapes, oui c'est quelque chose que j'attendais, alors je vais d'abord le savourer, vivre le moment présent en essayant de faire de bonnes performances, après on verra ce qui se présentera..." tempère Émile Dayral, qui a enchaîné les entraînements depuis dix jours à Marcoussis et pu mesurer la qualité de ses partenaires. "Ce sont tous des gars super bons, ici (équipe de France), c'est la perfection, plein de petits détails, de la rigueur, de la qualité à tous les postes", analyse le n°10 agenais.

"L'esprit bleu"
De la qualité et une même ambition : "Bien sûr, on a envie de gagner tous les matches, de se dépasser, de ne rien lâcher, c'est "l'esprit bleu" même si on n'est pas encore entré dans le plan de jeu" affiche-t-il. Un esprit bleu partagé avec les aînés : "Hier (dimanche 30 janvier), on était à Aubagne pour un entraînement en opposition avec le XV de France, aujourd'hui on est à Mont-de-Marsan où on affrontera vendredi l'Italie."  Cette "squadra azzura" , les Bleuets ne la prennent pas à la légère : "Les Italiens ont un fort caractère, ils ne lâchent rien, ils ont du mental..." Suivra le 11 février un gros, très gros morceau avec le jeune trèfle
irlandais.
Vendredi, s'il est titularisé, sous son maillot bleu fièrement arboré, nul doute qu'Émile Dayral aura à coeur de faire honneur à son pays mais aussi aux valeurs doriennes : "Fraternité, solidarité... À Saint-Cernin, on n'a pas forcément les mecs les plus costauds, les plus solides, mais sur le terrain on est tous frères. C'est quelque chose de difficile à expliquer. Saint-Cernin c'est un petit peu comme le Petit poucet ou encore l'irréductible petit village gaulois."

(1) Plus tard, c'est le demi d'ouverture australien Matt Guiteau qui l'inspira.

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