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Rencontre
Échanges constructifs entre les agriculteurs et le Préfet sur le Gaec du Bois Redon

Le Préfet de Haute-Loire Éric Étienne était en visite le 12 octobre à Saint Beauzire sur le Gaec du Bois Redon.
Au menu des discussions : les zones vulnérables et la prédation.

Rencontre entre les représentants de l’État et les agriculteurs sur le Gaec du Bois Redon.
Rencontre entre les représentants de l’État et les agriculteurs sur le Gaec du Bois Redon.
© HLP

Mardi 12 octobre, le Préfet de Haute-Loire, Éric Étienne, a répondu à l'invitation de la profession agricole (la FDSEA, les JA et la Chambre d'agriculture), sur une exploitation située à St Beauzire. Le Gaec du Bois Redon, dirigé par 4 associés (Patrice, Brigitte, Walter Chassein et Justine Fournier), s'étend sur 195 ha de SAU et dispose de 80 Prim'Holstein et un cheptel limousin de 20 mères et leur suite. 

Lassitude face à l'afflux de normes

Fin septembre, ces éleveurs ont appris que leur exploitation était passée en zone vulnérable. "Nous avons reçu un courrier de la Préfecture le 28 septembre qui nous annonçait notre entrée en zone vulnérable au 31 août ; la loi s'appliquant au 1er septembre..." explique Walter Chassein. D'abord surpris, les agriculteurs se sont étonnés de ne pas avoir été prévenus plus tôt... Ils ont ensuite fait preuve d'une certaine lassitude face à l'afflux de normes dans les exploitations agricoles. "On ajoute des contraintes aux agriculteurs et l'on est jamais mieux perçus pour autant ! Et dans le cas des zones vulnérables, la pollution aux nitrates ne vient pas toujours de l'agriculture " a lancé Walter Chassein devant les représentants de l’État, le Préfet accompagné de responsables de la DDT, Bertrand Dubesset et Jean-Pierre Chaput.

Dans cette affaire, le président de la FDSEA, Thierry Cubizolles, signale l'absence de délai pour se mettre aux normes et rappelle que les exploitations sont contrôlables à partir du 1er septembre. Dans le cas du Gaec du Bois Redon, qui vient de terminer la construction d'une nouvelle stabulation avec une nouvelle fosse de stockage des effluents, cela signifie qu'il faudra refaire une nouvelle fosse pour répondre aux normes de la zone vulnérable. Autant dire : "Des soucis sans fin" pour les associés de ce Gaec. "On a le sentiment que l'on veut à tout prix nous classer en zone vulnérable. Ici, deux jeunes agriculteurs viennent de s'installer et on leur coupe l'herbe sous les pieds" ajoute avec agacement le président de la Chambre d'agriculture, Yannick Fialip.

Walter Chassein a par ailleurs profité de la présence de représentants de l’État pour dénoncer des délais très longs pour percevoir le premier acompte des aides à l'investissement pour son bâtiment (soit 30% de 450 000 euros) ; un délai de surcroît rallongé car leur dossier faisait partie des 5% qui ont été contrôlés.

Pas de contrôles et 2 ans pour faire la mise aux normes

Face au mécontentement général, le Préfet a pris la parole et s'est montré à la fois compréhensif et rassurant : "La Haute-Loire fait partie des derniers départements à passer en zone nitrate et l'on a travaillé avec la chambre d'agriculture pour réduire la zone concernée si bien que nous faisons partie des moins impactés en France. Et ici, nous sommes dans la plaine de la petite Limagne, et on ne pouvait pas l'éviter". Il a d'abord indiqué vouloir "régler cette question de financements (arrivée du 1er acompte pour le Gaec) qui provient de l'ASP" pour ensuite apporter des réponses aux questions et remarques des professionnels. Sur le délai de mise aux normes des exploitations nouvellement entrées en zone vulnérable, le Préfet a attesté de l'absence de contrôles et d'un délai de 2 ans pour réaliser les mises aux normes nécessaires. Un délai que la profession trouve insuffisant compte tenu du contexte actuel (artisans non disponibles, augmentation du coût des matériaux...). Cette dernière entend d'ailleurs demander un délai supplémentaire auprès du Préfet. Sur la mise aux normes en elle-même, dans le cas du Gaec du Bois Redon, le secrétaire général des JA, Guillaume Avinain, a proposé la réutilisation d'une ancienne fosse d'effluents ; une solution qui permettrait de réduire le coût des travaux. Éric Étienne s'est montré d'accord sur le principe, à condition qu'elle soit étanche.

Les responsables professionnels ont par ailleurs fait part de leur désaccord sur les procédés de prélèvements d'eau réalisés par l'OFB et ils ont émis le souhait, à l'avenir de participer aux prélèvements. Une demande prise en compte par le Préfet.

Sangliers, vautours, ratons laveurs

Sur l'origine des nitrates dans l'eau, le Préfet a confirmé que des dispositions avaient été prises pour que les communes qui disposent de petites stations d'épuration fassent des efforts. Ces dernières vont bientôt être auditées.

Cette exploitation étant régulièrement concernée par les dégâts de sangliers, par l'assaut des vautours (la dernière attaque sur un veau de 3 semaines datant de quelques jours...) et de ratons laveurs, a également mis le sujet de la prédation à l'ordre du jour. Le Préfet a pu juger de l'inquiétude des agriculteurs et leur a notamment conseillé de faire remonter toute suspicion de présence de vautours.

 

Ils ont dit…

Walter Chassein, associé du Gaec du Bois Redon
"On nous rajoute toujours des contraintes, et on est toujours pris pour cible".
"Dans les zones vulnérables, la pollution ne vient pas que de l'agriculture. À côté de nous, il y a parfois de plus gros pollueurs ".
 
Éric Étienne, Préfet de Haute-Loire
"Nous avons réduit le zonage au maximum. Les agriculteurs auront des investissements à faire, mais ils seront aidés à hauteur de 30-40%".
"Aujourd'hui, il n'y a plus moyen d'échapper aux zones vulnérables".
 
Éric Richard, président section lait FDSEA 
"Les territoires préservés ne peuvent-ils pas échapper aux zones vulnérables ?".
 
Guillaume Avinain, secrétaire général des JA
"Sur les zones vulnérables déjà en place, nous avons fait tout ce qu'il fallait depuis 4 ans et il n'y a aucune amélioration de la qualité de l'eau. On a le sentiment que les nitrates ne viennent pas de l'agriculture".
"Les zones vulnérables détruisent l'agriculture".

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