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Diversification, le plaisir de faire visiter sa ferme

Quelles sont les motivations d’Alexandra Berthon à faire visiter sa ferme ? Tel était le sujet d’une visite au Gaec du Mont Journal avec le réseau Bienvenue à la ferme. 

Des personnes regardent l'agricultrice donner à manger à ses vaches
Avec les visites sur sa ferme, Alexandra Berthon veut faire connaître son métier, ses produits et son pays.

Faire découvrir

Malgré la pluie et le froid en cette journée hivernale, Alexandra Berthon parle avec passion de son travail d’agricultrice et de son pays. La jeune agricultrice à la tête du Gaec du Mont Journal à Signalade, sur la commune de Ferrières-Saint-Mary, fait part ce jour-là de son activité de visite à la ferme qu’elle propose depuis qu’elle est installée avec ses parents. Dans le cadre des journées de communication du réseau Bienvenue à la ferme, auquel elle adhère, elle témoignait devant ses collègues tentés de recevoir du public sur leurs exploitations(Cette journée s’inscrivait dans le cadre du rallye diversification et les journées de communication et d’échanges “Des idées plein la ferme”).
Titulaire d’une formation agricole, Alexandra Berthon s’appuie également sur ses connaissances en tourisme puisqu’elle possède une licence en tourisme rural et de guide conférencière. C’est un atout pour présenter son exploitation qu’elle prend soin de replacer dans son environnement 
évoquant aussi bien des noms des lieux que les paysages. Elle entre ensuite dans le vif du sujet à savoir l’élevage de vaches aubrac (80 mères), de veaux sous la mère et de porcs (7 à 8 porcs abattus chaque semaine à l’abattoir de Neussargues) et la transformation sur place avec un atelier de charcuterie. 

Au printemps et en été

Les visiteurs viennent vraiment à notre rencontre 
pour découvrir la vie sur l’exploitation”. Alexandra Berthon


Pour profiter des meilleures conditions et des plus belles journées, elle concentre les visites au printemps et une fois par semaine durant les mois de juillet et août. Les visiteurs viennent d’un rayon de 40 à 50 kilomètres autour de la ferme. Il s’agit de scolaires, de centres de vacances, de familles avec “beaucoup d’agriculteurs en vacances dans le secteur”. Elle accueille volontiers des personnes avec handicap de manière inclusive au milieu des autres groupes. Les visites commencent à cinq personnes et se limitent à 50, soit l’équivalent d’un autobus. “C’est pour moi la possibilité de parler de mon métier, de ma région, de faire découvrir nos animaux et notre quotidien, confie Alexandra Berthon. On nous questionne beaucoup sur le bien-être animal et si nous prenons des congés.” La visite dure un peu plus de deux heures et se termine par une dégustation toujours appréciée. “Cela demande de la préparation et du temps, alors, pour les réservations, je passe par la plate-forme de Hautes Terres Tourisme, car je ne peux pas répondre à tous les appels notamment quand je suis en production dans le laboratoire, témoigne l’agricultrice de la Planèze. Nous faisons payer 6 € les adultes et 3 € les enfants pour rémunérer le temps passé. Mon objectif n’est pas forcément de vendre mes produits sur le moment. Les visites sont souvent l’occasion de fidéliser des clients qui, ensuite, viennent me voir sur les marchés, achètent par correspondance ou envoient d’autres personnes. Les visites sont pour moi un plaisir d’expliquer ce que je fais et l’occasion de promouvoir mon travail et mes produits. Les gens sont sensibles à la provenance des aliments. Il est donc important d’apporter de la qualité et de l’attention dans chaque visite.”  

Qualité et attention


Dans les projets sur le département, Laura s’est lancée dans la production de fromages de chèvres à Riom-ès-Montagnes et Aurélie dans les produits cosmétiques à base de lait d’ânesses à Carlat. “Nous avons déjà de la demande pour faire visiter nos exploitations et nos animaux s’y prêtent bien”, confient les deux agricultrices venues s’informer auprès de leur collègue sur des questions pratiques.  
Réglementation et conseils pratiques Comme le rappellent Laura Gradzki, animatrice de Bienvenue à la ferme, et Lisiane Lacanal, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture : “Il y a surtout la réglementation en matière d’accueil du public, les assurances accidents, incendie, les équipements comme la présence de sanitaires. Il faut ajouter les consignes de prudence vis-à-vis des animaux et pour cela, prévoir si nécessaire des aménagements.” Au Gaec du Mont Journal, le public ne peut pas déambuler sur les parcelles où se trouvent les animaux. Il y a les questions sanitaires également. Pour y répondre, Alexandra Berthon a prévu une baie vitrée depuis son magasin pour admirer le séchoir. 
Si une connaissance du territoire et de son histoire constitue un plus dans la visite, elle ne s’avère pas nécessaire outre mesure comme l’indiquent les retours d’expérience. “Les visiteurs viennent vraiment à notre rencontre pour découvrir la vie sur l’exploitation”, précise Alexandra Berthon. 
S’il n’est pas évident pour tout le monde de prendre la parole en public, devant un groupe, l’activité “visites” connaît peu d’échecs dans le Cantal. Preuve que les candidats et les candidates ont mûrement réfléchi  leur démarche en amont, accompagnés tant sur le plan administratif, réglementaire que sur la promotion par les techniciens de Bienvenue à la ferme et de la Chambre d’agriculture. 

Il y a de la place

Avoir ses produits à proposer à l’issue de la visite est un plus, car dans le Cantal, les touristes sont très friands du local. Le département n’en manque pas mais il est tout à fait possible de faire découvrir simplement son élevage avec des atouts comme les races rustiques ou le pastoralisme qui plaisent aux citadins. Le réseau Bienvenue à la ferme compte une cinquantaine d’exploitations ouvertes aux visites. Il y a donc de la place pour de nouveaux candidats. “C’est en lien avec le territoire et les gens sont très demandeurs de ce type de prestation, dévoile Julien Couty, directeur de Hautes Terres Tourisme, qui compte une dizaine de fermes ouvertes aux visites sur son périmètre. Nous pourrions en avoir beaucoup plus car c’est le moyen d’amener des touristes potentiellement sur nos 39 communes et sur celles qui possèdent le moins d’atouts historiques ou patrimoniaux.”

 

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