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Production cunicole
Diminuer la production de 5 % pour assainir le marché

Le contexte chaotique n’épargne pas les producteurs de lapins qui subissent eux aussi les contrecoups de la hausse des prix de l’aliment et une diminution de la consommation.

L’envolée des coûts des matières premières alourdit le coût de production de l’ordre de 0,35 euro/kg vif, sans répercussion sur le prix à la consommation.
L’envolée des coûts des matières premières alourdit le coût de production de l’ordre de 0,35 euro/kg vif, sans répercussion sur le prix à la consommation.
© Auvergne Agricole

Les producteurs de lapins de la coopérative Gelap-Union étaient réunis en assemblée générale le 18 juin dernier. L'occasion pour le président Jean Biberon et son conseil d'administration de faire le point sur la production et l'état du marché dans un contexte économique particulièrement chahuté. En effet, la production cunicole n'a pas échappé au « mini séisme » engendré par la hausse des prix des matières premières agricoles et énergétiques débutée l'année dernière. Résultat : les éleveurs ont vu flamber le prix de l'aliment et, par ricochet, augmenter considérablement leurs charges. Une difficulté entraînant une autre, cette hausse est venue se cumuler avec une baisse de la consommation amplifiée depuis 2007 par le retour de la consommation de volailles et par le contexte général de baisse de consommation des viandes.
Pour pallier ces difficultés, une série d'actions a été engagée par l'interprofession. Une enveloppe nationale de 500 000 euros destinée à la production a ainsi été débloquée par le ministère de
l'Agriculture. Elle est en train de se mettre en place. Les versements sont sur le point d'être réalisés auprès des groupements de producteurs sur la base de la baisse de marge entre 2006 et 2007.
Un échéancier de règlement des cotisations et de report d'annuités a également été défini par la MSA à destination des éleveurs. Enfin, la négociation auprès du Crédit Agricole Centre France a permis de débloquer un prêt court terme sur la région Auvergne d'un montant de 50 euros par cage mère. La même demande a été formulée auprès des autres banques.
Au-delà des aides ponctuelles, et dans l'objectif d'assainir le marché, l'interprofession a abouti à un accord de baisse de production de 5 %. L'accord est aujourd'hui en passe d'être entériné par le gouvernement. Les organisations de producteurs devront alors produire 95 % de ce qu'ils ont produit l'an dernier.

Les éleveurs du Gelap-Union restent confiants sur l'avenir de la production


« Nous avons des abattoirs et des intervenants en amont qui croient à la production lapin et qui soutiennent les éleveurs » remarquent les représentants de la coopérative. « La baisse de production initiée par l'interprofession devrait arriver à rééquilibrer le marché, aujourd'hui, en surproduction. Les premiers signes devraient apparaître dès l'automne».
Le CLIPP, organisme chargé de la promotion de la viande de lapin et de la discussion sur le bien-être animal, met en place, de son côté, de nouveaux moyens de communication pour tenter de relancer la consommation. Dominique Le Cren, animatrice du CLIPP, a présenté aux adhérents du Gelap-Union le nouveau logo Lapin de France et la nouvelle campagne publicitaire qui sera désormais tournée vers l'animation dans les magasins (GMS) par les éleveurs et vers l'amélioration des relations avec la presse.

Savoir plus...


La coopérative Gelap-Union compte 45 producteurs pour 16 103 cages mères.
Les ateliers sont de plus en plus spécialisés (400 à 500 cages mères).
La profession se rajeunit : 25% des éleveurs ont moins de 34 ans.
Les producteurs sont issus des départements du Puy-de-Dôme, Allier, Haute-Loire, Loire, Nièvre, Creuse, Saône et Loire et Côte-d'Or.
Les principaux sites de production sont en Auvergne mais la Bourgogne tend à progresser du fait du rapprochement des points d'abattage.
La majeure partie des animaux est abattue chez Palmidor à Mâcon (85 %) et chez Ribot à Lapalud dans le Vaucluse.

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