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Diagnostic et prévention de l'infécondité

Toute action préventive repose d'abord sur l'appréciation du degré d'infécondité initiale du troupeau en prenant en compte l'ensemble des critères définis précédemment.

© GDS Creuse

En présence d'infécondité du troupeau, il convient de vérifier si elle est le fait de l'ensemble des vaches ou si elle découle d'une situation hétérogène.

Identifier les individus pénalisant la fécondité du troupeau et rechercher leurs caractéristiques communes
L'analyse vise à identifier les individus pénalisant la fécondité du troupeau et à rechercher leurs caractéristiques communes. La période du vêlage peut les singulariser par rapport aux autres : si les vaches à mauvaise fécondité ont mis bas, en général après la date moyenne du lot considéré, les causes sont plus vraisemblablement pathologiques (infertilité) ; si elles ont vêlé tôt, les causes les plus probables sont zootechniques : mise à la reproduction des premières vêlées tardive par rapport au vêlage, déficits alimentaires prolongés à la fin de la gestation ou au début de la lactation.

Diagnostiquer précocement toute dégradation des performances de reproduction
Dans un deuxième temps, l'objectif est de porter le diagnostic d'infécondité au moment même de la dégradation des performances de reproduction, c'est à dire lorsque l'on s'aperçoit que moins de vaches risquent d'être fécondées dans les délais souhaitables.

Corriger les facteurs d'infécondité au fur et à mesure de leurs manifestations grâce à une observation attentive et avec une action rapide
Deux attitudes de l'éleveur vont conditionner la réussite de la gestion de la reproduction :
o Observer attentivement : l'appréciation de l'état d'engraissement aux différents stades physiologiques de la vache, l'observation des chaleurs, la détection de toute anomalie, une attention toute particulière au taureau lors de monte naturelle... constituent les éléments de base permettant une gestion adéquate de la reproduction du troupeau. Le premier élément de réussite incontournable s'avère donc être la qualité du suivi quotidien de l'éleveur que rien ne peut remplacer. Les enregistrements, bilans et analyses permettent de préciser les facteurs de risques propres à chaque troupeau et aident à orienter l'observation mais ne sont que postérieurs aux événements.
o Agir rapidement : lors de détection d'un facteur de déséquilibre (problèmes alimentaires, difficultés au vêlage, retours en chaleurs...), l'action corrective demande à être rapide sous peine de détérioration des performances de reproduction. Plus l'action corrective sera longue à être mise en place, moins son efficacité sera rapide.

Avoir une alimentation adéquate deux mois avant, deux mois après le vêlage
Dans notre approche de l'alimentation de la vache allaitante, deux éléments complémentaires sont à prendre en considération :
o Le premier est général. Il concerne le délai d'action de toute modification alimentaire. Globalement, un délai de deux mois est à prendre en compte entre l'apport ou le retrait d'un nutriment et son plein effet sur l'animal. Toute complémentation ne sera donc pleinement active que deux mois plus tard, l'impact de toute carence ne se verra totalement qu'après le même délai. Cela implique également que l'apport par rapport aux périodes où les besoins sont augmentés devra se réaliser deux mois avant.
o Le deuxième est spécifique à la vache allaitante. Sa période de forts besoins se situe en fin de gestation et début de lactation (pour assurer une lactation suffisante et une fertilité adéquate).
La conjonction de ces deux éléments détermine la période où il faudra concentrer le suivi de l'alimentation de la vache allaitante, à savoir de deux mois avant à deux mois après le vêlage.

Adapter sa régie alimentaire à l'évolution des périodes de vêlages
Étant donné l'évolution des périodes de vêlages dans certains élevages, cela demande une adaptation de l'alimentation en fonction de ces modifications en prenant en compte les particularités de saison : composition de la ration en matière de taux de matière sèche et de fibres, de densité et de type d'énergie ou d'azote, d'apports de macroéléments ou d'oligoéléments... Les vaches allaitantes ont des besoins en minéraux majeurs relativement limités. Quelle que soit la qualité de l'herbe et qu'il s'agisse de prairie naturelle ou temporaire, les teneurs en P et Ca sont suffisantes pour une vache allaitante. Il n'y a donc pas à se préoccuper de complémentation phosphocalcique au pâturage. Parmi les fourrages, de nombreuses graminées conduisent à des apports insuffisants, la situation étant un peu meilleure pour les fourrages issus de prairies permanentes. Les légumineuses sont mieux pourvues en calcium, phosphore et magnésium. Par contre, pour le sodium (sel), la complémentation est nécessaire pour tous les bovins, toute l'année. Pour les oligoéléments, le risque de carence est élevé dans la plupart des situations, une complémentation est donc nécessaire. Il faut aussi tenir compte d'un élément qui interfère sur le métabolisme : les infestations parasitaires, en particulier, la fasciolose (grande douve), en cas de pâturage sur des prairies humides à l'automne.

Contrôler l'involution utérine de toute vache ayant présenté un vêlage à risque
Il est nécessaire, avant la mise à la reproduction (1 à 1,5 mois après le vêlage) de faire un contrôle de l'utérus, notamment de son involution, sur les vaches ayant eu un vêlage difficile ou une pathologie post-partum. Les catégories de vaches à contrôler seront modulées en fonction de l'analyse du bilan de reproduction. Ce contrôle a pour but de détecter et de traiter suffisamment tôt les endométrites et simultanément de vérifier l'activité ovarienne. Il est conseillé l'intervention systématique, les pathologies utérines post-partum étant partiellement détectées par l'éleveur. Le contrôle se pratique en 1 à 2 interventions regroupant les femelles en fonction de leur date de vêlage.

Faire examiner toute vache non-vue en chaleur 3 mois après son vêlage ou présentant un troisième retour en chaleur
L'anoestrus est l'un des troubles de la reproduction les plus fréquents chez les vaches allaitantes. Lorsqu'il n'est pas en relation avec l'allaitement ni avec l'absence de taureau, il révèle une situation subpathologique liée à une luminosité insuffisante en stabulation, à des stress d'origine climatique, ou, le plus souvent, à des déficits énergétiques pendant la période de stabulation ou à la mise à l'herbe. Les vaches non-vues en chaleur dans les trois mois qui suivent le vêlage doivent faire l'objet d'un examen spécifique pour vérifier l'activité ou non des ovaires, par palper rectal, pour appliquer assez rapidement une gestion appropriée. Toute vache présentant un troisième retour en chaleur ou un retour en chaleurs plus de 60 jours après la précédente mise à la reproduction fera l'objet d'un examen le jour des chaleurs.

Mettre en place un suivi de reproduction
La fécondité du troupeau est un élément déterminant de la rentabilité d'un élevage allaitant. Une bonne gestion de la reproduction adaptée à la conduite de l'élevage du troupeau allaitant est donc nécessaire. Celle-ci comprend :
o Un contrôle d'involution utérine 1 à 1,5 mois post-partum afin d'assurer une détection précoce des infections utérines qui peuvent être traitées de façon efficace à ce stade.
o Un contrôle des reproducteurs mâles avant la saison de monte.
o Un contrôle des vaches infertiles : vaches à chaleurs récidivantes ou en anoestrus.
o Un constat de gestation. L'objectif est double : détecter précocement les vaches et les génisses non-gestantes pour choisir une politique de réforme et alloter les animaux en fonction du stade de gestation pour une conduite précise du rationnement et une bonne gestion sanitaire. Ceci n'est possible que par un constat de gestation précoce. Le test de gestation sur sang (dosage des PAG (protéines associées à la gestation) sur les tubes de prophylaxie peut être un complément pratique.
L'utilisation de ces outils sera adaptée à chaque élevage en fonction :
o Du bilan de reproduction du troupeau et de son analyse.
o Des objectifs de l'éleveur et des facteurs de risques de l'élevage.
o Des déséquilibres ou événements survenant entre deux saisons de vêlage ou au cours de la saison.

En conclusion, en cas de suspicion, agir sans attendre
Face à toute suspicion d'infécondité dans son troupeau, un état précis de la situation s'avère nécessaire pour pouvoir initier une analyse précise et engendrer un plan d'action adapté. Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

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