Déréférencement et appel au boycott des produits des entreprises non solidaires
Plus de 400 éleveurs de la FDSEA et des JA 43 se sont mobilisés dans plus d'une dizaine de GMS de la Haute-Loire. Cette action avait pour objectif de protester contre l'attitude non responsable de 3 entreprises laitières (Danone, Bongrain et 3A), qui refusent de reprendre du lait et des producteurs jusqu'à aujourd'hui collectés par l'URCVL. Une action qui a permis de faire revenir ces entreprises à la table des négociations.

le déréférencement de certains produits et a collé des affiches appelant les consommateurs au boycott.




Le lundi 11 janvier, les JA passaient à l’action sur le site de la fromagerie de Beauzac et dans 4 GMS du Puy-en-Velay pour dénoncer le refus de 3 entreprises (Bongrain, Lactalis et 3A) de reprendre du lait collecté par l’URCVL.
400 éleveurs se sont mobilisés
Samedi 16 janvier, les actions syndicales ont repris avec la mobilisation de 400 éleveurs de la FDSEA et des JA dans plus d’une dizaine de GMS de la Haute-Loire. Depuis lundi, la situation en matière de reprise de collecte de l’URCVL avait évolué ; juste avant l’intervention des agriculteurs sur le site de Géant à Vals-près-le Puy, Jean Michel Durand, secrétaire général de la FDSEA, a fait le point sur les dernières avancées : «Nous avons obtenu quelques avancées significatives. Lactalis a accepté de reprendre du lait sur son territoire Rhône-Alpin. Jusqu’à hier, Bongrain, Danone et 3A refusaient de reprendre du lait et suite à une forte pression syndicale, les entreprises Danone et Bongrain se disent aujourd’hui prêtes à reprendre du litrage et les producteurs pour une durée de 1 an (sur 2010 uniquement).
Il s’agit donc bien d’une avancée, toutefois, les producteurs ne peuvent se satisfaire d’un engagement sur un aussi court terme !».
Bien décidés à maintenir la pression sur ces grands groupes laitiers qui ne jouent pas le jeu de la solidarité, les 400 éleveurs répartis sur une dizaine de sites ont pris soin de vérifier si les magasins avaient bien répondu à l’ultimatum du 15 janvier sur le déréférencement des produits des entreprises récalcitrantes à l’égard du plan de reprise de la collecte de l’URCVL.
Après avoir fait le tour des rayons, les agriculteurs ont constaté qu’une majorité de magasins avait bien joué le jeu en retirant certains produits et marques et ce pour plusieurs jours et, sur certains sites, jusqu’à ce que les éleveurs obtiennent satisfaction ; les quelques GMS qui avait omis de procéder à ce déréférencement l’ont fait sans sourciller en compagnie des éleveurs.
Des consommateurs compréhensifs et solidaires des éleveurs
Cette action du 16 janvier avait également pour mission d’inviter les consommateurs venus faire leurs courses de la semaine, à boycotter les produits Danone, Bongrain et 3A. Pour leur expliquer au mieux la situation, des tracts rappelant les conséquences désastreuses de l’attitude de ces entreprises sur la filière laitière de Haute-Loire et identifiant avec précision les produits à éviter, leur ont été distribués durant toute l’après-midi ; une communication a ainsi pu s’établir entre les producteurs et les consommateurs ; ces derniers se sont montrés majoritairement compréhensifs. Eliane, une habitante de Vals, qui s’apprêtait à entrer dans le magasin Géant nous a confié après avoir pris connaissance de ce tract, sa volonté d’aider les éleveurs de l’URCVL : «Je trouve que cette action est une bonne chose ; il faut défendre les producteurs qui font vivre l’économie locale. Et je peux vous dire que cela ne risque pas que j’achète les produits mentionnés sur le tract !» a-t-elle lancé avant de s’engouffrer dans la grande surface. Après leurs courses, certains consommateurs ont même pris soin de revenir informer les éleveurs sur la présence de marques signalées sur les tracts dans les rayons.
Cette action syndicale a permis un retour à la table des négociations dès le 18 janvier des 3 entreprises laitières Bongrain, Danone et 3A.
Le point sur les négociations
Une réunion s’est tenue le lundi 18 janvier avec l’URCVL afin d’analyser la reprise des volumes de l’URCVL par l’ensemble des collecteurs. Globalement, la reprise des volumes semblait s’être équilibrée. Reste desormais à négocier la durée des reprises et à déterminer la nouvelle destination du lait de chaque producteur. Etant donné que la totalité du lait collecté par l’URCVL semblait avoir trouvé preneur, les responsables professionnels agricoles de Rhône-Alpes/Haute-Loire et l’URCVL ont convenu, mardi 19 janvier, de suspendre l’action de déréférencement et de boycott des produits.
La semaine prochaine, nous reviendrons sur le détail de ces négociations.